Gérard, Henri, Jean Deliaune

1906 - 2004

Informations générales
  • Né le 13 août 1906 à Caudéran (Gironde - France)
  • Décédé le 19 février 2004 à Mérignac (Gironde - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Gironde
Groupe
Rassemblement du peuple français
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 30 novembre 1958 au 9 octobre 1962
Département
Gironde
Groupe
Union pour la nouvelle République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 25 novembre 1962 au 2 avril 1967
Département
Gironde
Groupe
Union pour la nouvelle République-UDT
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IVe législature
Mandat
Du 30 juin 1968 au 1er avril 1973
Département
Gironde
Groupe
Union des démocrates pour la République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ve législature
Mandat
Du 2 avril 1973 au 2 avril 1978
Département
Gironde
Groupe
Union des démocrates pour la République

Biographies



Né le 13 août 1906 à Cauderan (Gironde)

Député de la Gironde de 1951 à 1955

Gérard Deliaune, né le 13 août 1906 à Cauderan en Gironde est issu d'une famille d'origine charentaise. Après ses études secondaires il se consacre à l'exploitation de son domaine viticole. Sa participation, pendant la Seconde Guerre mondiale, aux campagnes de France et d'Italie, lui vaut la médaille militaire et la Croix de guerre. Grand voyageur et sportif, il pratique l'équitation en compétition, et après son élection à la mairie de Saint-Ciers-de-Canesse (Gironde), en 1947, il fonde dans cette commune une société hippique et une équipe de football qu'il préside. Il œuvre pour l'équipement des campagnes en eau courante. S'il n'est pas élu aux élections cantonales de 1949, il ne renonce pas à la vie politique puisqu'il figure en seconde place sur la liste « anti-collectiviste, patriotique et agricole » du R.P.F. aux élections législatives de 1951. En Gironde, le R.P.F. a réalisé un de ses rares apparentements récusés par son chef, avec le R.G.R. et les indépendants ; celui-ci se révèle très favorable puisque, dépassant la majorité absolue (74 916 voix), il obtient tous les sièges. Ainsi, sont élus deux candidats du R.P.F. (28 586 voix) et deux indépendants (36 166 voix). Le député sortant, socialiste, est battu (40 420 voix).

Le député de la Gironde est nommé membre de la Commission de l'agriculture qu'il représente dans la Commission consultative des assurances sociales agricoles et membre de la Commission des boissons dont il devient secrétaire. Il se préoccupe de la situation des anciens combattants, pronant divers amendements au projet de budget : situation des Tunisiens, sort des tuberculeux, amélioration des pensions des veuves de guerre, augmentation des crédits affectés aux prêts à la construction, entretien des sépultures.

Gérard Deliaune ne néglige pas les intérêts des régions viticoles en proposant d'accorder un deuxième quart de vin aux soldats et en se prononçant pour une limitation raisonnable du nombre des cafés dans les zones protégées, il médite aussi sur des problèmes variés de la société rurale. Constatant que les ouvriers et les agriculteurs chassent surtout le dimanche et dans le département même, il propose de baisser le prix du permis départemental et d'augmenter le montant du permis régional recherché par les chasseurs plus aisés. Il opte pour une limitation des dépenses du système d'allocations sociales plutôt que pour une augmentation des cotisations. Son rapport sur le développement économique de la Corse préconise une réorganisation de l'enseignement agricole et un reboisement aux frais de l'Etat. En 1955, la montée du poujadisme le pousse à inviter le gouvernement à limiter l'extension des magasins à succursales multiples. S'il vote pour les accords de Londres et de Paris consacrant l'entrée de l'Allemagne dans l'O.T.A.N., il vote contre la C.E.C.A. et la C.E.D. Le 4 février 1955 il vote la confiance à Pierre Mendès-France et il contribue à la chute d'Edgar Faure le 29 novembre 1955 ce qui le renvoie devant ses électeurs après la dissolution de l'Assemblée.

La participation aux élections législatives du 2 janvier 1956 de candidats de Fraternité française et l'absence de tout apparentement feront perdre son siège à Gérard Deliaune dont la liste recueille 8 550 voix. Il opérera un retour à la vie politique après 1958 lorsqu'il sera réélu député de la Gironde.



