André Delelis

1924 - 2012

Informations générales
  • Né le 23 mai 1924 à Cauchy-à-la-tour (Pas-de-Calais - France)
  • Décédé le 4 septembre 2012 à Lens (Pas-de-Calais - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 12 mars 1967 au 30 mai 1968
Département
Pas-de-Calais
Groupe
Fédération de la gauche démocrate et socialiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IVe législature
Mandat
Du 30 juin 1968 au 1er avril 1973
Département
Pas-de-Calais
Groupe
Fédération de la gauche démocrate et socialiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ve législature
Mandat
Du 2 avril 1973 au 2 avril 1978
Département
Pas-de-Calais
Groupe
Parti socialiste et radicaux de gauche
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
VIe législature
Mandat
Du 19 mars 1978 au 22 mai 1981
Département
Pas-de-Calais
Groupe
Socialiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 2 juillet 1981 au 23 juillet 1981
Département
Pas-de-Calais
Groupe
Socialiste

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 3 octobre 1983 au 1er octobre 1992

Biographies

Biographie de la Ve République

DELELIS (André)

Né le 23 mai 1924 à Cauchy-à-la-Tour (Pas-de-Calais)

Décédé le 4 septembre 2012 à Lens (Pas-de-Calais)

Député du Pas-de-Calais de 1967 à 1981

Ministre du Commerce et de l'Artisanat du 21 mai 1981 au 22 mars 1983

Sénateur du Pas-de-Calais de 1983 à 1992


Petit-fils de mineurs, André Delelis est le fils d’Eusèbe Delelis, lui-même mineur puis secrétaire de mairie de Cauchy-à-la-Tour, commune du canton d’Auchel, et militant de la SFIO, et de Lucienne Flahaut, épicière. Son grand-père maternel René Flahaut a été maire de Cauchy-à-la-Tour de 1919 à 1929. Il suit les cours de l’école primaire de sa commune natale et adhère aux Jeunesses socialistes en 1935, à l'âge de onze ans. L'année suivante, il obtient son certificat d'études primaires et poursuit sa scolarité au collège d'Auchel. Il épouse le 1er mai 1944 Suzanne Soupart et aura quatre filles Annie, Danielle, Pascale et Dominique. Après la Libération, il travaille comme secrétaire de mairie à Cauchy-à-la-Tour, succédant ainsi à son père. En 1945, André Delelis rejoint le syndicat CGT puis la CGT-FO au moment de la scission de 1947-1948. Dans les deux organisations, il exerce la responsabilité de secrétaire de l'Union locale d'Auchel, puis il est secrétaire départemental des services publics et de santé Force ouvrière de 1948 à 1955. En 1950, il démissionne de son poste de secrétaire de mairie et s'installe à Lens. En 1952, il entre aux établissements Hache à La Madeleine, comme représentant de commerce. La même année, il devient membre du secrétariat de l'UD-FO du Nord. Dans le même temps, il exerce des responsabilités au sein de la SFIO, dont il est secrétaire de la section de Lens, de 1958 à 1965. À l’échelon départemental du parti, il est membre de la commission exécutive fédérale à partir de 1959 (et jusqu'à la fin des années quatre-vingt), du bureau exécutif, entre 1961 et 1981, et deuxième secrétaire fédéral, de 1961 à 1972.

C'est aussi à Lens qu'André Delelis entame une carrière d'élu. Élu conseiller municipal en mars 1959 sur une liste SFIO-MRP, puis premier adjoint au maire, André Delelis est élu en 1962 conseiller général SFIO de Lens-Nord-Ouest, après la création du canton incluant une partie de la ville de Lens ainsi que Loos-en-Gohelle, puis il est réélu en jusqu'en 1982. Le 21 décembre 1966, il est élu maire de Lens, après le décès du docteur Ernest Schaffner (1901-1966), député de la treizième circonscription du Pas-de-Calais depuis 1958, qui a organisé les services de phtisiologie dans les caisses de secours miniers et dirigé le service de pneumo-phtisiologie de l’hôpital de Lens. Il lui succède aussi dans la circonscription aux élections législatives de mars 1967. Lucien Harmant, suppléant d'Ernest Schaffner, maire de Loison, avait assuré l'intérim pendant quelques mois, à partir d'octobre 1966. Candidat de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste, André Delelis recueille 15 309 des 39 122 suffrages exprimés (39,1%) le 5 mars 1967. Le dimanche suivant, grâce au désistement du communiste Jules Tell, conseiller général et maire de Sallaumines (15 187 voix), il obtient 26 551 voix (71,7%) et bat largement Gaston Van Brabant, candidat gaulliste de l’UD-Ve République (10 484 voix).

