Jean, Marie, Eugène, Ferdinand Aubin
1901 - 1994
Né le 15 août 1901 à Saint-Étienne-Le-Laus (Hautes-Alpes)
Député des Hautes-Alpes de 1951 à 1956
Jean Aubin, haut-alpin de vieille souche, après avoir obtenu le brevet d'études primaires supérieures, exerce la profession d'exploitant agricole à Saint-Étienne-Le-Laus. Dès 1929, il est élu maire de son village puis conquiert le mandat de conseiller général de La Batie Neuve en 1939, qu'il conservera par la suite sans interruption.
Parallèlement, il remplit de nombreuses fonctions au service de ses concitoyens ou au sein d'organisations agricoles. Au moment où il se présente aux élections législatives de 1951, sous les couleurs du MRP, il est ou a été juge de paix suppléant, président du syndicat inter cantonal d'électrification de Chorges et de La Bâtie Neuve, membre de la Commission d'administration départementale et communale, vice-président du Crédit immobilier, membre du conseil d'administration de la Caisse de crédit agricole mutuel, de ceux des Silos à blé et de la Cave coopérative de Valserres. Il est également délégué cantonal de la Confédération générale de l'agriculture et, en tant que père de six enfants, délégué aux familles nombreuses.
Aux élections du 17 juin 1951, il est candidat, avec Maurice Petsche qui a pris la tête d'une liste « de concentration républicaine et de défense des intérêts hauts-alpins », contre une liste RPF et une liste communiste. Il est élu avec son colistier avec 23 952 voix (60,03 % des suffrages exprimés) contre 12 201 à la liste communiste et 3 349 au RPF. Après son entrée en fonction, Jean Aubin est nommé membre de la Commission de l'agriculture, de la Commission des boissons et, à partir de 1953, de celle de la production industrielle et de celle des immunités parlementaires. Son activité au Parlement se concentre sur la défense des intérêts des agriculteurs, notamment de son département, et sur les questions touchant à la construction du barrage de Serre-Ponçon et à l'aménagement de la Durance. Sur ce dernier point, il dépose plusieurs propositions de résolution ou rapports afin que le Gouvernement inscrive la réalisation de ces projets en priorité dans le plan de modernisation. Il fait valoir que les divers projets de barrages fourniraient 3 milliards 300 millions de KWH et que l'aménagement de la Durance accélèrerait grandement la rénovation de l'agriculture de tout le Sud-Est (séance du 10 décembre 1953). Ces grands travaux ont cependant une contrepartie humaine, la disparition de plusieurs villages des Hautes-Alpes. Aussi, lors de la présentation de son rapport sur le projet de loi d'aménagement de la Durance, le 13 août 1954, insiste-t-il pour que les ouvrages qui profiteront à l'aménagement de la Basse Durance, ne portent pas préjudice aux populations de son département ; il demande que des indemnisations équitables leurs soient accordées.
Lors des principaux votes de la législature, il adopte les mêmes positions que son parti, sauf sur un point, la Communauté européenne de défense. Le 19 février 1952, il refuse la confiance et le 30 août 1954, il vote la question préalable équivalant au rejet du projet. Enfin, le 5 février 1955, il s'abstient lors du refus de la confiance qui amène la chute du Gouvernement Mendès France.
Aux élections du 2 janvier 1956, la liste MRP que Jean Aubin dirige n'obtient que 9 946 voix (21,7 % des suffrages), contre 25,1 % à la liste communiste et 23,7 % à la liste UDSR qui ont chacune un élu. Jean Aubin ne se présentera plus à la députation et échoue aux élections sénatoriales de 1957.