DELIAUNE (Gérard, Henri, Jean)
Né le 13 août 1906 à Caudéran (Gironde)
Décédé le 19 février 2004 à Mérignac (Gironde)

Député de la Gironde de 1951 à 1955, de 1958 à 1967 puis de 1968 à 1978

Député du Rassemblement du peuple français (RPF) de la Gironde de 1951 à 1956, Gérard Deliaune poursuit son engagement gaulliste durant la « Traversée du désert » dans les rangs des Républicains sociaux. C’est sous cette étiquette qu’il est élu conseiller général du canton de Blaye. Il conserve ce mandat jusqu’en 1976. Maire de la petite commune de Saint-Ciers de Canesse depuis 1947, il retrouve le Palais-Bourbon à l’occasion des législatives de novembre 1958 comme député de l’Union pour la nouvelle République (UNR) de la dixième circonscription de la Gironde. Il est en tête au premier tour avec 12 109 voix et 35,35 % des suffrages exprimés, devançant largement le premier de ses adversaires, Roland Puyoou, candidat du Centre national des indépendants (CNI) qui ne recueille que 9 016 voix. Il est élu au second tour, avec 18 505 voix, soit 54,7 % des suffrages exprimés, face aux trois autres candidats qui se sont maintenus. Il fait partie des 39 députés gaullistes sur les 206 du groupe UNR ayant déjà siégé à l’Assemblée sous la IVe République. Son suppléant est le pharmacien Maurice Lagarde.

Inscrit au groupe UNR, le député de la Gironde siège à la commission des finances, de l’économie générale et du plan avant de rejoindre, en avril 1962, celle de la défense nationale et des forces armées. Il occupe les fonctions de secrétaire de l’Assemblée nationale de juillet 1961 à avril 1962. Gérard Deliaune dépose en juillet 1959 une proposition de loi relative à l’organisation de la profession comptable et tendant à modifier l’ordonnance du 19 septembre 1945 portant institution de l’ordre des experts-comptables et des comptables agréés. En tant que rapporteur spécial, il présente le budget annexe de la Caisse nationale d’épargne. Mais, viticulteur depuis 1928 et élu d’une circonscription viticole renommée, il s’intéresse prioritairement aux problèmes de ce secteur agricole particulier. Il prend part en juin 1959 à la discussion du projet de loi de programme relatif à l’équipement agricole et réclame, dans le cadre du Code du vin, une protection des régions de monoculture viticole, ainsi qu’une répression plus efficace de la fraude. Il profite des débats autour du projet de loi de finances pour 1962, en octobre 1961, pour demander des remises sur certains matériels agricoles. Il vote en faveur du projet de loi sur les rapports entre l’Etat et les établissements d’enseignement privés (la loi « Debré » du 31 décembre 1959). Il s’oppose à la motion de censure du 4 octobre 1962.

Candidat dans la même circonscription lors des législatives de 1962, avec comme suppléant le jeune instituteur Robert Vironneau, Gérard Deliaune domine le premier tour, recueillant 12 825 voix et 45 % des suffrages exprimés. Devançant une nouvelle fois Roland Puyoou du CNI, il est réélu sans difficulté au second tour avec 15 250 voix et 52,27 % des suffrages. Il s’inscrit au groupe UNR-Union démocratique du travail mais opte pour la commission des affaires étrangères. Il la quitte provisoirement en avril 1964 pour celle des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République, puis revient à la commission des affaires étrangères dès le 26 mai 1964. Il est secrétaire de l’Assemblée nationale d'avril 1964 à avril 1965. Moins actif lors de ce deuxième mandat, il est en novembre 1965 rapporteur du projet de loi autorisant l’approbation de l’accord de siège signé en janvier 1965 entre le gouvernement français et l’Office international de la vigne et du vin.