Au Palais Bourbon, André Delelis s’inscrit au groupe de la FGDS. Il siège à la commission des affaires culturelles, familiales et sociales, avant d'être nommé membre de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République, le 4 avril 1968. Au cours de la IIIe législature, le député socialiste prend part au débat sur la déclaration de politique économique et financière du gouvernement (30 juin 1967) et à la discussion de la deuxième partie du projet de loi de finances pour 1968 (20 octobre 1967). Il vote les trois motions de censure déposées au cours de la discussion du projet de loi autorisant le gouvernement à prendre des mesures d’ordre économique et social (20 mai, 9 et 16 juin 1967).

André Delelis est réélu aux élections législatives anticipées de juin 1968 malgré le raz-de-marée gaulliste. En tête du premier tour avec 15 157 voix (39,8%), il devance, en effet, à nouveau au second tour Gaston Van Brabant, candidat l'Union des démocrates pour la République. Bénéficiant du désistement du candidat communiste Jules Tell (11 312 voix), maire de Sallaumines, le député sortant totalise 23 612 suffrages (65,9%) contre 12 200 (34,1%) au représentant de l’UDR. Son suppléant est Paul Beaufils, maire de Billy-Montigny.

En août 1968, avec Henri Darras, maire socialiste de Liévin, et Léandre Letoquart, maire communiste d'Avion, le député-maire socialiste du Nord fonde le District de Lens-Liévin, qui regroupe une trentaine de villes du bassin minier et que le maire de Lens préside jusqu'en 1998. André Delelis, qui est également président de l’Association des communes minières et vice-président de l’association des maires du Pas-de-Calais, lutte pour limiter les effets sociaux et politiques de la fin de l’exploitation charbonnière, tout en mettant en place les bases d’une reconversion économique.

À l'Assemblée nationale, il retrouve la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République puis est nommé à la commission de la production et des échanges, à partir du 3 avril 1969. L'élu du Pas-de-Calais dépose deux propositions de lois, l’une relative au régime de retraite des instituteurs et institutrices ayant enseigné dans les écoles des houillères (19 décembre 1969), et l’autre aux statuts professionnels des voyageurs, représentants ou placiers (28 octobre 1970). Ses interventions en séance concernent essentiellement les problèmes de son département, notamment ceux du bassin minier. Il intervient ainsi dans la discussion du projet de loi portant modification de diverses dispositions du Code minier (21 octobre 1969), dans le débat sur la déclaration du gouvernement relative à la politique économique et financière (13 mai 1970), et dans l’examen du projet de loi portant approbation d'un rapport sur les principales options qui commandent la préparation du VIe Plan (16 juin 1970), puis dans la discussion de la deuxième partie du projet de loi de finances pour 1971 (pensions des anciens mineurs, 28 octobre 1970), du projet de loi portant approbation du VIe Plan de développement économique et social (16 juin 1971), de la deuxième partie du projet de loi de finances pour 1972 (rénovation des cités minières, 10 novembre 1971), du projet de loi relatif aux délégués à la sécurité des ouvriers des mines et carrières (14 décembre 1971). Il intervient lors de l’examen des projets de loi relatifs à la rémunération (9 octobre 1969) et à la formation (30 mai 1972) du personnel communal.

Pendant cette législature, André Delelis vote pour le projet de loi d’orientation de l’enseignement supérieur (10 octobre 1968), pour le projet de loi relatif à l’exercice du droit syndical dans les entreprises (4 décembre 1968) et pour le projet renforçant la garantie des droits individuels des citoyens (28 mai 1970). Il vote en revanche contre le projet de loi réprimant certaines formes nouvelles de délinquance dit projet de loi « anti-casseurs » (4 juin 1970) mais pour la réforme du service national (10 juin 1970). André Delelis vote contre les déclarations de politique générale de Jacques Chaban-Delmas, le 15 octobre 1970 et le 24 mai 1972, de même que contre le projet de loi portant création et organisation des régions (27 avril 1972).

