Hector Depasse
1842 - 1911
Né le 20 décembre 1842 à Armentières (Nord), mort le 16 septembre 1911 à Neuilly-sur-Seine (Seine).
Député de la Seine de 1906 à 1911.
Licencié ès-lettres, publiciste, Hector-Depasse collabore à de nombreux journaux parisiens et notamment au Siècle, au Radical, au Rappel, et devient rédacteur en chef de la Gazette du Village. Candidat aux élections municipales, il est élu en 1881 dans le 6e arrondissement de Paris par le quartier de Saint-Germain-des-Prés et ses électeurs lui maintiennent leur confiance en 1884 et 1887.
Au conseil municipal, où il est membre du groupe des Droits de Paris, il lutte contre les théories autonomistes. Il participe activement à la création des lycées de jeunes filles et est le promoteur de la Commission de l'histoire de Paris pendant la Révolution française, Il écrit des articles pour la.
République française que dirige Léon Gambetta, l'Echo de Paris, les Droits de l'Homme, etc.
Le Parlement le tente et il se présente, mais sans succès, dans son département d'origine, le Nord, aux élections législatives de 1885 et 1889 sous l'étiquette républicaine.
Eloigné du conseil municipal de Paris en 1890, il est chef de Cabinet de Spuller, Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts du 3 décembre 1893 au 30 mai 1894, avant d'essuyer un nouvel échec aux élections générales de 1902. Sa persévérance est récompensée lorsque, au renouvellement des 6 et 20 mai 1906, il pose sa candidature à la députation dans la cinquième circonscription de Saint-Denis. Sans doute, au premier tour de scrutin, le député sortant, Guyot de Villeneuve, est-il nettement en tête avec 7.685 suffrages contre 4.583. Mais au second tour, Hector-Depasse- le bat avec 8.206 voix contre 7.365, sur 15.717 votants.
Il est réélu le 8 mai 1910, également au second tour, par 7.890 voix contre 6.362 à M. Prache, député sortant du 6e arrondissement de Paris, sur 15.039 votants, après s'être trouvé au premier tour, le 24 avril, en deuxième position avec 5.754 voix contre 6.962 à M. Lagneau.
A la Chambre des Députés, Hector-Depasse s'inscrit au groupe des républicains radicaux-socialistes.
Sous la neuvième législature (1906-1910) il fait partie notamment de la Commission de l'administration générale, de la Commission du règlement de la Chambre, de la Commission des travaux publics, des chemins de fer et de la locomotion aérienne.
Il multiplie les propositions de loi, s'intéresse particulièrement au régime électoral des députés pour lesquels il demande le rétablissement du scrutin de liste, mais aussi aux P.T.T., aux terrains des fortifications déclassées de Paris, au repos hebdomadaire. Il réclame la suppression de la publicité pour les exécutions capitales, envisage une exposition de la locomotion aérienne, se préoccupe des problèmes du logement. Il prend part à la discussion des budgets de 1908, 1909 et 1910. Il intervient notamment dans les débats sur la réglementation du travail, l'impôt sur le revenu, le tarif général des douanes. Sous la dixième législature, en 1910, Hector-Dépassé est nommé membre de la Commission des affaires extérieures des protectorats et des colonies et de la Commission des comptes définitifs. Il dépose des propositions de loi sur le louage d'appartements et la création de Commissions municipales des logements. Son activité à la Chambre est brutalement interrompue par la mort qui le frappe le 16 septembre 1911, à l'âge de 69 ans. Son décès ayant eu lieu pendant l'intersession, l'éloge funèbre d'usage n'a pas été prononcé.
Hector-Depasse, qui collaborait à la collection des célébrités contemporaines, a publié de nombreux ouvrages. On cite de lui : Le cléricalisme, sa définition, ses principes, ses dangers, ses remèdes (1877), Carnot (1880), Paris, son maire et sa police (1881), Challemel Lacour (1883), de Freycinet (1883), Henri Martin (1883), Léon Gambetta (1883), Paul Bert (1883), Ranc (1883), Spuller (1883), Suppression du cumul législatif (1889), Des transformations sociales (1894), Du travail et de ses conditions (1895).