Arthur, Vincent Delmas

1853 - 1929

Informations générales
  • Né le 27 juillet 1853 à Ambrugeat (Corrèze - France)
  • Décédé le 25 janvier 1929 à Saint-angel (Corrèze - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 4 mars 1894 au 31 mai 1898
Département
Corrèze
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 8 mai 1898 au 31 mai 1902
Département
Corrèze
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIIe législature
Mandat
Du 27 avril 1902 au 31 mai 1906
Département
Corrèze
Groupe
Radical-socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IXe législature
Mandat
Du 6 mai 1906 au 31 mai 1910
Département
Corrèze
Groupe
Gauche radicale-socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Xe législature
Mandat
Du 24 avril 1910 au 31 mai 1914
Département
Corrèze
Groupe
Républicains radicaux-socialistes

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 27 juillet 1853 à Ambrugeat (Corrèze), mort à Saint-Angel (Corrèze), le 25 janvier 1929.

Député de la Corrèze de 1894 à 1914.

Arthur - Vincent Delmas naquit le 27 juillet 1853 à Ambrugeat, petite commune située aux confins du Limousin et de l'Auvergne.

Sa famille, de souche auvergnate et de vieille tradition républicaine, était originaire de Mauriac (Cantal). Son grand-père, Joseph Delmas, notaire en cette ville, avait été élu à l'unanimité par ses concitoyens, au moment de la Révolution de 1848, commandant des grenadiers de la Garde nationale.

Après avoir fait ses premières études au collège de Servières (Corrèze), Arthur-Vincent Delmas les poursuivit à Paris, où il suivit les cours de l'école de pharmacie.

Exempté du service militaire suivant la loi en vigueur, ses deux frères, Joseph l'aîné et Marius le cadet, étant déjà sous les drapeaux, il accomplit cependant une période de vingt-huit jours à l'hôpital du Val-de-Grâce, à Paris, ce qui lui valut par la suite d'être nommé adjudant de réserve du service de Santé militaire.

Il s'installa alors comme pharmacien à Meymac (Corrèze), mais, en butte à une coalition réactionnaire qui favorisa l'installation de deux pharmacies destinées à concurrencer la sienne, jusqu'alors seule dans le canton, il dut renoncer à exercer son activité et s'orienta vers la distillation de liqueurs. Le 20 novembre 1883. à Bordeaux, Arthur-Vincent Delmas épousait Marie-Catherine Delpeut dont il devait avoir quatre fils, Gabriel, Henri, Paul et Marcel.

Suivant une tradition familiale et républicaine, il s'intéresse de bonne heure aux affaires publiques et, en 1883, à peine âgé de 30 ans, il accède aux fonctions municipales. Conseiller d'arrondissement de 1888 à 1886, puis conseiller général du canton de Meymac de 1886 à 1919, il sera également sans interruption de 1886 à 1919 maire de Meymac. Fort de l'expérience acquise depuis dix ans comme administrateur municipal et départemental, il aspire à mettre au service du pays le dévouement dont il a déjà fait preuve et qu'il ne cessera de manifester envers ses concitoyens.

Le 18 février 1894, lors d'une élection partielle, il est élu député de la Corrèze (arrondissement d'Ussel), en remplacement de M. Dellestable, élu sénateur et démissionnaire de son mandat de député. L'élection est acquise au deuxième tour de scrutin par 6.239 voix sur 12.048 votants contre 5.762 à son concurrent immédiat M. Coudert.

Dans la profession de foi qu'il adressait à ses électeurs et où il s'affirmait « républicain radical », il se prononçait pour « une politique de progrès et de liberté dans une République vraiment réformatrice ». Soucieux de se présenter devant le corps électoral avec un programme nettement défini, il se déclarait partisan de la réduction du service militaire, de l'octroi de bourses plus nombreuses aux enfants des familles pauvres et de l'impôt sur le revenu. Il voulait d'autre part que l'impôt fût progressif au lieu d'être proportionnel, que les prêts du Crédit agricole n'excédassent pas 3 % et que les grandes compagnies de chemins de fer fussent soumises au contrôle effectif de l'Etat. Il s'affirmait enfin partisan de la dénonciation du Concordat et de la rupture du lien qui unissait les églises à l'Etat.

Tels sont les principes qu'il défendra à la Chambre des Députés, où l'ont envoyé ses électeurs et où il s'inscrit au groupe de la gauche radicale.

Le 8 mai 1898, il est réélu par 8.097 voix sur 12.243 votants contre 4.034 au candidat qui lui était déjà opposé en 1894.

Le 27 avril 1902, il l'emporte sur M. Brindel par 6.671 voix contre 5.106 sur 12.173 votants.

Le 6 mai 1906, il obtient 7.809 voix sur 13.087 votants contre 4.909 à M. Calary de Lamazière.

Enfin, le 24 avril 1910, c'est par. 6.646 voix contre 2.083 seulement à M. Ungauer sur 11.111 votants que ses électeurs, toujours fidèles, le renvoient au Palais-Bourbon.

Dans les professions de foi qu'il adresse successivement à ses électeurs de 1898 à 1910, il reprend les principes généraux auxquels il avait souscrit en 1894. Toutefois, en 1898, il réclame une révision de la Constitution en ce qui concerne le rôle du Sénat et, en 1910, il souhaite voir se développer les institutions de mutualité, de prévoyance et d'assistance.

A la veille de la Première Guerre mondiale, après quarante années de vie politique, Arthur-Vincent Delmas profita de son premier ballottage aux élections générales législatives du 26 avril 1914 pour renoncer à son mandat de député et se désista en faveur de son jeune petit-neveu, le docteur Henri Queuille, qu'il désigna comme son successeur et qui devait à son tour bénéficier de la confiance constamment renouvelée de ses électeurs.

Dans l'exercice de son mandat parlementaire, Arthur-Vincent Delmas semble de prime abord avoir joué un rôle assez effacé. Mais c'est au sein des Commissions qu'il manifesta une vive activité. Il fit notamment partie de la Commission de l'hygiène publique, de la Commission des boissons et de la Commission du commerce et de l'industrie.

Il déposa en 1897 et en 1910 deux propositions de loi tendant à accorder des secours aux victimes des calamités atmosphériques dans le département de la Corrèze. En 1905, il déposa une proposition de loi concernant le chemin de fer à voie étroite de Treignac à Bugeat.

Sur le plan départemental, il déploya une activité inlassable pour développer l'économie de la Corrèze, dont il était devenu vice-président du conseil général, On lui doit la création du service des eaux potables et courantes à Meymac, la création et le classement du premier concours officiel de la race ovine limousine, la construction de la première usine hydroélectrique sur la Dordogne, qui devait d'abord alimenter Meymac, Neuvic et Saint-Angel et dont la ville de Meymac était propriétaire. Il s'occupa également du reboisement du plateau de Millevaches, pour lequel il obtint la nomination d'un garde général des Eaux et Forêts.

Ayant renoncé à toute activité parlementaire, Arthur-Vincent Delmas n'en conserva pas moins jusqu'en 1919 ses fonctions de conseiller général et de maire de Meymac. Dès lors, il se retira dans sa propriété du Rigouneix, à Saint-Angel (Corrèze) où il mourut le 25 janvier 1929 à l'âge de 75 ans.

Il était Chevalier de la Légion d'honneur et Officier d'Académie.