Philippe Decaudin

1944 - 2011

Informations générales
  • Né le 6 septembre 1944 à Arsy (Oise - France)
  • Décédé le 28 mai 2011 à Poitiers (Vienne - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
XIe législature
Mandat
Du 1er juin 1997 au 18 juin 2002
Département
Vienne
Groupe
Socialiste

Biographies

Biographie de la Ve République

DECAUDIN (Philippe, Marie, Joseph)
Né le 6 septembre 1944 à Arsy (Oise)
Décédé le 28 mai 2011 à Poitiers (Vienne)

Député de la Vienne de 1997 à 2002

Philippe Decaudin est né le 6 septembre 1944 à Arsy, petite commune de l'Oise située près de Compiègne. Après l'obtention de son baccalauréat, il fait des études supérieures à la faculté des sciences humaines de Poitiers, dont il sort titulaire d'un diplôme d’études supérieures (DES) en histoire. Professionnellement, il fait carrière au sein du Crédit foncier, dont il devient le directeur régional en Poitou-Charentes.

C'est au Parti socialiste (PS) que Philippe Decaudin entre en politique dans les années soixante-dix. En 1977, il est élu conseiller municipal de Poitiers sur la liste conduite par Jacques Santrot, victorieuse de la liste investie par la Majorité présidentielle et emmenée par le duo Jacques Grandon (Union pour la démocratie française)-Jean-Yves Chamard (Rassemblement pour la République), Jean-Pierre Raffarin y figurant en troisième position. Pierre Vertadier, le maire sortant, ancien député et ancien secrétaire d'Etat à l'Intérieur du gouvernement Pierre Messmer, avait renoncé à se représenter. Philippe Decaudin devient alors l’adjoint de Jacques Santrot, chargé du logement. Dans la foulée, aux législatives de mars 1978, le maire PS de Poitiers ravit le siège de député de la première circonscription de la Vienne (Poitiers) à André Fanton, parachuté par le RPR depuis la 9e circonscription de Paris, écartant Jean-Pierre Raffarin, candidat du Parti républicain et de l'UDF.

Réélu lors des élections municipales de 1983, 1989 et 1995, Philippe Decaudin est reconduit comme adjoint de Jacques Santrot, dont il est l’un des plus fidèles soutiens. Entretemps, ce dernier a perdu son siège de député en 1993 et Philippe Decaudin a été élu conseiller général de la Vienne en 1994 dans le canton de Poitiers II (Poitiers-Buxerolles), perdu par les socialistes en 1988, lorsque le successeur désigné de Jacques Santrot, Christian Lavignotte est battu par le candidat RPR Jean-Jacques Cheneseau.

Aux élections législatives du 25 mai 1997, Philippe Decaudin est investi par le PS dans la deuxième circonscription de la Vienne, où le député RPR sortant Jean-Yves Chamard, élu en 1988, a été confirmé dès le premier tour en 1993 face au candidat du PS, Alain Claeys, qui se présente alors dans la première circonscription, celle du nord de Poitiers. La troisième, celle du sud de la ville, réunit les cantons de La Villedieu-du-Clain, Vivonne, Vouillé et quatre des sept cantons de Poitiers, mais pas celui dont Philippe Decaudin est l'élu. Dans sa profession de foi, le candidat socialiste reprend les engagements nationaux du PS, rappelle ses origines modestes, celle d’un fils de brigadier de police devenu comptable, engagé en faveur du logement social à la mairie de Poitiers. A cette époque, l'élu local est rapporteur du logement du district de Poitiers, après en avoir été le vice-président. Il préside l'Office HLM de Poitiers, OPARC, devenu Logiparc et siège au comité directeur de l'Union nationale HLM et de la société d'économie mixte de logement devenue Sipéa-Habitat, dite SIP.

