Arthur Dessoye

1854 - 1927

Informations générales
  • Né le 23 août 1854 à Auberives (Haute-Marne - France)
  • Décédé le 30 avril 1927 à Breuvannes (Haute-Marne - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IXe législature
Mandat
Du 6 mai 1906 au 31 mai 1910
Département
Haute-Marne
Groupe
Gauche radicale
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Xe législature
Mandat
Du 24 avril 1910 au 31 mai 1914
Département
Haute-Marne
Groupe
Gauche radicale
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIe législature
Mandat
Du 10 mai 1914 au 7 décembre 1919
Département
Haute-Marne
Groupe
Gauche radicale

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 23 août 1854 à Auberive (Haute-Marne), mort le 30 avril 1927 à Breuvannes (Haute-Marne).

Député de la Haute-Marne de 1906 à 1919.

Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts du 9 au 13 juin 1914.

Arthur Dessoye naquit le 23 août 1854 à Auberive, où son père était percepteur. Propriétaire, industriel et publiciste, il fut administrateur de la Ligue de l'enseignement dont il devint vice-président puis président. Maire de Breuvannes, conseiller général pour le canton de Bourmont, il devint vice-président de l'assemblée départementale.

Ce n'est qu'à 52 ans que la politique sur le plan national le tenta.

Arthur Dessoye se présenta pour la première fois, dans la circonscription de Chaumont, aux élections générales législatives des 6 et 20 mai 1906. Il l'emporta aisément dès le premier tour de scrutin par 10.292 voix contre 8.270 au député sortant Bourlon de Rouvre, sur 19.512 votants, Il en fut de même quatre ans plus tard, au renouvellement des 24 avril et 8 mai 1910, où il battit avec 9.060 voix sur 18.495 votants, son adversaire Courtier, qui en obtenait 8.313. Son élection fut moins facile en 1914 : au premier tour de scrutin en effet, le 26 avril, il totalisait 8.736 suffrages, talonné de près par Courtier qui en comptait 8.138, soit 598 de moins, sur 18.088 votants ; au second tour, le 10 mai, il distançait franchement Courtier avec 9.416 voix, contre 8.529 à celui-ci, sur 18.309 votants. Bien qu'il eût été un champion de la réforme électorale, il ne se présenta pas aux élections du 16 novembre 1919.

Désigné par les Comités et représentants du parti républicain comme candidat, il se qualifie de « patriote et républicain » et se veut le champion du développement de la démocratie. Partisan de la loi de séparation, de la réforme fiscale, des retraites pour les travailleurs et des œuvres d'assurance mutuelle, il fait sienne la formule de Léon Bourgeois : «Paix religieuse... ; paix sociale... : tout le programme de la démocratie tient en ces deux termes ». Il entend conserver une armée et une marine fortes, vrais garants de la paix et inscrit aussi à son programme la défense des intérêts locaux de sa région et la réforme électorale.

A la Chambre, où il siège avec la gauche radicale, il est membre, en 1906, de la Commission de la législation fiscale et de celle du règlement, entre en 1907 à celle de la fête nationale de Jeanne d'Arc et, pour la première fois, à la Commission de l'enseignement et des beaux-arts, où il continuera à siéger pendant les onzième et douzième législatures ; en 1910, il est membre de la Commission du suffrage universel, à laquelle il continuera d'appartenir pendant la législature suivante, et dont il sera un des rapporteurs les plus en vue ; il siégera enfin, en 1915, à la Commission des postes et télégraphes.

Auteur, dès son entrée au Parlement en 1906 et 1908, de quelques propositions de loi d'intérêt local, il déposa en 1908 une proposition de loi sur la réforme électorale établissant le scrutin de liste, le sectionnement des grands départements et demandant la réduction du nombre des députés. En 1910, lors de son troisième mandat, il fut l'auteur d'une proposition de loi tendant à modifier la loi du 28 mars 1882 sur l'enseignement primaire, ainsi que d'une autre en vue de créer un contingent spécial de la Légion d'honneur à propos de l'inauguration d'un monument à Jules Ferry.

