Pierre Delcourt

1889 - 1948

Informations générales
  • Né le 10 octobre 1889 à Lille (Nord - France)
  • Décédé le 13 juillet 1948 à Armentières (Nord - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIVe législature
Mandat
Du 29 avril 1928 au 31 mai 1932
Département
Nord
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVe législature
Mandat
Du 8 mai 1932 au 31 mai 1936
Département
Nord
Groupe
Parti socialiste

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 1er janvier 1948 au 1er janvier 1948

Biographies

Né à Lille (Nord) le 10 octobre 1889, mort à Armentières (Nord) le 13 juillet 1948.

Député du Nord de 1928 à 1936. Conseiller de la République du Nord du 1er mars au 13 juillet 1948.

Fils d'instituteur, Pierre Delcourt milite, comme son père, au sein du Parti socialiste. Publiciste à Condé-sur-l'Escault, correspondant de l'Impartial du Nord, à Valenciennes, et du Réveil du Nord, à Lille, journal républicain, indépendant et progressiste, il est mobilisé en 1914. Prisonnier de guerre en 1915, il est transféré en Allemagne. Son action lui vaut d'être décoré de la Croix de guerre 1914-1918.

Dès la fin des hostilités, il est élu, le 30 novembre 1919, conseiller municipal de Condé dont il devient maire le 10 décembre 1919. Il le restera jusqu'à sa mort.

Comme les affaires communales, les problèmes départementaux l'intéressent. Il est élu conseiller général du canton de Condé en 1919. Lors du renouvellement de son mandat, il est battu, en 1928, par M. Proer. Mais, à l'élection partielle motivée par le décès de ce dernier, il est élu le 31 août 1930 et constamment réélu depuis. Membre de la Commission départementale en 1925-1926, il sera président de cette Commission en 1946-1947 et vice-président du Conseil général en 1946-1947. Militant des plus actifs, il est désigné par son parti pour figurer, aux élections générales du 11 mai 1924, sur la liste socialiste S.F.I.O. conduite par M. Delory.

Il obtient 159.319 voix et n'est pas élu. M. Léon Escoffier, premier élu, en réunit 162.058, sur 451.028 votants.

A l'élection partielle du 12 décembre 1926, il se présente, toujours sur la liste du Parti socialiste, avec MM. Inghels et Salengro, et, s'il n'est pas élu, obtient 140.948 voix sur 439.017 votants.

Il connaîtra le succès aux élections des -22 et 29 avril 1928. Candidat à Valenciennes, première circonscription, il obtient 7.217 voix alors que 5.488 électeurs se prononcent pour son concurrent principal, M. Cuisset. Il est élu au second tour de scrutin par 8.174 voix sur 17.913 votants, M. Cuisset ne réunissant, cette fois, que 5.801 voix sur son nom.

A la Chambre des députés, Pierre Delcourt va servir son idéal : la paix, la justice sociale, la protection du monde du travail de l'usine et des champs, la lutte contre les spéculateurs du blé, du sucre, des engrais, qui « prélèvent chaque année leur rançon sur la production du pays ».

Membre de la Commission d'assurance et de prévoyance sociales, il dépose notamment une proposition de résolution tendant à accorder aux travailleurs agricoles le bénéfice des majorations prévues par le projet de loi relatif au rajustement des rentes accordées aux accidentés du travail antérieurs au 9 janvier 1927 ; une proposition de loi en faveur des sinistrés ; un rapport sur le rajustement des rentes des victimes d'accidents du travail et plusieurs propositions de loi ayant le même objet ; un rapport sur un projet de loi en faveur des victimes d'accidents du travail agricole ; un rapport sur les mutilés du travail ; un rapport sur l'octroi d'une allocation annuelle aux titulaires de la médaille d'honneur du travail.

Nombreuses sont ses interventions à la tribune : sur le « collectif » de 1927, à propos du paiement des indemnités de dommages de guerre ; sur un projet de loi tendant à établir un programme de construction d'habitations à bon marché ; sur le budget de l'exercice 1924, à propos de la coopération de Bailleul ; des délégués à la sécurité des ouvriers mineurs ; des retraites ouvrières ; des allocations aux femmes en couches ; des familles nombreuses ; des contremaîtres des écoles pratiques ; des pensions des douaniers et forestiers ; du bénéfice de l'option pour les veuves de fonctionnaires ; de la retraite du combattant ; de l'indemnité de résidence pour les fonctionnaires ; de l'assistance aux vieillards. Il se fait entendre encore dans la discussion d'un projet de loi relatif aux assurances sociales. Il rapporte une proposition de loi relative au rajustement des rentes des mutilés du travail. Au cours de l'examen du budget de l'exercice 1931-1932, il revient inlassablement sur les mêmes sujets et traite aussi du Fonds national de chômage, des subventions d'établissement aux pupilles de la nation, des musées des « régions libérées ». Il prend part à la discussion : du projet de loi tendant à l'institution d'un congé annuel pour les travailleurs ; d'interpellations relatives au chômage ; du projet de loi relatif au perfectionnement de l'outillage national. Sur le budget de l'exercice 1932, il traitera encore des mêmes questions et parlera aussi des veuves remariées et, enfin, de l'amoncellement de sables au confluent de l'Haine et de l'Escaut.

