Joseph, Paul, Emile, Marie Denais

1877 - 1960

Informations générales
  • Né le 10 août 1877 à Savenay (Loire-Inférieure - France)
  • Décédé le 11 février 1960 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Xe législature
Mandat
Du 26 octobre 1911 au 31 mai 1914
Département
Seine
Groupe
Action libérale
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIe législature
Mandat
Du 25 avril 1914 au 7 décembre 1919
Département
Seine
Groupe
Action libérale
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIVe législature
Mandat
Du 22 avril 1928 au 31 mai 1932
Département
Seine
Groupe
Union républicaine démocratique
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVe législature
Mandat
Du 1er mai 1932 au 31 mai 1936
Département
Seine
Groupe
Fédération républicaine
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 26 avril 1936 au 31 mai 1942 *
Département
Seine
Groupe
Fédération républicaine de France
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Seine
Groupe
Parti républicain de la liberté
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Seine
Groupe
Parti républicain de la liberté
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Seine
Groupe
Parti républicain de la liberté
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Seine
Groupe
Républicains indépendants

* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936

Biographies

Né le 10 août 1877 à Savenay (Loire-Inférieure), mort le 11 février 1960 à Paris (17e).

Député de la Seine de 1911 à 1919 et de 1928 à 1942.

Délégué à l'Assemblée Consultative provisoire de 1944 à 1945.

Député aux deux Assemblées Nationales Constituantes de 1945 à 1946.

Député à l'Assemblée Nationale de 1946 à 1956.

Fils de Paul Denais, avocat à la Cour, Joseph Denais fait ses études primaires chez les frères des Ecoles chrétiennes, ses études secondaires à l'externat de la rue de Madrid de 1885 à 1893, et ses études supérieures à l'Institut catholique de 1893 à 1896 et à la Sorbonne de 1894 à 1898. Il obtient sa licence ès-lettres avant ses dix-sept ans révolus et se prépare à l'agrégation d'histoire qu'il abandonne pour prendre ses inscriptions de droit. Reçu licencié en droit en 1889, il se fait recevoir au barreau de la capitale et devient secrétaire de M. Jules Auffray, futur député de Paris. Il s'occupe de causes civiles et financières, d'affaires de presse, de procès politiques et plaide notamment pour M. Gaucher accusé de voies de fait contre le préfet Joliet au moment de l'affaire des « fiches », pour M. de Lapparent, membre de l'Institut et pour le Syndicat de l'enseignement libre contre le journal L'Action. Les combats politiques ne l'effraient pas : il fonde à Saint-Denis, en 1897, la « Fédération républicaine patriote anticollectiviste » qui présente, aux élections générales législatives des 8 et 22 mai 1898, la candidature du général Lambert, le héros de Bazeilles. Il adhère, dès la première heure, à la « Patrie française » et à l'« Action libérale populaire » et donne, à Paris et en province, de nombreuses conférences principalement dirigées contre la Franc-Maçonnerie.

Publiciste de talent, il donne des articles remarqués sur la politique coloniale dans Le Soleil, dirigé alors par M. Ambroise Rendu (1899-1900). Il collabore très activement à La Patrie, à la Vérité Française, à l'Agence de la Presse Nouvelle et à de nombreux journaux de province tels que Le Havre-Eclair, Le Télégramme de Boulogne-sur-Mer, Le Courrier de la Champagne, de Reims, La Dépêche de Moulins. Il est co-directeur de la Libre Parole de 1910 à 1924 et collabore encore au Réveil économique, au Capital, à l'Information, au Journal des Finances, etc.

Candidat aux élections générales législatives des 6 et 20 mai 1906, il subit un échec mais il est élu conseiller municipal de Paris par le quartier des Batignolles, deux ans plus tard, en 1908.