Au premier tour, le député sortant obtient 15 985 voix, soit 36,8 % des suffrages exprimés et devance l'adjoint au maire de Poitiers qui recueille 14 430 voix. Les suivent six candidats, dont celui du Front national Claude Rouquet (3 753 voix), l’écologiste Daniel Lhomond (2 481 voix), le communiste Michel Bodin (2 850) et la candidate du MPF Marie de Mascureau (1 492 voix). Au second tour, le 1er juin 1997, grâce au report des voix communistes et écologistes, la tendance s'inverse. Philippe Decaudin est élu député avec 23 852 voix, soit 51,5 % des suffrages exprimés et 1 386 voix d'avance sur Jean-Yves Chamard. La dissolution de l'Assemblée nationale par Jacques Chirac est également fatale à la droite poitevine dans la première circonscription où Alain Claeys (PS) défait Eric Duboc (RPR), alors que Arnaud Lepercq (RPR) et Jean-Pierre Abelin (UDF) sont réélus respectivement dans les troisième et quatrième circonscriptions.

Au Palais-Bourbon, Philippe Decaudin s'inscrit au groupe socialiste. Il siège à la commission de la production et des échanges. Il est membre du Conseil national de l'habitat. A Poitiers comme dans l'hémicycle, le député de la Vienne est actif sur les questions relatives au logement, plus particulièrement au logement social, sur lesquelles il intervient exclusivement, comme lors des débats sur le projet de loi de finances pour 1998 (6 novembre 1997) et sur la proposition de loi permettant aux organismes d'HLM d'intervenir sur le parc locatif privé en prenant à bail des logements vacants pour les donner en sous-location (17 décembre 1997). Membre de la mission d'information commune sur la prévention et la lutte contre les exclusions et de la commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi d'orientation relatif à la lutte contre l'exclusion, Philippe Decaudin intervient à huit reprises lors de l’examen des articles de ce texte, lors de sa première lecture à l'Assemblée en mai 1998, et dépose deux amendements qui sont adoptés. Il prend à nouveau part aux débats du projet de loi relatif à l'emploi des fonds de la participation des employeurs à l'effort de construction (10 décembre 1998), du budget du logement pour l'année 2000 (16 novembre 1999) puis 2002 (5 novembre 2001) et du projet de loi relatif à la solidarité et au renouvellement urbains (SRU), qu'il propose d’amender sept fois en première lecture. Cinq de ces modifications sont rejetées (9, 15 et 16 mars 2000). Lorsque le projet de loi de solidarité et de renouvellement urbain (SRU) est présenté en nouvelle lecture, le député socialiste intervient à nouveau en séance (28 et 29 juin 2000) et ses quatre amendements sont adoptés. Philippe Decaudin soutient le gouvernement de Lionel Jospin lors des grands scrutins de la XIe législature. Il approuve le projet de loi sur le développement d'activités pour l'emploi des jeunes (1997), les projets de loi Aubry dites des « 35 heures » (1997 et 1999), le projet de loi relatif à la prévention et la lutte contre les exclusions (1998), la proposition de loi relatif au PACS (1999) et le projet de loi de solidarité et de renouvellement urbains (2000). L'élu de Poitiers vote également les projets de loi constitutionnelle sur l'égalité hommes-femmes (1999), sur le quinquennat (2000). De même, il approuve l'inversion du calendrier électoral et la ratification du Traité de Nice (2001).

Des problèmes de santé obligent Philippe Decaudin à abandonner tout mandat électif au début des années 2000. Il ne se représente ni aux élections municipales ni aux élections cantonales de 2001, ni aux élections législatives de 2002. C'est son épouse, Marie-Françoise Decaudin, qui représente le PS dans la deuxième circonscription de la Vienne, mais elle est battue au second tour par Jean-Yves Chamard (Union pour la majorité présidentielle), qui a obtenu 53,7 % des voix.

Philippe Decaudin décède le 28 mai 2011 à Poitiers à l'âge de 66 ans.