André Delelis est réélu conseiller général en 1970 et maire de Lens le 14 mars 1971, la liste qu’il conduit recueillant 12 419 voix contre la liste communiste emmenée par Marcel Barrois 3 602 et la liste UDR de Gaston Van Brabant 1 812. .

Aux élections législatives de 1973, il est réélu dès le premier tour, le 4 mars, avec 20 378 des 39 954 suffrages exprimés (51%), devançant le communiste Jules Tell (11 159 voix), Raoul Lamand, investi par l'Union des Républicains de progrès (5 708 voix), Jacques Lallart, candidat du Mouvement réformateur (1 947 voix) et Jean Cauchefer (Lutte ouvrière, 762 voix). En qualité de député, il fait alors son entrée au conseil régional du Nord-Pas-de-Calais, dont il devient le secrétaire ; il y est président du groupe socialiste.

À l'Assemblée nationale, il est membre du groupe parlementaire du Parti socialiste et des Radicaux de gauche. Il siège à la commission de la production et des échanges, puis est nommé membre de la commission d'enquête sur les pratiques des sociétés pétrolières en France (28 juin 1974). Il pose quatre questions au gouvernement, dont une sur la crise de l'industrie textile et les mesures envisagées par le gouvernement pour y remédier (14 avril 1976), puis sur la grève des mineurs de Courrières (26 mai 1976). Il intervient aussi sur la nécessité de restructurer le bassin minier lors de divers débats, comme celui du projet de loi, adopté par le Sénat, complétant et modifiant le Code minier (12 avril 1977) ou du projet de loi de finances pour 1978 (15 novembre 1977). L'élu socialiste critique aussi à plusieurs reprises les insuffisances des effectifs de police et l'utilisation des CRS « à des fins politiques et de répression » lors de la discussion du budget de l'Intérieur pour 1974 (19 novembre 1973), 1975 (19 novembre 1974) et 1976 (13 novembre 1975).

Au cours de cette Ve législature, André Delelis vote contre les déclarations de politique générale des gouvernements de Pierre Messmer, le 12 avril 1973, de Jacques Chirac, le 6 juin 1974, et de Raymond Barre, le 28 avril 1977. Il vote contre les révisions constitutionnelles du quinquennat (16 octobre 1973), puis de l’extension de la saisine du Conseil constitutionnel (10 octobre 1974) mais approuve les projets de loi sur l’IVG (20 décembre 1974), le divorce par consentement mutuel (4 juin 1975), et l’élection des députés européens au suffrage universel (21 juin 1977).

Délégué départemental de François Mitterrand pour l’élection présidentielle de 1974, il entre au comité directeur du Parti Socialiste en février 1975, puis est réélu conseiller général en 1976. En 1977, héritier de la tradition de combat contre le PCF dans le bassin minier, il refuse de présenter une liste d’Union de la gauche avec les communistes, candidats avec les radicaux de gauche. Réélu maire, il doit quitter le comité directeur du Parti Socialiste qui lui inflige un blâme pour avoir refusé de s’allier aux communistes.

Aux élections législatives de mars 1978, André Delelis est largement réélu au second tour du 19 mars avec 32 011 suffrages (72,7%), soit près de 12 000 voix de plus que le 12 mars. Il profite à nouveau du retrait du candidat du PCF, Jules Tell (13 765 voix). Son principal adversaire, Jean-René Le Reste (RPR), totalise 12 025 voix (27,3%).

