Auguste, Ernest d'Aboville
1819 - 1885
- Informations générales
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- Né le 4 décembre 1819 à Paris (Seine - France)
- Décédé le 14 octobre 1885 à Brouay (Calvados - France)
1819 - 1885
Frère d'Alphonse Gabriel, comte d'Aboville (1818-1844), pair de France sous Louis-Philippe, Auguste Ernest, vicomte d'Aboville, représentant à l'Assemblée nationale de 1871, né à Paris, le 4 décembre 1819, est le second fils du comte Augustin-Gabriel.
M. d'Aboville commença ses études au collège Rollin, entra en 1839 à l'Ecole polytechnique, et en 1840 à l'Ecole d'application de Metz, d'où il sortit l'année suivante le premier de sa promotion. Mais il ne resta pas longtemps au service ; il était lieutenant au 1er régiment d'artillerie, quand il donna sa démission pour se retirer dans sa terre de Rouville (Loiret) et se consacrer plus spécialement à des travaux d'économie agricole.
Grand propriétaire dans la Nièvre comme dans le Loiret, il avait été nommé maire de Glux (1858) ; mais il résigna tout à coup ces fonctions, en 1861, en refusant de servir un gouvernement dont l'attitude dans la question Italienne blessait ses sentiments catholiques.
Plus d'une fois, M. d'Aboville protesta ainsi contre la politique religieuse du Second Empire ; ces opinions, qui faisaient de lui un des personnages les plus militants du parti conservateur, le firent inscrire sur la liste que les monarchistes présentèrent avec succès, dans le Loiret, le 8 février 1871. Il fut élu, le 6e sur 7, par 32 241 voix sur 100 578 inscrits et 59 480 votants.
M. d'Aboville siégea à droite, parmi les légitimistes qui composaient le groupe dit des Réservoirs. Il vota pour les préliminaires de paix, fut un signataire de la proposition d'abrogation des lois d'exil, se prononça :
- pour la loi sur les conseils généraux,
- contre le retour de l'Assemblée à Paris,
- pour la pétition des évêques,
- contre la publication et l'affichage du duc d'Audiffret-Pasquier sur les marchés de la guerre.
Il vota fréquemment contre le gouvernement de Thiers qu'il contribua à renverser, le 24 mai 1873. Mais il retira sa confiance au ministère issu de cette journée, dès qu'il eut, ainsi que ses amis de l'extrême-droite, perdu tout espoir d'une restauration prochaine de la monarchie de droit divin. Il vota, le 16 mai 1874, contre M. de Broglie et, le 25 février, contre la Constitution.
M. d'Aboville est intervenu à l'Assemblée dans plusieurs débats importants le 13 août 1871, déposa une proposition de loi signée de lui et de plusieurs de ses collègues, relativement à la réunion des conseils généraux dans certaines circonstances exceptionnelles, telles que le renversement du gouvernement central ; l'urgence fut votée.
En juin et juillet 1872, il prit souvent la parole dans la discussion de la loi sur l'armée, soit pour faire étendre les dépenses, soit pour réclamer la rédaction d'un programme spécial applicable à ceux des candidats au volontariat d'un an qui appartiennent à la population agricole. M. d'Aboville devait revenir, le 6 août 1874, sur les conditions du volontariat, en demandant, sans succès, la réduction à 1 000 francs de la somme de 1 500 francs exigée comme équivalent aux dépenses de nourriture, d'armement, d'équipement et d'entretien des engagés conditionnels. Le 25 janvier et le 5 juillet 1873, il s'opposa à un crédit supplémentaire demandé pour le traitement du grand chancelier de la Légion d'honneur, et attaqua certaines nominations ou promotions dans cet ordre faites par Thiers depuis le 17 février 1871.
Le 5 février 1874, il soutint, dans la discussion du projet de loi relatif aux nouveaux impôts, un amendement demandant le remplacement du droit de timbre unique de dix centimes sur les factures, quittances, reçus et décharges, par un droit gradué de dix centimes par cent francs. Combattu par M. Benoist d'Azy et par M. Magne, ministre des Finances, l'amendement fut repoussé.
Le 26 février 1875, il proposa et défendit un article additionnel (qui ne fut pas pris en considération) à la loi sur l'organisation des pouvoirs publics : « La révision des lois constitutionnelles pourra avoir lieu sur l'initiative de M. le maréchal de Mac-Mahon avant que l'Assemblée nationale ait prononcé sa dissolution. »
Le 23 novembre, il soutint une amendement à la loi électorale, portant que l'élection se ferait à deux degrés, les électeurs primaires étant les électeurs inscrits, et les électeurs secondaires étant élus par les précédents dans la proportion de 1 pour 200 habitants de la commune. Rejeté sans discussion.
Le 25 novembre, il proposa les deux articles additionnels suivants à la même loi électorale: « Chaque électeur primaire reçoit un nombre de bulletins de vote égal au nombre de personnes dont il a la charge légale comme chef de famille. Il représente sa femme, ses enfants mineurs, ceux dont il devient le tuteur ou le curateur... » - Tout électeur qui paie de 20 à 100 fr. de contributions directes reçoit un bulletin supplémentaire, deux, s'il paie de 100 à 200 fr., et ainsi de suite. Rejeté. - Après la dissolution de l'Assemblée, M. d'Aboville a posé sa candidature dans le Loiret aux élections sénatoriales du 20 février 1876, mais sans succès.