Il se fera élire député de la deuxième circonscription du 17e arrondissement de Paris, le 26 octobre 1911, à la faveur d'une élection partielle destinée au remplacement de M. Joseph Ménard, décédé. Il obtient, au premier tour de scrutin, 4.674 voix contre 2.135 à M. Hautefeuille sur 8.594 votants. Il sera réélu aux élections générales du 26 avril 1914, au premier tour de scrutin, par 5.940 voix contre 2.620 à M. Despagnat sur 11.277 votants. Il subit un échec aux élections générales du 16 novembre 1919 faites au scrutin de liste. Inscrit dans la première circonscription de la Seine, au quatorzième rang de la liste du bloc national républicain, Union nationale républicaine socialiste et nationale, il n'obtient que 85.043 voix sur 191.830 votants. Jugeant que ce mode de scrutin lui est défavorable, il ne se représente pas aux élections générales du 11 mai 1924. Mais à celles du 22 avril 1928, qui marquent le retour au scrutin uninominal, il retrouve son ancienne circonscription comme candidat de la Fédération républicaine, au premier tour de scrutin, par 6.445 voix contre 3.402 à M. Miguel, radical-socialiste, et 1.466 à M. Ladet, communiste.

Il est réélu au renouvellement du 1er mai 1932, toujours au premier tour, par 6.450 voix contre 2.249 à M. Luchaire, radical-socialiste, 1.145 à M. Brandy, communiste, et 963 à M. Malbranque, socialiste. Il retrouve enfin son siège aux élections générales du 26 avril 1936, au premier tour de scrutin, par 7.324 voix contre 2.056 à M. Abbaye, communiste, 1.531 à M. Arlin, socialiste, 343 à M. Dubuc, radical-socialiste et 991 à M. Caillaud, radical du groupe « Camille Pelletan ».

Il s'inscrivit en 1911 à la Chambre au groupe d'action libérale, puis siégea, en 1928, avec les membres de l'Union républicaine démocratique et, à partir de 1932, avec ceux de la Fédération républicaine.

Entré à la Commission des finances de la Chambre en janvier 1915, il en devient vice-président en 1932. Il appartint aussi aux Commissions de la législation fiscale (1911, 1914), des octrois (1911), des postes et télégraphes (1914), des comptes définitifs et des économies (1914), du budget (à partir de 1915), du suffrage universel (1917, 1936), de la révision des lois constitutionnelles (1916), du commerce et de l'industrie (1932), des projets de loi sociaux (1936), du travail (1936), etc.

Membre depuis 1936, puis président de la Commission de surveillance de la Caisse des dépôts et consignations, il s'est particulièrement consacré aux questions économiques et financières. Auteur de plus d'une centaine de propositions de loi et d'une cinquantaine de propositions de résolution, il a obtenu la liquidation de la C.C.D.V.T., la double-part pour les ménages légitimes assujettis à la surtaxe progressive, a été le promoteur de la législation des « Economiquement faibles » et des « Rentiers viagers ». Ses rapports furent nombreux et ses interventions à la tribune se comptent par centaines. Il n'est pas de budgets, dont il fut plusieurs fois le rapporteur, à la discussion desquels il n'ait participé, ni de grand débat financier, comme la réforme fiscale de 1936, auquel il n'ait apporté les lumières de sa compétence et son autorité. Sa formation générale, son orientation politique - il était le secrétaire général du groupe parlementaire de la Fédération républicaine - en firent tout naturellement un adversaire du Front populaire dont il combattit vigoureusement la politique.

Au Congrès de Vichy, le 10 juillet 1940, il ne prit pas part au vote sur la délégation de pouvoirs au Maréchal Pétain, car il faisait partie du groupe parlementaire qui s'embarqua le 20 juin, à bord du Massilia à destination de l'Afrique du Nord. Plus tard, son attitude frondeuse à l'égard des occupants lui vaudra d'être incarcéré à Evaux en 1942 et 1943, puis placé en résidence surveillée. En 1945, il était nommé membre de l'Assemblée consultative provisoire et conseiller municipal du 17e arrondissement de Paris, désigné par la Résistance. Elu membre de l'Assemblée nationale constituante par la deuxième circonscription de la Seine, le 21 octobre 1945, réélu à la deuxième Assemblée Nationale constituante, le 2 juin 1946, il entre à l'Assemblée Nationale le 10 novembre 1946 comme tête de liste du P.R.L. ; il est encore réélu le 17 juin 1951 sur la liste d'Union des indépendants, des paysans et des républicains nationaux.

