Maurice, Claude Aubry
1820 - 1896
- Informations générales
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- Né le 22 septembre 1820 à Mirecourt (Vosges - France)
- Décédé le 2 août 1896 à Paris (Seine - France)
1820 - 1896
Représentant des Vosges à l'Assemblée législative de 1849, puis à l'Assemblée nationale de 1871, né à Mirecourt (Vosges), le 22 septembre 1820.
Avocat inscrit au barreau de sa ville natale en 1845, il se fit journaliste en 1848, puis organisa les comptoirs nationaux dans le département des Vosges.
Elu à une très faible majorité (20 707 voix sur 71 000 votants et 116 982 inscrits) représentant des Vosges, le 8e sur 9, à l'Assemblée législative du 13 mai 1849, il siégea à droite parmi les conservateurs, s'associa aux mesures de réaction votées par la majorité, sans se déclarer toutefois pour la politique présidentielle: lors du coup d'Etat de décembre, il se rendit, avec plusieurs de ses collègues de la droite et de la gauche, à la mairie du Xe arrondissement, afin de protester contre le fait accompli. Arrêté à la porte de la mairie, et conduit à l'Abbaye, M. Aubry fut bientôt mis en liberté et se retira momentanément de la politique, pour fonder à Paris, en 1852, une importante maison de banque, qui est devenue la Société des Dépôts et Comptes courants.
Le 1er juin 1863, il fut candidat de l'opposition orléaniste dans la 2e circonscription des Vosges, et échoua avec 13 765 voix contre le candidat officiel, M. Aymé de la Herlière, député sortant, élu par 16 088 voix. Il se représenta, également sans succès, aux élections de 1869.
Au lendemain du 4 Septembre 1870, il fut nommé adjoint au maire du VIIIe arrondissement de Paris ; puis, lors des élections à l'Assemblée nationale, les conservateurs modérés des Vosges l'y envoyèrent, le 3e sur 8, par 31 735 voix (58 175 votants et 119 746 inscrits). Toutefois, il n'est pas douteux que plusieurs républicains durent voter pour lui, sur la foi de cette déclaration :
« Je suis profondément convaincu que la République, c'est-à-dire le vrai gouvernement du pays par le pays, en dehors de toute préoccupation dynastique, peut seule nous procurer une paix honorable et régénérer, en la sauvant, notre malheureuse et héroïque patrie »
M. Aubry commença par faire partie du centre droit ; puis, ses opinions monarchistes s'accentuèrent, et il s'inscrivit aux réunions Colbert et des Réservoirs. Il fut l'auteur d'une proposition de loi sur la constatation du domicile en matière électorale et d'un projet d'impôt sur le revenu ; il prononça des discours sur les effets de commerce, l'impôt du timbre, etc. C'est du reste dans les salons de M. Aubry que se tinrent, en octobre 1873, quelques-unes des réunions où l'on étudia les plans d'une restauration monarchique ; c'est chez lui également que siégea souvent la commission dite des Neuf, qui tenta vainement la « fusion ». Le représentant des Vosges vota, d'ailleurs, en toute circonstance, avec la droite : pour les prières publiques; pour l'abrogation des lois d'exil et le pouvoir constituant de l'Assemblée ; pour le gouvernement du 24 mai ; pour la prorogation des pouvoirs du maréchal ; pour la loi des maires ; contre le retour du Parlement à Paris ; contre la dissolution et contre les lois constitutionnelles. Il s'abstint sur la question des préliminaires de paix. Il avait été (mai 1873) du nombre des députés signataires de l'adresse au Pape en l'honneur du « grand et courageux Syllabus. »
Après 1876, il fut chargé de formuler dans le journal l'Union la doctrine du parti royaliste en matière économique et financière. Il critiqua dans ses articles les plans Freycinet et Léon Say et le système des emprunts.
Jusqu'à la mort du comte de Chambord, il fut président du comité royaliste du département des Vosges.
Enfin, ce fut lui que choisit la comtesse de Chambord pour rembourser à tous les royalistes de France les sommes que ceux-ci avaient mises à la disposition du prince depuis 1879, sommes qui formaient la fameuse caisse noire.
M. Maurice Aubry est l'auteur de plusieurs brochures sur des questions de finances et d'économie politique, notamment sur les banques d'émission et d'escompte.