Dans l'hémicycle, il retrouve ses collègues du groupe parlementaire socialiste. Il est membre de la commission de la production et des échanges jusqu'en mai 1980 puis siège à la commission de la défense nationale et des forces armées. Le député du Pas-de-Calais reprend son combat pour la survie du bassin minier et sa restructuration. Il pose ainsi plusieurs questions orales en vue de demander l'inscription de crédits supplémentaires au budget de l'aménagement du territoire (24 novembre 1978) ainsi que des aides du Fonds d'adaptation industrielle (8 décembre 1978). Il réitère ces demandes au cours de la discussion du projet de loi de finances pour 1980, déplorant « l'arrêt de l'exploitation charbonnière alors que tous les grands pays industriels accroissent leur production de charbon » (5 novembre 1979), et lors de la discussion du projet de loi de finances pour 1981, qui est l'occasion de soutenir le caractère rentable de la production charbonnière française et de dénoncer les promesses non tenues aux mineurs. Il critique aussi les retards de l’équipement hospitalier dans le Nord-Pas-de-Calais (question au gouvernement du 16 juin 1978). Posant par ailleurs une question au gouvernement sur l’enfance martyre, il suggère l'assouplissement de la politique d'adoption définitive (8 novembre 1978).

Au cours de la VIe législature, même s’il vote pour les projets de loi sur l’interruption volontaire de grossesse, le 29 novembre 1979, sur la définition et la répression du viol, le 11 avril 1980, et pour le projet de loi relatif à la modification du Code électoral en vue de favoriser la participation des femmes aux élections municipales, le 20 novembre 1980, parce qu’il s’agit de lois dites de société, André Delelis ne continue pas moins un opposant constant aux gouvernement de la présidence de Valéry Giscard d’Estaing. Le 18 avril 1978, il ne prend pas part au vote sur l’augmentation de la quote-part de la France au Fonds monétaire international (FMI). Il vote contre la déclaration de politique générale du gouvernement de Raymond Barre, le 20 avril 1978, et contre le texte de la commission mixte paritaire sur les dispositions restant en discussion du projet relatif à l’aide aux travailleurs privés d’emploi modifié par les amendements du Gouvernement, le 5 janvier 1979. De même il vote contre le projet de loi aménageant la fiscalité directe locale, en deuxième lecture, le 18 décembre 1979. Enfin, le 18 décembre 1980, il vote contre le projet de loi dit Sécurité et liberté présenté par le garde des Sceaux, Alain Peyrefitte.

En avril 1979, au congrès du Parti Socialiste, à Metz, André Delelis soutient François Mitterrand face à l’alliance de Michel Rocard et de Pierre Mauroy. Le 10 mai 1981 François Mitterrand est élu président de la République et André Delelis est nommé ministre du Commerce et de l’Artisanat dans le gouvernement de Pierre Mauroy, du 21 mai au 22 juin 1981. Aux élections législatives anticipées il est triomphalement réélu député dès le premier tour, le 14 juin 1981, avec 22 160 voix (55,7%) contre 9 421 (23,7%) à Jules Tell (PCF) et 7 374 (18,6%) à Maurice Chevalier, investi par le RPR et soutenu par l'UDF. André Delelis est confirmé dans cette fonction ministérielle dans le deuxième gouvernement de Pierre Mauroy, cédant son siège de député à son suppléant, Jean-Claude Bois, son adjoint à la mairie de Lens. Il présente en 1982 un projet de loi relatif aux conjoints d'artisans et de commerçants travaillant dans l'entreprise familiale (Loi n° 82-596 du 10 juillet 1982). Le projet de loi tend à renforcer et à développer les trois statuts de conjoint collaborateur, de conjoint salarié et de conjoint associé. Du point de vue juridique est instituée une présomption de mandat de l’époux commerçant à l’égard de son conjoint collaborateur. Le projet de loi vise aussi à renforcer les droits dont dispose le conjoint dans l’entreprise et la protection sociale des deux conjoints. Le Ministre du Commerce et de l’Artisanat présente en outre cette même année un projet de loi réformant la formation continue dans le domaine des métiers. Le projet de loi sur la formation professionnelle des artisans (Loi n° 82-1091 du 23 décembre 1982) introduit l’obligation pour les chefs d’entreprise de suivre un stage préalablement à leur installation et modifie les règles de financement de la formation continue substituant à un dépassement facultatif du droit fixe correspondant aux frais de chambre de métiers une majoration obligatoire de ce droit. Sont institués des fonds d’assurance formation ayant pour mission principale d’assurer le financement d’actions de formation continue au bénéfice des artisans, de leurs conjoints non salariés et de leurs auxiliaires familiaux.

