Jean, Maurice Demarquet

1923 - 1989

Informations générales
  • Né le 20 août 1923 à Martigues (Bouches-du-Rhône - France)
  • Décédé le 16 septembre 1989 à Boulogne-billancourt (Hauts-de-Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Finistère
Groupe
Union et fraternité francaise

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 20 août 1923 à Martigues (Bouches-du-Rhône)
Décédé le 16 septembre 1989 à Boulogne-Billancourt (Hauts-de -Seine)

Député du Finistère de 1956 à 1958

Jean-Maurice Demarquet, né le 20 août 1923 à Martigues, est le petit neveu du sénateur des Basses-Alpes, André Honnorat. Il doit interrompre ses études de médecine pour accomplir son service civique dans les chantiers de jeunesse en 1943. Lorsqu'il est requis au Service du Travail Obligatoire (S.T.O.), il se déclare comme réfractaire au départ en Allemagne et il s'engage, au moment du débarquement, dans la Première division française libre où il sert comme médecin-auxiliaire en Alsace, en Italie et dans la poche de Royan. Il reste sous les drapeaux en Indochine en tant que médecin-auxiliaire parachutiste. Sa bravoure en Cochinchine, en Annam et au Tonkin lui vaut la Croix de guerre.

A son retour en France il s'occupe activement d'associations d'anciens combattants, en particulier de l'Amicale des anciens parachutistes S.A.S. et de l'Association des anciens du Corps expéditionnaire d'Indochine et de Corée. Ses amitiés et la défense de l'Algérie française l'amènent à Union et Fraternité française qui se donne comme programme la défense des commerçants et artisans ainsi que la vigilance à l'égard du caractère français de l'Algérie. Il devient vice - président du mouvement que vient de fonder Pierre Poujade et se présente aux élections de 1956, dans le Finistère, à la tête d'une liste U.F.F. Sa profession de foi est un véritable appel pour une réunion des états généraux. L'élection est pour lui un engagement : « Celui qui trahira connaîtra son châtiment : il sera pendu ». Son succès représentera « l'invasion de la politique professionnelle par tous les nouveaux sans-culottes des honnêtes métiers de France ».

La dispersion des voix entre six listes, avec un seul apparentement entre le M.R.P., le C.N.I. et le R.G.R., lui permet d'être élu grâce à ses 34 502 voix et à une répartition à la proportionnelle. L'effondrement des républicains sociaux laisse la place, dans un département aux orientations assez stables, à deux députés communistes (74 169 voix), deux députés socialistes (68 137 voix), trois députés du M.R.P. (99 164 voix), à deux députés indépendants (63 111 voix) et au poujadiste Demarquet.

Sa nomination dans les Commissions de la défense nationale et des territoires d'Outremer correspond à ses centres d'intérêt. Son séjour à l'Assemblée nationale est aussi bref qu'agité car il participe, avec Jean-Marie Le Pen, à une violente agitation antiparlementaire. Il commence par refuser de siéger à l'extrême-droite pour réclamer une place au centre, plus conforme à l'origine sociale des députés poujadistes. Il ne dissimule nullement leur volonté de contester la IVe République et déclare que leur simple arrivée au Palais Bourbon constitue un « symptôme alarmant pour le régime ». Les députés poujadistes invalidés trouvent en lui un vigoureux défenseur. C'est ainsi que le 25 juillet 1956, lui-même et ses amis tentent d'interdire de parole Pierre Souquès, député radical de l'Indre-et-Loire, qui avait été proclamé élu à la place d'un candidat poujadiste invalidé. Il est rappelé à l'ordre avec inscription au procès-verbal.

Le 9 mars 1956, en une longue intervention, il annonce que l'Algérie française sera perdue si aucune modification n'est apportée à la politique gouvernementale. Il revient alors d'un voyage en Algérie qui coïncidait avec l'accueil houleux réservé par les pieds-noirs au Président du Conseil. Il justifie l'action de ce groupe d'hommes par leur angoisse devant leur avenir, les attentats et la résolution du F.L.N. d'obtenir leur départ d'Algérie. Jean-Maurice Demarquet conforme ses actes à ses convictions en demandant, le 4 octobre 1956, à servir pour six mois en Algérie. Il se bat comme chef-adjoint d'un commando d'intervention de nuit dans la région de Tébessa. Son comportement devient plus discret à la fin de la législature. En janvier 1957 il abandonne le groupe parlementaire U.F.F. En une intervention courtoise, il s'oppose au vote d'une loi-cadre en Algérie tant que dureront les combats. Il montre qu'il serait dangereux de créer, dans une situation aussi incertaine, un embryon d'exécutif à Alger et que le vote au collège unique reste prématuré aux yeux de beaucoup.

S'il ne participe pas au vote des pleins pouvoirs le 2 juin 1958, ce n'est certainement pas par indifférence au sort de l'Algérie dans lequel il a l'ambition de jouer un rôle actif. Il est de ceux qui, avec Lagaillarde, organise la « semaine des barricades » à Alger. Il est jugé et acquitté. Il reprend alors ses études médicales, ce qui lui permettra de créer un cabinet médical à Boulogne-Billancourt mais ne renonce pas tout à fait à la vie politique. S'il rompt avec Jean-Marie Le Pen, il se présentera, en vain, à plusieurs élections sous la Ve République.