Maurice Delory
1895 - 1982
DELORY (Maurice)
Né le 1er décembre 1895 à Maizières (Pas-de-Calais)
Décédé le 31 mai 1982 à Arras (Pas-de-Calais)
Député du Pas-de-Calais de 1962 à 1967
D’une extraction rurale et paysanne assez ancienne dans une région pourtant dominée par la mine, Maurice Delory doit interrompre en 1910 ses études secondaires en raison d’une tuberculose. Finalement intégré dans la classe 1915, il est mobilisé au 106e régiment d’infanterie et a successivement occupé les grades de caporal, sergent et sous-lieutenant. Durant les combats, il est grièvement mutilé et rapatrié du front dès l’automne 1917. La fin de la Première guerre mondiale lui permet de revenir sur ses terres calaisiennes où il s’installe comme cultivateur et négociant en grains et en engrais.
Resté à l’écart des divers épisodes de la Seconde guerre mondiale, de l’Occupation, du régime de Vichy, de la Résistance et de la Libération, Maurice Delory décide d’adhérer au RPF peu après sa fondation. S’il milite assez activement au sein du parti gaulliste, il ne connaît son baptême électoral qu’en 1951 où il est candidat en seconde position sur la liste gaulliste en juin. La même année, il est élu conseiller général du canton d’Aubigny-en-Artois. Il refuse cependant de représenter sa candidature en janvier 1956 et n’adhère pas à l’Union pour la nouvelle République (UNR) en 1958. L’année suivante, il est élu maire de Tincques face au communiste Hector Laigle qui retrouve son fauteuil conséquemment à l’effacement de ce dernier au terme de son second mandat. La notoriété locale qu’il a acquise alors lui vaut néanmoins d’être pressenti pour les élections législatives de 1962 par le parti du général de Gaulle.
Candidat lors du scrutin des 18 et 25 novembre 1962, Maurice Delory reçoit l’investiture de l’UNR pour affronter le député sortant indépendant Charles Chopin. Il est en outre opposé au maire communiste de Divion, Roland Cressent et au maire socialiste de Pernes-en-Artois, Marcel Dollet. Au soir du premier tour, le candidat gaulliste, avec 13 288 des 42 826 suffrages exprimés, soit 31% des voix, s’impose sur ses adversaires communiste et socialiste qui recueillent respectivement 27,7% et 21,9% des suffrages tandis que son concurrent de droite doit se contenter de 19,4% des voix. Charles Chopin et Maurice Dollet s’effacent tous deux en faveur de Maurice Delory et Roland Cressent. Au second tour, ce dernier est logiquement battu par le gaulliste qui, avec 23 617 des 43 042 suffrages exprimés, soit 54,9% des voix, l’emporte aisément.
À l’Assemblée, il s’inscrit au groupe UNR-UDT et est nommé membre de la Commission des affaires culturelles, familiales et sociales. Il ne dépose aucune proposition de loi et n’intervient qu’à une seule reprise en séance publique, le 10 octobre 1963, à l’occasion de la discussion, en deuxième lecture, du projet de loi relatif à la protection des animaux durant laquelle il plaide pour le maintien des combats de coqs qu’il déclare indissociables de l’histoire comme de la culture de la région dont il est l’élu.
Lors de cette législature, il vote pour la ratification du traité franco-allemand, le projet de loi relatif à certaines modalités de grève dans les services publics, la réforme électorale municipale, celle du service militaire et pour le projet de loi constitutionnelle portant modification des dispositions de l’article 28 de la Constitution sur la durée des sessions parlementaires. Il est par ailleurs nommé membre du Conseil supérieur de la coopération le 15 février 1963.
Candidat à sa propre succession à la faveur des élections législatives des 5 et 12 mars 1967, Maurice Delory se retrouve, dans une configuration semblable à celle de 1962, opposé à trois candidats communiste, socialiste et indépendant, respectivement André Mancey, Marcel Dollet et Charles Chopin. Avec 17 644 des 45 746, soit 38,6% des voix, il devance nettement ses concurrents qui recueillent respectivement 32,4%, 21,3% et 7,7% des voix. Confronté au second tour au candidat communiste André Mancey, il s’incline devant lui avec 22 192 des 45 448 suffrages exprimés, soit 48,8% des voix.
Son échec électoral met un point final à sa carrière parlementaire. Il conserve toutefois son mandat municipal jusqu’en 1971 où il préfère ne pas se représenter et prendre définitivement sa retraite.
Commandeur de la Légion d’honneur, croix de guerre 14-18 et médaillé à Verdun, Maurice Delory était également officier du mérite agricole et chevalier du mérite civil.