C’est en qualité de maire qu’André Delelis reçoit en octobre 1981 Lech Walesa, leader de Solidarnösc, venu dans le Pas-de-Calais à la rencontre de la communauté polonaise du département à Vaudricourt, à la mission catholique polonaise de France, et à Lens, déclarant, après une messe célébrée sous un chapiteau devant le stade Bollaert, que le héros de la résistance polonaise représente « l’ensemble du peuple polonais » et que Solidarité avait permis de rendre à la Pologne sa fierté. Le 22 mars 1983, il conduit une liste socialiste homogène aux élections municipales du 6 mars face à une liste d’union de la gauche dirigée par Marcel Barrois et composée de communistes et de radicaux de gauche et à la liste Roger d’union de l’opposition, qui remporte, dans un contexte pourtant défavorable à la majorité de gauche, 31 des 39 sièges de l'assemblée locale. Il n’est pas membre du troisième gouvernement Mauroy nommé le 22 mars 1983 mais est élu sénateur du Pas-de-Calais le 25 septembre 1983. Au Palais du Luxembourg, il siège à la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées. Le sénateur socialiste interroge le gouvernement notamment sur le prix des carburants (1983), les suppressions d'emplois aux Charbonnages de France (1984), la sanction à l’encontre d’une organisation professionnelle de coiffeurs (1985) ou encore la situation du football professionnel (1987), lui qui fut un des acteurs majeurs de l'histoire du Racing club de Lens, notamment avec le rachat du stade Félix Bollaert par la municipalité en 1976, à une époque où la Compagnie des Mines n'était plus en mesure d'entretenir l'enceinte. Ses autres interventions au Sénat, en particulier lors de la discussion des crédits de l’aménagement du territoire, concernent essentiellement la situation du bassin minier du Nord et le sort des ouvriers mineurs. André Delelis fait montre de discipline majoritaire sous les gouvernements de Pierre Mauroy, Laurent Fabius, puis Michel Rocard, celui-ci ayant décidé, en janvier 1990, de confier aux élus du bassin minier la gestion du patrimoine des houillères dans le cadre d’une Société d’économie mixte. Or en février 1991 la candidature du maire de Lens à la présidence de la SACOMI (Société d'aménagement des communes minières) est écartée au profit de Jean-Pierre Kucheida, mettant fin à plusieurs années de divergences entre les deux hommes. Le divorce entre le parlementaire du Pas-de-Calais et la direction fédérale du Parti socialiste est consommé en 1991. André Delelis quitte le Parti Socialiste. Âgé de 68 ans il décide de ne pas se représenter aux élections sénatoriales de septembre 1992. A Lens il fait moderniser et mettre aux normes le stade Bollaert un des sites choisis pour accueillir la Coupe du monde de football de 1998. Mais en 1997, à la suite d’une plainte pour atteinte à la liberté d’accès des marchés et entente frauduleuse, dans le cadre du marché des panneaux d’affichage du stade, il est inculpé et sera condamné par la suite à une forte amende.

En octobre 1998, à mi-mandat, André Delelis abandonne ses fonctions de maire de Lens au profit de son adjoint à la culture et à la jeunesse, Guy Delcourt. Il quitte aussi la présidence du district de Lens-Liévin.

Il décède le 4 septembre 2012, à l'âge de 88 ans, dans la ville qu'il a dirigée pendant 32 ans. Parlementaire du Pas-de-Calais pendant 23 années, il fut une figure incontournable du Parti Socialiste dans le département, du milieu des années soixante jusqu’au début des années quatre-vingt-dix. Les Lensois viennent lui rendre un hommage à la chapelle ardente dressée dans le hall de la mairie de Lens. Le 8 septembre a lieu devant l’hôtel de ville de l’ancienne capitale du pays minier une cérémonie au cours de laquelle un groupe de supporters habillé en sang et or, aux couleurs du Racing Club de Lens, interprète la chanson de Pierre Bachelet Les corons. Le 29 septembre 2012, le stade du Racing club de Lens est rebaptisé Bollaert-Delelis.