Battu lors des législatives de 1967 sous l’étiquette « Ve République » par Jacques Maugein, candidat de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS), professeur de lycée, qui a rassemblé 52,55 % des suffrages exprimés, Gérard Deliaune prend sa revanche aux élections de juin 1968 dans cette même dixième circonscription de la Gironde. Il est largement en tête à l’issue du premier tour, avec 15 794 voix et 44,66 % des suffrages exprimés, et réélu au second tour, avec 19 114 voix et 54,98 % des suffrages exprimés, battant Jacques Maugein. Son suppléant est le viticulteur Robert Simon, futur conseiller général du canton de Saint-André de Cubzac de 1971 à 1976. Inscrit au groupe Union des démocrates pour la République (UDR), Gérard Deliaune siège à la commission de la production et des échanges puis l’année suivante à celle des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République, avant de retrouver en avril 1970 la commission de la production et des échanges. Il est secrétaire de l’Assemblée nationale d'avril 1969 à avril 1970. Il vote, le 10 octobre 1968, en faveur du projet de la loi d’orientation sur l’enseignement supérieur (la loi « Edgar Faure » du 12 novembre 1968). A partir d’octobre 1968, il fait partie de la délégation française à l’Assemblée de l’Atlantique nord et y siège jusqu’en mars 1978. Il vote le 27 avril 1972 pour le projet de loi portant création et organisation des régions (la loi du 5 juillet 1972). En octobre 1972, approché par les pêcheurs d’Arcachon, le député de la Gironde dépose une proposition de loi tendant à interdire la vente des produits de la pêche effectuée par les pêcheurs de plaisance ou les pêcheurs amateurs, aux filets et engins ou à la ligne, du domaine maritime et du domaine fluvial. Mais Gérard Deliaune continue d’être surtout le défenseur du monde paysan et plus précisément des viticulteurs. Chaque année, lors de la discussion du projet de loi de finances, il évoque les problèmes de la petite viticulture (attribution de droits de plantation pour les AOC, nécessaire amélioration de la qualité, possibilité d’une taxation de la propriété en fonction du prix de revient, aide aux exploitants endettés, contrôle des importations dans le cadre du Marché commun). En novembre 1972, il préconise une aide à l’installation des jeunes agriculteurs et déplore les difficultés rencontrées par l’enseignement agricole. Gérard Deliaune préside l’influent groupe viticole de l’Assemblée nationale d’avril 1969 à avril 1973. Il est dans le même temps vice-président du groupe forestier. Il siège également à la commission consultative des assurances sociales agricoles. Très ancré dans le terroir, il assure dans sa circonscription la vice-présidence du syndicat intercommunal d’adduction d’eau et du comité de défense contre la grêle.

Aux législatives de mars 1973, Gérard Deliaune, candidat de l’Union des démocrates pour la République (UDR), est réélu dans la même circonscription. Il réunit 14 462 voix et 38,2 % des suffrages exprimés au premier tour, devant Jacques Maugein, candidat de l’Union de la gauche démocrate et socialiste-Parti socialiste (UGDS-PS) qui recueille 11 180 voix et 29, 5% des voix. Il bat ce dernier au second tour avec 19 817 voix et 52,2 % des suffrages exprimés.

Inscrit au groupe UDR puis Rassemblement pour la République (RPR) à partir de décembre 1976, Gérard Deliaune siège à la commission de la production et des échanges jusqu’en 1975 puis à celle des affaires étrangères. Il est de nouveau secrétaire de l’Assemblée nationale d'avril 1976 à avril 1977. En 1973, le député ajoute à ses deux mandats de maire et conseiller général celui de conseiller régional (il siège au Conseil régional d’Aquitaine jusqu’en 1978). Il approuve le projet de loi dit Royer d’orientation du commerce et de l’artisanat le 19 octobre 1973. Il profite des questions orales en avril 1975 pour interroger le ministre de l’Agriculture sur le malaise des producteurs de vins d’appellation contrôlée et la nécessité de réorganiser le comité interprofessionnel des vins de Bordeaux. Il intervient le même mois lors de la discussion du projet de loi portant modification du statut du fermage. L’ancien militaire de carrière participe, en octobre 1975, à la discussion du projet de loi adopté par le Sénat portant sur le statut général des militaires pour déplorer la médiocre retraite des sous-officiers liée à la question de la revalorisation des indices. Il vote, le 28 novembre 1974, contre le projet de loi relatif à l’interruption volontaire de grossesse (la loi « Veil » du 17 janvier 1975), ne prend pas part au vote du projet de loi portant réforme du divorce, sur le divorce par consentement mutuel, le 4 juin 1975, et approuve le projet de loi relatif à l’informatique, aux fichiers et aux libertés, le 5 octobre 1977 ( la loi « informatique et libertés » du 6 janvier 1978).

Battu au second tour des cantonales de 1976, Gérard Deliaune choisit de ne pas se représenter en 1978 lors des législatives et régionales. La circonscription passe d’ailleurs à gauche avec l’élection de Bernard Madrelle. Gérard Deliaune se contente de son mandat de maire de Saint-Ciers de Canesse qu’il conserve jusqu’en 1983. Grand amateur d’équitation, de football et d’escrime (il préside un club local de football et une société hippique), il décède le 19 février 2004 à Mérignac. Cet ancien militaire de carrière, qui avait fait les campagnes de France et d’Italie, était titulaire de la Médaille militaire et de la Croix de Guerre 1939-1945. Il était chevalier de la Légion d’honneur.