Son œuvre de rapporteur fut relativement importante et axée dans deux directions. Pendant ses deux premiers mandats, outre quelques rapports sur des projets de loi d'intérêt local, il s'intéressa exclusivement aux questions d'enseignement public et principalement du premier cycle. En 1909, il rapporta un projet de loi concernant la responsabilité des membres de l'enseignement public pour fautes commises dans l'exercice de leurs fonctions et une autre modifiant l'article 14 de la loi du 28 mars 1882 sur l'enseignement primaire obligatoire, à la discussion duquel il prit une part active ; en 1911, il donna, au nom de la Commission, un avis sur un amendement relatif à l'organisation de l'enseignement primaire et rapporta un projet de loi concernant la création d'un contingent spécial dans la Légion d'honneur à propos du cinquantenaire des Congrès des délégués des Sociétés savantes ; en 1912, il présenta un double rapport sur un projet de loi tendant à assurer la fréquentation régulière des écoles publiques et sur un autre projet de défense de l'école laïque ; l'année suivante, il rédigea un rapport sur la célébration du deuxième centenaire de la naissance de Diderot et, en 1916, un autre rapport sur un projet prorogeant les pouvoirs des membres des conseils départementaux de l'enseignement primaire. De 1917 à 1919, la totalité de son activité parlementaire sera exclusivement consacrée à la réforme électorale ; il fut en effet le rapporteur (un rapport initial en 1917 et deux rapports supplémentaires en 1919) de la loi du 12 juillet 1919 établissant le scrutin de liste avec représentation proportionnelle pour l'élection des députés, ainsi que des lois annexes du 20 octobre 1919 relatives à l'impression des bulletins de vote, du 14 octobre 1919 sur la fixation des circonscriptions, du 18 octobre 1919 sur la date et l'ordre des élections, du 19 octobre 1919 sur l'application de la loi du 12 juillet au territoire de Belfort, et enfin du 20 octobre 1919 fixant les dates des élections au Conseil général et au Conseil d'arrondissement de la Seine. Bien entendu, il intervint fréquemment et de façon souvent décisive dans la discussion de ces diverses mesures. En 1919, enfin, il déposa son dernier rapport sur un projet de loi concernant l'éducation des adolescents.

Au cours des deux législatures précédentes, il était monté à la tribune pour intervenir dans la discussion des budgets des exercices 1907 à 1912, le plus souvent en matière d'instruction publique, puis, en 1908, à propos de l'impôt sur le revenu, en 1909 au sujet de la proposition de loi concernant la représentation proportionnelle, en 1910 pour développer une interpellation, déposée l'année précédente, sur la propagande contre la fréquentation des écoles publiques ; son ordre du jour motivé fut accepté. Pendant la dixième législature, il intervint, déjà, en 1912, à propos du scrutin de liste et de la représentation proportionnelle, en 1913, dans la discussion de la loi sur la fréquentation scolaire et sur la défense de l'école laïque dont il avait été le rapporteur quatre ans plus tôt ; la même année, il s'associa, au nom de la Commission de l'enseignement, à l'hommage rendu à Edouard Aymard, décédé subitement dans l'enceinte du Palais Bourbon ; toujours en 1913, il intervint dans la question des délimitations régionales.

En 1914, Ribot constituant, le 9 juin, son quatrième cabinet, appela Arthur Dessoye au poste de ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts. Mais bien que l'éditorialiste politique du Temps estimât, le 10 juin, que « la présence de M. Dessoye à l'Instruction publique ne permettra à personne de dire que le nouveau Gouvernement abandonnera l'école laïque et les instituteurs aux attaques de la réaction cléricale », une telle orientation ne permit cependant pas au Cabinet Ribot de passer victorieusement le cap de la question de confiance et les fonctions ministérielles du député de Chaumont prirent fin prématurément, quatre jours plus tard, le 13 juin, avec la démission du cabinet.

Ne s'étant pas représenté aux élections générales du 16 novembre 1919, il se retira en Haute-Marne, à Breuvannes, où il mourut le 30 avril 1927, à l'âge de 73 ans.

Il était Chevalier de la Légion d'honneur.

On doit au publiciste quelques ouvrages, entre autres : Brest sous la Restauration, le parti libéral et les missions, 1817-1827 (1895) ; L'enseignement secondaire et la République (1902) ; Jean Macé et la fondation de la Ligue de l'Enseignement (1883) ; L'instruction républicaine, bulletin mensuel des sociétés d'instruction populaire de la région de l'Est, dont le premier numéro parut en 1881 ; La défense laïque (1913), etc.