Louis Delpech

1834 - 1896

Informations générales
  • Né le 8 septembre 1834 à La tour-d'aigues (Vaucluse - France)
  • Décédé le 2 avril 1896 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ve législature
Mandat
Du 6 octobre 1889 au 14 octobre 1893
Département
Vaucluse

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 8 septembre 1834 à La Tour d'Aigues (Vaucluse), mort le 2 avril 1896 à Paris (17e).

Député du Vaucluse de 1889 à 1893.

Louis Delpech naquit à la Tour d'Aigues le 8 septembre 1834 et fut reçu à l'Ecole des Arts-et-Métiers d'Aix en 1851, mais s'en fit chasser, pour raisons politiques, après le coup d'Etat du 2 décembre. Il entra dans une maison de commerce à Marseille, puis s'engagea dans l'armée d'Afrique qu'il quitta en 1856. Opposant à l'Empire et ami de Gambetta, il fut, dès le 4 septembre 1870, nommé sous-préfet à Aix-en-Provence, puis préfet des Bouches-du-Rhône ; il démissionna rapidement et rallia l'armée des Vosges, où il fit preuve d'un courage indomptable. La paix revenue, il voyagea en Europe et en Amérique centrale et, en 1875, entra dans une entreprise de travaux publics qui construisit des voies ferrées, tant en France qu'au Portugal. Cette compétence le fit entrer au Conseil d'administration des Chemins de fer de l'Etat en 1890. Bien qu'installé à Paris, il brigua et obtint un siège au Conseil général du Vaucluse.

Dès 1883, il saisit l'occasion d'une élection partielle, dans la circonscription d'Apt, au siège laissé vacant par la nomination au Sénat d'Alfred Naquet, pour tenter sa chance pour la première fois ; la fortune lui fut contraire car il n'obtint que 3.502 voix sur 8.337 votants, contre 4.735 à Laguerre qui fut élu. Lors des élections générales législatives des 4 et 18 octobre 1885 qui se déroulèrent au scrutin de liste, il obtint 10.426 voix au premier tour, sur la liste de l'Union républicaine, mais ne se maintint pas au second tour. Le retour au scrutin uninominal aux élections des 22 septembre et 6 octobre 1889 lui permit d'être élu au second tour de scrutin dans l'arrondissement d'Apt. En seconde position, au premier tour, avec 4.488 suffrages sur 10.735 votants et 4.737 au boulangiste Callier, il l'emporta au scrutin de ballottage avec 6.271 voix sur 11.461 votants, contre 5.076 à son adversaire. Il ne se représenta pas au renouvellement de 1893.

Désigné par le Congrès républicain antiboulangiste, résolument contre « César et ses complices », Louis Delpech se posa surtout devant ses électeurs comme le défenseur de l'agriculture, principale ressource de sa circonscription, pour la liberté du régime commercial et pour une énergique « protection » de cette même agriculture.

A la Chambre, où il siégea dans les rangs des républicains, il appartint à diverses Commissions, dont celles des chemins de fer (1890), celle relative à la réglementation du travail (1890) et celle chargée de l'examen du projet et des propositions de loi concernant la liberté d'association (1892). S'il ne déposa aucune proposition de loi, sa compétence en matière ferroviaire l'amena à rapporter de nombreux projets de loi d'intérêt local concernant l'établissement de chemins de fer à voie étroite, ainsi que le projet de loi relatif au rachat par la Compagnie P.L.M. du chemin de fer d'Arles à Saint-Louis-du-Rhône (1893). Il participa en outre à la discussion d'une interpellation relative au couchage des hommes de troupe, à celle du projet de loi, adopté par le Sénat, concernant le travail des enfants, des filles mineures et des femmes dans les établissements industriels (1890), à celle, la même année, du budget de l'exercice 1891, à celle d'une interpellation sur les manifestations ultramontaines de certains évêques français à propos de laquelle il déposa un ordre du jour motivé (1891) ; l'affaire de Panama retint par deux fois son attention, lorsqu'il fut entendu sur l'urgence de la proposition de loi Pourquery de Boisserin sur les pouvoirs de la Commission d'enquête (1892), ainsi que de la proposition de loi Thellier de Poncheville, tendant à instituer un tribunal spécial pour assurer la répartition des sommes indûment payées au préjudice des porteurs de titres de la Société du canal de Panama (1892).

Louis Delpech ne se représenta pas aux élections générales de 1893 et abandonna la présidence du Conseil général du Vaucluse. Il mourut, après une cruelle maladie, en son domicile parisien, le 2 avril 1896, à l'âge de 62 ans.