Eugène Derveloy
1855 - 1923
Né le 16 janvier 1855 à Saint-Just-en-Chaussée (Oise), mort le 5 juin 1923 à Vichy (Allier).
Député de Seine-et-Marne de 1893 à 1898 et de 1899 à 1919.
Eugène Derveloy naquit à Saint-Just-en-Chaussée où son père avait des propriétés, le 16 janvier 1855. Ses études terminées et sa licence en droit obtenue, il devint avocat et secrétaire du président de la Chambre des Députés, Charles Floquet. Il entra au Conseil général de Seine-et-Marne en 1886, mais ne se présenta pour la première fois à la députation qu'en 1893. Lorsqu'il épousa à Vichy, le 30 septembre 1895, Mlle Desbrest, fille du maire de cette ville, il eut pour témoins les députés Gacon, Montaut et Paul Doumer.
Il se présenta avec succès aux élections générales législatives des 20 août et 3 septembre 1893, dans la circonscription de Meaux, où il fut élu avec 10.168 suffrages, contre 5.772 à Prévet et 3.876 à Renaud de Moustier, sur 20.245 votants. Lors du renouvellement général des 8 et 22 mai 1898, il fut battu dans la première circonscription de Meaux, au second tour de scrutin, par le chocolatier Gaston Menier; en seconde position dès le premier tour où il avait obtenu 5.615 voix contre 5.853 à Gaston Menier et 1.496 à Demars sur 13.076 votants, il ne put rassembler au second tour que 6.406 voix contre 6.635 à son principal adversaire. Onze mois plus tard, le 9 avril 1899, il prenait sa revanche dans l'arrondissement de Provins, cette fois, à la faveur d'une élection partielle destinée à pourvoir au remplacement de M. Montaut, décédé le 12 février, celui-là même qui avait été un des témoins de son mariage quatre ans plus tôt; Eugène Derveloy triompha aisément avec 7.038 voix sur 12.161 votants de son adversaire Lesage qui totalisa 4.929 suffrages. Aux élections générales des 27 avril et 11 mai 1902, il l'emporta facilement à Provins, dès le premier tour, par 7.611 voix contre 3.275 à Monniot et 1.303 à Canas, sur 12.341 votants. Il en fut de même quatre ans plus tard, en 1906, où dès le 6 mai, il écrasait avec 8.041 voix son adversaire Prugnard qui n'en rassemblait que 1.783 sur 11.900 votants. Aux élections générales des 24 avril et 8 mai 1910, il fut mis en ballottage ; il avait obtenu au premier tour de scrutin 5.459 voix sur 11.844 votants contre 2.763 à Fourey, 2.235 à Proffit et 1.093 à Robillot ; par contre, il passait aisément au second tour avec 6.661 voix sur 10.153 votants, contre 2.701 à Robillot, seul maintenu contre lui. En 1914, il ne l'emporta qu'au second tour de scrutin ; au premier tour, le 26 avril, il avait obtenu 4.879 voix contre 3.538 à Fournier et 2.492 à Massey sur 11.414 votants et il avait été élu au second tour, le 10 mai, avec 5.236 voix contre 3.953 à Fournier et 1.843 à Massey, sur 11.213 votants. Il ne se représenta pas aux élections générales du 16 novembre 1919 qui se déroulèrent au scrutin de liste.
Dans sa profession de foi il se donna comme candidat républicain résolu à « tenir les promesses de la République », partisan d'un « impôt gradué sur le capital ou le revenu », des lois sociales, de la liberté de conscience et de la séparation des Eglises et de l'Etat.
A la Chambre, où il siégea sur les bancs des radicaux-socialistes, il appartint à diverses Commissions, dont celle du travail (1896), de l'armée (1902, 1906), de la réglementation des jeux (1907), de l'agriculture (1910), du commerce et de l'industrie (1914), au sein desquelles s'exerça principalement son activité. Auteur d'une proposition de loi d'intérêt local (1917) et de divers rapports sur des pétitions (1896), il participa souvent à la discussion des budgets (exercice 1898), s'attachant même, pour les exercices 1900 à 1903, à obtenir la suppression des périodes militaires de treize et de vingt-huit jours, s'intéressant, pour l'exercice 1905, à l'ouverture de la chasse au faisan, et en 1914 à la grave question des inondations de la Seine. Il proposa quelques ordres du jour, s'intéressa à la question des librairies de gare (1897, 1902), demanda, en 1906, l'affichage de discours de Briand et de Viviani, prit part à la discussion d'un projet de loi concernant le captage des eaux, pour la ville de Paris, de la Voulzie, du Durteint et du Dragon (1916), ainsi que d'un projet de loi accordant un secours de 20 millions aux agriculteurs (1916). Fidèle à son engagement devant les électeurs, il avait voté, en 1905, la loi de séparation des Eglises et de l'Etat.
Il reprit en 1919 ses occupations d'avocat. Il mourut à Vichy, d'où sa femme était originaire, le 5 juin 1923, à l'âge de 68 ans.