Joseph-Eleuthère Dehove

1851 - 1932

Informations générales
  • Né le 3 mars 1851 à Preux-au-sart (Nord - France)
  • Décédé le 3 juillet 1932 à Wargnies-le-petit (Nord - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IXe législature
Mandat
Du 6 mai 1906 au 31 mai 1910
Département
Nord
Groupe
Gauche radicale-socialiste

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 1er janvier 1914 au 1er janvier 1924

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né à Preux-au-Sart (Nord) le 3 mars 1851, mort à Wargnies-le-Petit (Nord) le 3 juillet 1932.

Député du Nord de 1906 à 1910. Sénateur du Nord de 1914 à 1924.

Joseph-Eleuthère Dehove, fils d'un meunier, lui-même meunier et agriculteur à Preux-au-Sart, où il était né, fut conseiller municipal de sa commune de 1878 à 1908, adjoint au maire de 1878 à 1900, conseiller d'arrondissement du Quesnoy-Ouest en 1892, réélu en 1895 et 1902, président du Conseil d'arrondissement d'Avesnes de 1901 à 1904 et vice-président du Conseil général de 1910 à 1913. Il fut élu député le 6 mai 1906 au premier tour de scrutin, dans la troisième circonscription d'Avesnes, en remplacement- de M. Evrard, devenu sénateur, par 7.611 voix contre 5.147 à M. Ducornet, progressiste, sur 13.552 votants. Il était républicain radical. En 1910, n'ayant obtenu que 3.355 voix au premier tour contre 3.857 à M. Vincent radical socialiste, sur 13.186 votants, il se retira avant le deuxième tour et M. Vincent fut élu.

A la Chambre, il intervint en 1906, dans la discussion du budget, pour attirer l'attention du Gouvernement sur la crise que traversait l'industrie sucrière du Nord et demander que la taxe de raffinage, qui allait être augmentée en 1907, ne fasse pas l'objet, par la suite, de nouveaux relèvements.

En 1908, dans la discussion du projet et des propositions de loi relatifs à l'impôt sur le revenu, il défendit un amendement qu'il avait déposé avec l'abbé Lemire et qui tendait à frapper de nullité toute clause des baux à ferme mettant à la charge de l'exploitant l'impôt sur la propriété exploitée, amendement qui fut intégré dans une disposition plus générale du texte.

En 1909, dans la discussion de propositions de loi tendant à modifier le tarif des douanes, il défendit sans succès, un amendement tendant à relever les droits. sur les perches, étançons et échalas bruts importés de Russie, afin de tenir compte des frais de main-d'œuvre élevés des producteurs français.

Le 2 août 1914, il se présenta à une élection sénatoriale partielle qui eut lieu dans le Nord pour remplacer M. Lecomte, décédé, et fut élu par 1.047 voix contre 359 à M. Deloy, sur 1.857 votants. Très peu de temps après son élection il fut saisi dans son département par l'invasion allemande. Ayant refusé de livrer de la farine aux allemands - un de ses prénoms ne symbolisait-il pas son attachement à la liberté ? - il fut arrêté le 13 juin 1915 et condamné par un Conseil de guerre à trois mois de prison qu'il fit à Aix-la-Chapelle. Revenu à Paris le 11 février 1917, il prenait place en séance le 22 février, salué par les applaudissements unanimes du Sénat. Le président Antonin Dubost l'accueillant, déclara : « M. Dehove nous apporte le témoignage de la souffrance héroïque de nos compatriotes et leur certitude confiante dans leur prochaine libération. Sa présence ici sera doublement précieuse, comme la représentation de la patrie captive et comme un encouragement à redoubler nos énergies pour la libérer et la venger ». Joseph-Eleuthère Dehove, après avoir exprimé son émotion devant l'accueil qui lui était fait, évoqua «ces populations opprimées qu'on n a pas pu défendre contre la redoutable invasion, prévue cependant et depuis longtemps annoncée ». Mais, déclara-t-il aux applaudissements prolongés du Sénat « ni les privations de toute sorte, ni les tortures morales ni l'odieuse contrainte n'ont pu affaiblir leurs forces ; croyez que nos compatriotes en gardent assez pour se retrouver debout au jour espéré de la délivrance prochaine et qu'ils acclameront leurs libérateurs au cri de leur cœur : vive la France !»

Il fut réélu sénateur du Nord en 1920 par 1.586 voix sur 2.508 votants. Membre de différentes Commissions, il ne reprit pas la parole en séance publique après son émouvante intervention de 1917. Il ne se représenta pas aux élections de 1924 et se retira de la vie publique. Il mourut à 81 ans, le 3 juillet 1932, à Wargnies-le-Petit (Nord).