Cette action tenace dans « le souci d'assurer la défense des intérêts sacrés du monde du travail » lui vaut, aux élections des 1er et 8 mai 1932, de mener une campagne victorieuse. Au premier tour de scrutin, il recueille 8.514 suffrages sur 21.208 inscrits, 4.899 allant à M. Raux et 4.739 à M. Weil. Pierre Delcourt est élu au deuxième tour avec 8.987 voix contre 4.670 à M. Weil, sur 17.926 votants. Membre de la Commission d'assurance et de prévoyance sociales et de la Commission du travail, il intervient sur les textes relatifs : aux mutilés du travail ; aux allocations aux titulaires de la médaille du travail ; aux règlements d'atelier et aux amendes ; aux chômeurs partiels ; aux secours aux chômeurs. Il prend part à la discussion du projet de loi relatif à l'organisation et à la défense du marché du blé. Le budget de l'exercice 1935 est pour lui l'occasion de parler de la réduction de la journée de travail, des heures supplémentaires, de la-gestion des assurances sociales, des allocations de chômage, de la loi de 8 heures, etc. Il participe aussi à la discussion d'interpellations sur le chômage et la crise économique. Il traite de la semaine de 40 heures.

Il n'est pas un seul des problèmes du travail qui ne lui soit familier. Et cependant, aux élections de 1936, à l'heure où les forces de gauche se rassemblent pour vaincre, il est battu, au premier tour de scrutin, de 8 voix par M. Raux, qui obtient 6.437 suffrages sur 18.676 votants.

Il ne quitte pas pour autant la scène politique. En juin 1936, il est nommé chef de Cabinet de Roger Salengro, Ministre de l'Intérieur et, le 18 janvier 1938, de Marx Dormoy qui lui succède. En mars et avril 1938, il est chargé de mission au Cabinet du Ministre de l'Intérieur.

Par arrêté du 16 juin 1937, il a été nommé directeur de l'asile public autonome d'aliénés d'Armentières, fonction qu'il exercera jusqu'à sa mort.

Venues la guerre et l'occupation, il appartient dès 1942 au mouvement de résistance Libé-Nord.

En 1945, il est candidat de la liste S.F.I.O., conduite par Eugène Thomas, aux élections générales du 21 octobre. Il n'est pas des trois élus. Mais, le 1er mars 1948, en remplacement de M. Coquart, démissionnaire, il est élu Conseiller de la République.

Promu Chevalier de la Légion d'honneur en juillet 1947, Pierre Delcourt est, en 1947-1948, président du Comité départemental de célébration du centenaire de la Révolution de 1848.

D'une activité qui ne se dément pas, il accepte encore, en 1948, à la veille de sa mort, d'assurer les charges de secrétaire général du groupement des sinistrés du Nord et de vice-président de la Commission départementale de reconstruction.

Il meurt le 13 juillet 1948 à l'âge de 59 ans d'une crise foudroyante d'urémie à l'hôpital psychiatrique d'Armentières dont il assumait la direction.

A la séance du 15 juillet, le Président Gaston Monnerville prononça son éloge funèbre : « Au Parlement, comme dans des sphères plus restreintes, il s'attacha à la défense des humbles, des faibles, toujours porté par son idéal de générosité humaine (...). Son attitude devant l'ennemi fut celle d'un patriote sans reproche ; et c'est pour en attester que le Président de la République, lors de sa visite à Lille, épingla sur la poitrine de Pierre Delcourt, la Croix de Chevalier de la Légion d'honneur ».



Né le 10 octobre 1889 à Lille (Nord)
Décédé le 13 juillet 1948 à Armentières (Nord)

Député du Nord de 1928 à 1936
Conseiller de la République du Nord du 1er mars au 13 juillet 1948

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français, tome IV, pp. 1326 à 1328).

Pierre Delcourt reprend son activité politique dès le premier scrutin national du 21 octobre 1945 : il est alors candidat au huitième rang de la liste présentée par la SFIO dans la troisième circonscription du Nord ; cette liste remporte alors trois des neuf sièges à pourvoir.

Il est à nouveau candidat, en quatrième position, sur la liste SFIO aux élections du 8 décembre 1946 au Conseil de la République, qui remporte deux des six sièges à pourvoir. Mais, du fait du décès d'Ernest Couteaux, puis de la démission d'Armand Coquart, Pierre Delcourt est proclamé élu le 1er mars 1948. Cependant, le destin ne lui laisse guère le temps d'exercer son mandat, car il est victime d'un malaise brutal le 13 juillet suivant.