Elisée Deandréis
1838 - 1911
Député de 1885 à 1889, né à Montpellier (Hérault), le 21 juin 1838, il contribua à fonder, en 1869, un journal d'opposition démocratique contre l'Empire : la Liberté de l'Hérault.
Il était banquier, membre de la Chambre de commerce, ancien conseiller municipal (1871-1879) à Montpellier, et ex-vice-président civil du camp de Montpellier pendant la guerre de 1870-1871, lorsqu'il fut élu, le 4 octobre 1885, député de l'Hérault, le 7e et dernier, par 49,180 voix sur 98,202 votants et 134,909 inscrits. Il s'assit à la gauche radicale et vota avec ce groupe, notamment pour l'expulsion des princes. A la fin de la législature, il s'est prononcé:
- pour le rétablissement du scrutin uninominal,
- contre l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution,
- pour les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
- pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- pour les poursuites contre le général Boulanger.
Né le 20 juin 1838 à Montpellier (Hérault), mort le 29 janvier 1911 à Paris.
Député de l'Hérault de 1885 à 1893. Sénateur de l'Hérault de 1895 à 1906 (Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, tome 11, page 279).
Elisée Déandréis, député radical depuis 1885, fut réélu dans la première circonscription de Montpellier, au scrutin de ballottage du 6 octobre 1889, par 11.234 voix sur 19.438 votants, contre Henri Marès, propriétaire viticulteur, candidat conservateur, qui obtint 8.043 voix. Au premier tour, le 22 septembre, Déandréis avait obtenu 8.773 voix, et Marès 8.022, sur 19.696 votants.
Membre de plusieurs Commissions, notamment de la Commission des douanes et de celle des boissons, président du groupe viticole de la Chambre, Deandréis déposa, au cours de la cinquième législature, diverses propositions de loi concernant : l'établissement, à l'entrée en France, d'un droit de douane sur les raisins secs et autres produits pouvant servir à la fabrication des vins (1889), les conditions de création de nouvelles facultés (1890), l'admission des syndicats d'ouvriers français aux marchés de travaux et de fournitures passés pour le compte des communes (1892), les secours à accorder aux agriculteurs victimes de la grêle dans les arrondissements de Montpellier et de Béziers (1893). Il rapporta différents projets et propositions de loi ayant trait, soit à des questions d'intérêt local, soit à la création d'hospices cantonaux (1890). Il participa à la discussion d'un projet et d'une proposition de loi concernant la fabrication et l'imposition des vins de raisins secs (1890), puis, devenu en 1891 président de la Commission des boissons, à la discussion des propositions de loi relatives aux fraudes sur les vins. Enfin il se fit entendre à la tribune dans la discussion des budgets des exercices 1891, 1892 et 1893.
Aux élections générales législatives du 20 août 1893, Elisée Déandréis échoua, dans la première circonscription de Montpellier, devant la candidature de M. Cousin, radical-socialiste, qui fut élu au scrutin de ballottage du 3 septembre par 9.218 voix contre 7.752 à Déandréis. Au premier tour, Déandréis avait obtenu 6.019 voix, Cousin 7.084 et Benezech, socialiste ouvrier, 3.214.
Le 24 mars 1895, à une élection complémentaire, Elisée Déandréis fut élu sénateur de l'Hérault en remplacement du sénateur républicain Griffe, décédé, par 425 voix sur 842 votants, contre 221 voix à Laissac, républicain, ancien maire de Montpellier. Il conserva son siège lors des élections sénatoriales du 3 janvier 1897, en obtenant dès le premier tour de scrutin 472 voix sur 848 votants, contre 416 voix à Galtier et 349 à Laissac. Les deux autres sénateurs de l'Hérault, Galtier et Perréal, ne furent élus respectivement qu'aux deuxième et troisième tours.
Déandréis s'inscrivit, au Sénat, au groupe de la Gauche démocratique. Il s'y montra particulièrement attentif aux affaires locales, en déposant de nombreuses pétitions émanant de particuliers ou de groupements de son département (pétition d'habitants de diverses communes, de la Chambre de commerce de Montpellier - 1896 - pétitions du Syndicat des minotiers - de l'Hérault en 1899, des greffiers des justices de paix, de la Chambre syndicale des employés de commerce de Montpellier en 1901, etc.) Il continua de défendre les intérêts des viticulteurs du Midi, en particulier il essaya en vain d'obtenir du Sénat à l'occasion de la discussion d'un projet de loi réformant l'impôt sur les boissons, la suppression de tous droits de circulation sur les boissons hygiéniques. En 1898 au cours du débat sur le budget du Ministère de la Guerre, il fit adopter un amendement tendant à augmenter les crédits de secours destinés à certains militaires réformés. En 1899 il fit adopter un amendement analogue. Il rapporta plusieurs projets de loi d'intérêt local, concernant la création de nouvelles lignes de chemin de fer (il était depuis 1898 membre du Comité consultatif des chemins de fer). Enfin, il déposa, rapporta et fit adopter en 1900 une proposition de loi qu'il avait déjà soumise à la Chambre, établissant qu'aucune Faculté nouvelle ne pourrait être créée sans une décision législative. De 1901 à 1905 il rapporta le budget du Service des Beaux-arts au Ministère de l'Instruction publique.
Aux élections sénatoriales du 7 janvier 1906, dans l'Hérault, deux sièges furent obtenus au premier tour par Razimbaud (radical) et Nègre (radical socialiste). Déandréis n'avait obtenu que 371 voix sur 868 votants ; il échoua au deuxième tour, avec 341 voix, contre Casimir Delhou, socialiste, qui en obtint 508.
Il mourut le 29 janvier 1911 à Paris, à l'âge de 73 ans.
Elisée Déandréis était membre du Conseil académique, du Conseil supérieur des Beaux-arts, de la Société des langues romanes. Il a publié plusieurs ouvrages sur l'histoire des provinces méridionales de la France, de l'Italie et de l'Espagne, ainsi que des travaux sur les Beaux-arts, l'assistance publique et les questions fiscales intéressant la viticulture méridionale.