Lucien Deboudt
1884 - 1974
Né le 21 mars 1884 à Oisemont (Somme)
Décédé le 23 octobre 1974 à Dieppe (Seine-maritime)
Député de la Seine-inférieure de 1951 à 1955
La Première Guerre mondiale devait décider de la carrière de Lucien Deboudt, né le 21 mars 1884 à Oisemont dans la Somme. Mobilisé comme simple soldat en 1914 il termine la guerre comme capitaine. En 1939-1940, il commande la place de Dieppe où il organisera à la Libération des liaisons avec les armées alliées. Décoré de la Croix de guerre et de la médaille des évadés, Lucien Deboudt prend une retraite active. Il devient représentant en vins et spiritueux et s'occupe d'action sociale. La vie politique l'attire : en 1947 il se présente comme indépendant de gauche aux élections municipales à Dieppe mais il n'est pas élu.
Aux élections législatives du 17 juin 1951 un très large apparentement est conclu par les députés sortants non communistes. Il associe les listes S.F.I.O., radicale, M.R.P. et la liste indépendante conduite par Pierre Courant, maire du Havre sur laquelle Lucien Deboudt figure en quatrième position. Les candidats se présentent comme des citoyens dépourvus de tout sectarisme, « administrateurs plutôt qu'hommes politiques » qui acceptent l'apparentement pour éliminer les « élus staliniens » et réaliser, dans une assemblée sage, le progrès dans l'ordre et la révision de la Constitution. Les listes apparentées recueillent 96 975 suffrages pour 181 862 votants et obtiennent les six sièges de la circonscription (un pour le candidat de la S.F.I.O. (21 763), un pour le M.R.P. (19 396 voix) et quatre pour les indépendants (45 541 voix), éliminant ainsi les deux anciens députés communistes (54 231 voix) et le candidat du R.P.F. (27 600 voix).
A l'Assemblée le nouveau député de Seine-maritime est nommé membre de la Commission des pensions, de la Commission du travail et de la Sécurité sociale qui le désigne dans la Commission chargée de soumettre au gouvernement les simplifications pouvant être apportées au fonctionnement des institutions. Il entre également dans la Commission de l'armée dont il est nommé secrétaire le 29 octobre 1953 et vice-président le 9 février 1954.
Lucien Deboudt présente un rapport favorable au déclassement de la place de Bône dont l'enceinte est en très mauvais état et il attire l'attention du ministre sur l'intérêt de reporter l'intégration des agriculteurs réservistes après les travaux agricoles d'été. Il intervient souvent en faveur des gendarmes, des officiers qui ont des problèmes aigus de logement. En 1955 il demande d'affecter d'urgence au Maroc les gendarmes rapatriés d'Indochine et de faire bénéficier ce corps d'élite aux charges multiples de la classification « catégorie spéciale » donnée en 1948 à la police. Il est absent lors du vote de la loi Barangé. Il vote pour la C.E.C.A., et pour les accords de Londres et de Paris mais se prononce contre la C.E.D. (30 août 1954). Il soutient Pierre Mendès-France le 4 février 1955 et vote contre Edgar Faure le 25 novembre 1955.
Aux élections législatives de 1956 Lucien Deboudt prend la tête d'une liste républicaine radicale. Elle se présente isolée face à un apparentement du R.G.R., du M.R.P., des indépendants et des républicains sociaux qui, avec 72 214 voix, ne recueille pas la majorité absolue. La répartition des sièges a lieu à la proportionnelle assurant l'élection de deux communistes, d'un député sortant socialiste, de deux députés sortants indépendants et d'un poujadiste. Lucien Deboudt qui a recueilli 23 055 voix n'est pas réélu. Il se retire de la vie politique.