Au renouvellement du 2 janvier 1956, il se voit refuser l'investiture du Centre des indépendants qui lui préfère, comme tête de liste, le président du Conseil municipal de Paris, Jacques Féron. Il forme une liste dissidente des républicains indépendants et nationaux qui n'a aucun élu.

Durant ces derniers mandats, il est intervenu à la tribune pour la liberté de la presse, contre les juridictions d'exception, pour la liberté de l'enseignement, pour une politique de construction, etc.

Après son échec de 1956, il se retire de la politique et meurt, quatre ans plus tard, le 11 février 1960 à Paris, à l'âge de 83 ans.

On lui doit plusieurs ouvrages, notamment : Pour que la France vive (1926) ; Comment les Juifs ont conquis la France, l'égalité civile, politique et religieuse ; Les Protestants sous Henri IV, et une revue mensuelle Paroles françaises qui parut de 1926 à 1940.




Né le 10 août 1877 à Savenay (Loire-inférieure)
Décédé le 11 février 1960 à Paris (17e)

Député de la Seine de 1911 à 1919 et de 1928 à 1942
Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale Constituante (Seine)
Député de la Seine de 1946 à 1955

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome IV, p. 1379 et 1380)

Pendant l'Occupation, son attitude à l'égard des Allemands, vaut à Joseph Denais d'être arrêté, interné trois mois à Evaux (Creuse) puis placé en résidence surveillée à Randan (Allier).

A la Libération il est nommé à l'Assemblée consultative provisoire au titre du groupe de la fédération républicaine de la Chambre des députés. Il siège au sein de nombreuses Commissions : éducation nationale, finances, information, réforme de l'Etat et législation ainsi qu'à la Commission permanente de coordination et à la Commission d'enquête sur les fournitures de papier de presse. Il dépose de nombreuses propositions de loi ou de résolution dans les domaines les plus variés : famille, retraite des vieux travailleurs et logement, dommages de guerre, indépendance des fonctionnaires et plafonnement des rémunérations des dirigeants du secteur public, législation électorale et institution du vote obligatoire. Enfin il demande qu'un train-exposition fasse connaître les crimes hitlériens.

En séance il rapporte le budget de 1945 et prononce de multiples interventions : règlement de l'Assemblée consultative, comités d'entreprises, sécurité sociale, textes fiscaux, régime électoral du conseil municipal de Paris et du conseil général de la Seine. Il prend également part à des débats sur les nationalisations et la politique générale du Gouvernement.

Réélu conseiller municipal de Paris - mandat qu'il exercera jusqu'en 1947 - Joseph Denais se présente aux élections du 21 octobre 1945, pour la première Assemblée nationale Constituante, dans la deuxième circonscription de la Seine qui comprend le 17e arrondissement de la capitale dont il était l'élu avant guerre. La liste d'union républicaine nationale et démocratique qu'il conduit réalise près de 15 % des suffrages exprimés, arrive derrière le M.R.P. (30 %), le parti communiste (22,6 %) et la S.F.I.O. (18,4 %) et obtient un élu.

Inscrit au groupe d'unité républicaine puis à celui du parti républicain de la liberté, Joseph Denais siège à la Commission de la Constitution. Il reprend certaines de ses propositions de loi ou de résolution et en dépose de nouvelles relatives au logement, aux réquisitions par l'ennemi, aux dommages de guerre et à la retraite des mères de familles nombreuses. En séance il intervient dans les grands débats : comités d'entreprises, textes budgétaires et financiers, dévolution de biens d'entreprises de presse et régime de la presse, prorogation des délais pour l'ouverture des informations devant les cours de justice et les chambres civiques, nationalisations, Constitution et déclaration des droits.

Avec son groupe il vote contre les nationalisations et contre le texte proposé comme Constitution (19 avril 1946) qui sera rejeté par le référendum du 5 mai.

Aux élections du 2 juin 1946 pour la seconde Assemblée nationale Constituante, Joseph Denais conduit la liste du parti républicain de la liberté dans le deuxième secteur de la Seine. Elle arrive en tête avec 26,4 % des suffrages exprimés - devant le M.R.P., le parti communiste et la S.F.I.O. - et obtient trois des dix sièges à pourvoir.

