Jules Desjardins
1845 - 1917
Mort pour la France
Né le 23 septembre 1845 à Saint-Quentin, mort le 20 mars 1917 à Gilly (Belgique). Député de l'Aisne de 1893 à 1910.
Frère du précédent et père de Charles (voir ci-dessus), Pierre, Jules Desjardins fit ses études de droit et obtint le grade de docteur. Il fit carrière dans la magistrature, et fut substitut à Paris.
Après le décès de son frère, il fut élu député de la deuxième circonscription de Saint-Quentin, comme républicain libéral à l'élection partielle du 18 juin 1893 par 8.598 voix contre 5.133 à Vatin sur 14.032 votants. Aux élections générales suivantes qui eurent lieu le 20 août 1893 il fut réélu par 9.248 voix contre 858 à Dusanter, sur 12.051 votants. Il fut membre de diverses Commissions, notamment de la Commission d'enquête sur l'affaire de Panama (1897). Il déposa une proposition de loi substituant au droit fixe de 7 francs sur les blés étrangers un droit gradué.
Il rédigea des rapports sur de très nombreux projets de loi concernant les droits d'octroi.
Lors de la discussion du projet de loi modifiant le tarif général des douanes, il prit la parole en séance publique pour présenter un amendement tendant à protéger l'industrie de la broderie menacée par la concurrence étrangère. L'amendement fut repoussé, et Jules Desjardins ne prit plus jamais la parole dans l'hémicycle.
Aux élections générales du 8 mai 1898, il fut réélu par 8.099 voix contre 6.189 à Garbe sur 15.734 votants.
Il fut membre de la Commission de législation criminelle, et déposa une proposition de loi tendant à modifier les articles 331 et 332 du Code pénal.
Il fut également l'auteur de diverses propositions de loi tendant à modifier certains droits de douane.
Il fut réélu le 27 avril 1902 par 8.753 voix contre 4.659 à Ringuier sur 16.092 votants, et il conserva son siège en 1906, obtenant le 6 mai 8.586 voix contre 6.847 à Devraigne sur 15.731 votants, au premier tour de scrutin.
Au cours de sa campagne électorale, tout en rejetant l'impôt sur le revenu « instrument de spoliation et d'inquisition », il avait demandé une répartition plus juste des impôts directs et la suppression de l'impôt sur les portes et fenêtres. Il avait demandé également que tous les Français sans exception soient astreints au service militaire.
Il fut membre de la Commission de la réforme judiciaire et de la Commission de législation fiscale.
Il vota contre la loi de séparation des Eglises et de l'Etat qu'il qualifia de « loi de discorde et de haine qui, dans la pensée intime de ceux qui l'ont votée, aboutira bientôt à la fermeture de la plupart de nos églises ».
Il vota également la réduction du service militaire à deux ans, « qui fait disparaître une des inégalités qui pesaient le plus lourdement sur la population laborieuse de nos campagnes », et la loi créant la caisse des retraites ouvrières.
Il conserva la faveur de ses électeurs et fut réélu le 8 mai 1910 au deuxième tour de scrutin par 7.599 voix contre 7.362 à Devraigne sur 15.443 votants (après avoir obtenu 6.362 voix contre 4.381 sur 15.443 votants au premier tour).
Il avait fait campagne contre « le rétablissement de l'unique privilège des bouilleurs de cru, la taxe différentielle sur les alcools et l'injuste loi sur les boissons qui, faisant payer au nord la rançon du midi, écrase nos débitants sous le poids de la licence ».
Il fut membre de la Commission des douanes, au sein de laquelle il étudia particulièrement le problème de la production en matière agricole.
Il échoua aux élections des 26 avril et 10 mai 1914 ; bien qu'étant arrivé en tête au premier tour, il fut battu au second, par Deguise (socialiste) qui avait obtenu 7.704 voix sur 15.012 votants, contre 7.118.
Ancien maire de Remaucourt (Aisne), il fit partie lors de l'invasion allemande de la délégation municipale chargée de l'administration de la ville de Saint-Quentin.
Malgré son grand âge, il fut déporté en Belgique, à Charleroi, et il mourut loin de l'affection des siens à Gilly (Province de Hainaut) le 20 mars 1917, à l'âge de 71 ans.