Pierre Denfert-Rochereau

1823 - 1878

Informations générales
  • Né le 11 janvier 1823 à Saint-maixent (Deux-Sèvres - France)
  • Décédé le 11 mai 1878 à Versailles (Seine-et-Oise - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Assemblée Nationale
Législature
Mandat
Du 8 février 1871 au 7 mars 1876
Département
Haut-Rhin
Groupe
Union républicaine
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ire législature
Mandat
Du 20 février 1876 au 25 juin 1877
Département
Seine
Groupe
Union républicaine
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IIe législature
Mandat
Du 14 octobre 1877 au 11 mai 1878
Département
Seine
Groupe
Union républicaine

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Représentant en 1871, et député de 1876 à 1878, né à Saint-Maixent (Deux-Sèvres) le 11 janvier 1823, mort à Versailles (Seine-et-Oise) le 11 mai 1878, il était fils de René-Clovis Denfert-Rochereau et de Constance David-Lanoue.

Elève de l'Ecole polytechnique en 1842, puis de l'Ecole d'application de Metz (1845), il en sortit, en 1847, lieutenant au 2e régiment du génie, prit part au siège de Rome (juin 1849), et monta à l'assaut du bastion n° 7 où il eut sa tunique criblée de balles. Nommé capitaine à l'état-major du génie (novembre 1849), il tint garnison à Toulon, à Calvi, et à la Roche-sur-Yon, fit partie de l'expédition d'Orient avec le 1er régiment du génie, se battit au Mamelon-Vert et à l'assaut de Malakoff où il fut blessé à l'épaule d'un éclat d'obus et eut la jambe gauche traversée par une balle. Rentré en France en raison de ces blessures le 24 juillet 1855, il fut nommé professeur-adjoint de construction à l'Ecole de Metz, le 10 décembre suivant.

Envoyé en Algérie en avril 1860, il devint chef de bataillon le 13 août 1863, construisit un pont remarquable sur le Thighaoût, et un barrage de 24 mètres de hauteur de retenue sur l'Oued Mourad, et rentra en France, en garnison à Belfort. Nommé commandant (13 mars 1864), lieutenant-colonel (7 octobre 1870), il reçut le commandement de la place, le 29 suivant, avec le grade de colonel, et soutint le siège mémorable, qui ne finit que sur l'ordre du gouvernement de la Défense nationale (février 1871) par la plus honorable capitulation. La garnison, qu'il avait conduite à Grenoble, fut licenciée un mois après.

Pendant le siège, le colonel Denfert avait été élu, le 8 février 1871, représentant du Haut-Rhin à l'Assemblée nationale, le 2e sur 11, par 55 994 voix sur 64 128 votants et 123 622 inscrits. Il donna aussitôt sa démission avec ses collègues du Haut-Rhin après le vote en faveur des préliminaires de paix émis par l'Assemblée.

Des élections complémentaires ayant eu lieu le 2 juillet 1871, le colonel Denfert fut élu dans trois départements :
- dans la Charente-Inférieure, par 35 426 voix sur 83 986 votants et 148 277 inscrits, en remplacement de M. Thiers qui avait opté pour la Seine ;
- dans le Doubs, par 19 689 voix sur 53 975 votants et 82 954 inscrits, en remplacement de M. de Mérode qui avait opté pour le Nord ;
- dans l'Isère, par 81 021 voix sur 108 351 votants et 164 704 inscrits, en remplacement de M. Casimir Perier, qui avait opté pour l'Aube.

Le même jour, il avait échoué à Belfort, avec 2 765 voix contre 6 753 données à M. Keller, élu.

Il opta pour la Charente-Inférieure, siégea dans le groupe de l'Union républicaine qu'il présida quelque temps, prit une part fréquente aux discussions surtout sur les questions militaires, déposa un projet de loi sur le recrutement, parla sur les chemins de fer stratégiques, sur les fortifications de Paris, et vota :

- pour le retour du Parlement à Paris,
- pour la dissolution,
- contre le pouvoir constituant de l'Assemblée,
- contre l'acceptation de la démission de Thiers,
- contre la circulaire Pascal,
- contre l'arrêté contre les enterrements civils,
- contre le septennat,
- contre le maintien de l'état de siège,
- contre le ministère de Broglie,
- pour l'amendement Wallon,
- pour les lois constitutionnelles.

Il se porta candidat sénatorial sur la liste républicaine de la Charente-Inférieure, le 30 janvier 1876 ; dans une lettre particulière (22 janvier 1876) il écrivait à un ami « qu'il serait très flatté d'être candidat sénatorial de la Seine, mais qu'il craint qu'on lui objecte qu'il est déjà candidat dans la Charente-Inférieure. » Il le priait de sonder le terrain dans une réunion publique, sauf à se présenter personnellement dans une réunion suivante. La candidature n'aboutit pas à Paris, et, dans la Charente-Inférieure, elle échoua avec 146 voix ; le moins favorisé de la liste conservatrice élue, M. Roy de Loulay, réunit 330 suffrages.

La candidature législative lui fut alors offerte dans le 6e arrondissement de Paris, où il fut élu (20 février 1876) par 8 975 voix sur 16 810 votants et 21 266 inscrits, contre 5 295 voix à M. Colin de Verdière, et 1 834 à M. Accolas. Le colonel Denfert reprit sa place à gauche, vota pour la politique opportuniste dirigée alors par Gambetta, fut nommé questeur par la majorité, et fut des 363.

Réélu à ce titre, dans le même arrondissement, le 14 octobre 1877, par 10 894 voix sur 16 653 votants et 20 283 inscrits, contre 6 636 voix à M. Camille Rousset, candidat du gouvernement, il fut confirmé par la nouvelle Chambre dans ses fonctions de questeur, et mourut six mois après.

La ville de Saint-Maixent lui a élevé une statue (1880).

Le colonel Denfert était le frère de M. Denfert-Rochereau, directeur du Comptoir d'Escompte, qui s'est suicidé lors du krach des métaux (mars 1889).

Chevalier de la Légion d'honneur (9 mai 1855), officier (28 décembre 1868), commandeur (18 avril 1871).

On a de lui :
- Voûtes en berceau (dans la Revue d'architecture) ;
- Des droits politiques des militaires (1874).

Il a collaboré à l'histoire de la défense de Belfort, par Thiers et de La Laurencie.