Membre de la Commission des finances et du contrôle budgétaire, il dépose de nombreuses propositions de loi ou de résolution ayant trait aux questions financières et fiscales, reprenant certains de ses textes antérieurs ou relatives aux élections. A ce dernier titre il conçoit un mode de scrutin assurant le libre choix des députés par les électeurs dans un cadre proportionnel.

Il participe à des débats économiques et financiers, à la discussion du projet de loi relatif à l'aide de l'Etat aux économiquement faibles, à celle de propositions de loi sur l'élection des députés et intervient sur les projets constitutionnels.

Avec ses collègues du groupe du parti républicain de la liberté il vote contre le texte proposé comme Constitution (28 septembre 1946).

Aux élections législatives du 10 novembre 1946 le parti républicain de la liberté subit la concurrence d'une liste du rassemblement républicain gaulliste dirigée par René Capitant (7,6 % des suffrages exprimés et un siège) et arrive en troisième position (21 % des voix et deux sièges) derrière le M.R.P. et le parti communiste (respectivement 24 et 23 % et trois sièges chacun). Joseph Denais enregistrera un nouveau recul aux élections du 17 juin 1951. Sa liste d'union des indépendants, des paysans et des républicains nationaux ne réalise que 10,1 % des suffrages exprimés et n'obtient qu'un élu. Comme dans les autres circonscriptions de la Seine le R.P.F. réalise sa percée (24,2 % des voix et trois sièges) et de plus Jacques Isorni avait constitué une liste d'unité nationale et des indépendants républicains (6,2 % et un élu).

Pendant ces deux législatures le député de la Seine est membre de la Commission des finances dont il devient vice-président à partir de 1948. Celle-ci le désigne pour la représenter au sein de la Caisse des dépôts et consignations, de la Commission de contrôle de la circulation monétaire et de la sous-Commission chargée de suivre et d'apprécier la gestion des entreprises du secteur public. Il déploit une activité considérable déposant cent soixante et un textes : propositions de loi ou de résolution et rapports.

Toujours actif en séance il participe à de nombreux débats : textes économiques et financiers, logement, fonction publique et entreprises publiques, anciens combattants et victimes de guerre. Il s'intéresse tout particulièrement à la protection de l'épargne et à la défense des économiquement faibles.

Inscrit au groupe du parti républicain de la liberté puis apparenté aux républicains indépendants à partir de 1953, Joseph Denais vote contre le statut de l'Algérie (27 août 1947), refuse la confiance au Gouvernement Ramadier après le départ des ministres communistes (30 octobre) et s'oppose à l'institution du scrutin de liste majoritaire avec apparentements pour les élections législatives (7 mai 1951).

Au cours de la deuxième législature de la IVe République il approuve naturellement les lois Marie et Barangé, favorables à l'enseignement privé (21 septembre 1951), rejette la Communauté européenne du charbon et de l'acier (13 décembre), vote l'investiture à Edgar Faure (17 janvier 1952) mais contribue à sa chute sur les mesures fiscales (29 février). Il soutient ensuite les cabinets Pinay et Laniel mais refuse l'institution de la T.V.A. proposée par ce dernier (9 avril 1954). Après avoir voté contre l'investiture à Pierre Mendès-France (17 juin 1954), il s'abstient volontairement sur les accords de Genève qui mettent fin aux hostilités en Indochine, vote la question préalable opposée à la ratification du traité sur la Communauté européenne de défense, s'abstient volontairement sur les accords de Londres relatifs à la cessation de l'occupation de l'Allemagne (12 octobre) et rejette ceux de Paris qui autorisent le réarmement de la R.F.A. et son entrée dans l'O.T.A.N. (29 décembre). Le 4 février 1955 Joseph Denais vote contre la confiance à Pierre Mendès-France sur l'Afrique du Nord (chute du cabinet) puis soutient le Gouvernement Edgar Faure, y compris le 29 novembre 1955 sur le mode de scrutin et la date des élections législatives.

Agé de 78 ans, il se représente aux élections du 2 janvier 1956 mais les indépendants accordent leur investiture à Jacques Féron, président du conseil municipal de Paris. La liste dissidente formée par Joseph Denais n'obtient que 3,2 % des suffrages exprimés. Il meurt quatre ans plus tard.