Ernest Décloux

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 29 janvier 1875 à Commentry (Allier), mort le 3 août 1938 à Néris-les-Bains (Allier). Député de l'Allier de 1919 à 1924.

Ernest Decloux, après de sérieuses études secondaires, entreprend des études de médecine, et, devenu docteur, installe son cabinet dans une station thermale (Néris-les-Bains) en 1902. En 1907, il devient maire de la ville.

Les premières élections législatives postérieures à la guerre ont lieu en 1919. On inaugure avec elles le scrutin de liste. Ernest Decloux figure en sixième position sur la liste des candidats désignés le 24 octobre par l'Assemblée générale républicaine de Moulins pour le département de l'Allier. Il accepte donc, comme ses colistiers, le programme minimum qu'a défini le Comité d'organisation des élections, et qu'il présente comme un programme «d'action, de concorde, et de progrès démocratique et social ». Avec toute la droite, il réclame que « l'union qui fit la victoire persiste afin d'assurer la reconstitution du pays et d'empêcher les socialistes d'organiser immédiatement la révolution sociale ». Notre programme tient en deux mots, affirme-t-il : « ordre et progrès » ; celui de nos adversaires en un seul : « anarchie ».

L'objectif ? Rétablir la production. Les moyens ? Economiques, tout d'abord : encouragement à l'initiative privée, organisation en régies intéressées des grands organismes économiques : chemins de fer, houille blanche..., création de chambres régionales de commerce, d'agriculture et de travail, mesures destinées à soutenir et multiplier la petite propriété rurale, association capital-travail ; puis sociaux : développement des assurances sociales, constructions de logements à loyer modéré, accession de tous à tous les degrés de l'enseignement ; démographique : lutte contre la dépopulation ; politiques enfin : organisation d'un grand conseil économique composé de compétences agricoles, industrielles, commerciales et ouvrières ; réorganisation du travail parlementaire en vue d'une stabilité ministérielle accrue, indépendance plus grande des conseils municipaux, extension des pouvoirs des conseils généraux qui doivent devenir de véritables assemblées provinciales défendant les intérêts de la région ; extension des pouvoirs de la S.D.N., exécution stricte du traité de paix, lutte énergique contre le bolchevisme, défense républicaine contre la dictature d'un homme ou d'une classe. Les élections se déroulent le 16 novembre 1919 ; les socialistes sont battus ; la liste d'action républicaine remporte la totalité des sièges du département, Ernest Ducloux étant le cinquième par le nombre de suffrages (48.191 voix sur 89.972 votants).

A l'Assemblée il s'inscrit au groupe de l'Entente républicaine et démocratique. Nous ne nous étonnons pas de le trouver en 1920 parmi les membres de la Commission de l'hygiène. En séance publique, il n'est pratiquement intervenu qu'en 1924 pour défendre un projet de loi portant cession par l'Etat à la ville de Néris de l'établissement thermal de cette localité.

Son mandat expire en 1924 ; malgré l'affectueuse pression de ses amis, il refuse de se présenter aux nouvelles élections.

Il reste maire de Néris jusqu'en 1934; à cette époque, des difficultés administratives l'amènent à démissionner de son poste. Il refusera qu'on donne son nom à une rue de la ville pour laquelle il a tant fait, et mourra dans sa ville de Néris le 3 août 1938, à l'âge de 63 ans.