Jean, Fernand Audeguil
1887 - 1956
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 16 janvier 1887 à Monclar-d'Agenais (Lot-et-Garonne), mort à Bordeaux le 23 novembre 1956.
Député de la Gironde de 1936 à 1942 et de 1945 à 1956.
Professeur de sciences, membre du parti socialiste S.F.I.O., Jean-Fernand Audeguil est élu pour la première fois Député le 3 mai 1936, dans la 2° circonscription de Bordeaux. Il fait partie de la Commission de la marine marchande. Lors de la discussion du budget de 1938 il invite le Gouvernement à prendre des mesures contre la fraude et les évasions fiscales.
Le 10 juillet 1940, il est un des 80 parlementaires qui s'opposent au Gouvernement du Maréchal Pétain. La part qu'il prend dans la lutte contre l'occupant lui vaut la Médaille de la Résistance à la Libération. Il devient alors maire de Bordeaux et exercera ces fonctions Jusqu'en 1946. Il est également président du conseil général de la Gironde. Délégué socialiste à l'Assemblée Consultative provisoire, il est ensuite élu aux deux Assemblées Constituantes (21 octobre 1945 et 2 juin 1946) où il siège à la Commission de l'éducation nationale et des beaux-arts à celle du ravitaillement, et à celle des territoires d'outre-mer. Réélu aux élections générales du 10 novembre 1946 (première législature de l'assemblée Nationale), il siège à la Commission- de la marine marchande et des pêches, à celle des boissons et à celle des territoires d'outre-mer. Il dépose un rapport sur la proposition de MM. Henri Teitgen et Liquard, invitant le Gouvernement à aider les marins, pêcheurs et ostréiculteurs privés de moyens de travail à la suite des tempêtes (21 février 1947), et une proposition de loi tendant à venir en aide aux victimes civiles des incendies de forêts. Au cours de la discussion du budget de 1947, il fait voter un amendement autorisant les grandes villes à établir un tarif progressif pour les licences des débits de boissons. Il demande des subventions plus importantes pour les théâtres lyriques de provinces et obtient le rétablissement du crédit qu'avait diminué la Commission des finances. Lorsque le projet de loi créant un conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux est examiné, il soutient plusieurs amendements, en vue, notamment d'assurer le contrôle des demandes d'appellation d'origine. Lors du vote du budget de 1948, il attire l'attention du Gouvernement sur la situation financière du grand Théâtre de Bordeaux et demande que les pouvoirs publics assurent une meilleure diffusion des œuvres dramatiques et lyriques en France et à l'étranger, Il intervient dans le même sens le -21 juin 1950 et le 20 avril 1951. Au cours de la discussion des interpellations sur les incendies de forêts dans les Landes (19 janvier 1950), il expose les mesures de prévention à son avis indispensables. Durant la campagne électorale qui précède les élections générales de 1951, il insiste sur la nécessité de défendre la République contre les entreprises de ceux qui voudraient établir un régime d'autorité sans contrôle et le pouvoir personnel. Réélu député aux élections générales du 17 juin 1951, il est membre de la Commission de la marine marchande et des pêches, et intervient de nouveau en faveur des théâtres de province à l'occasion de la discussion de projets financiers, le 4 septembre 1951 et le 19 décembre 1951. « Louis XIV rappelle-t-il, consacrait le dixième de son budget aux arts et lettres. L'Italie et l'Allemagne accordent à leurs théâtres des subventions plus importantes que la France ». Aussi redoute-t-il que les scènes de province, abandonnées à leur triste sort, n'en soient réduites à présenter un répertoire vieilli et poussiéreux, alors qu'un art lyrique rajeuni contribuerait au rayonnement de la culture française.
Le 9 février 1954, il dépose une interpellation sur les incidents de séance survenus les 5 et 10 janvier au conseil municipal de Bordeaux et sur les conditions dans lesquelles le budget de la ville, qui n'avait pas été voté, a été approuvé par l'autorité de tutelle. Le 5 août 1954, au cours de la discussion du projet relatif à l'équilibre financier et à l'expansion économique, il demande au Gouvernement de veiller à ce que les reconversions d'industries ne s'effectuent pas au détriment de certaines régions. Le 17 mars 1955, lors du vote du budget de la R.T.F., il proteste contre l'insuffisance des crédits accordés au poste de Bordeaux-Lafayette qui, de ce fait, n'a pu retrouver les activités artistiques d'avant-guerre.
Aux élections générales de janvier 1956, son état de santé lui fait laisser à M. Le Floch la première place sur la liste S.F.I.O. Il n'est pas réélu et il meurt le 23 novembre de la même année. Homme courtois et discret, musicien averti, Jean-Fernand Audeguil était unanimement estimé au Palais-Bourbon.
Né le 16 janvier 1887 à Monclar (Lot-et-Garonne)
Décédé le 23 novembre 1956 à Bordeaux (Gironde)
Député de la Gironde de 1936 à 1942 Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale Constituante (Gironde)
Député de la Gironde de 1946 à 1956
Né le 16 janvier 1887 à Monclar-d'Agenais, chef-lieu de canton proche de Tonneins (Lot-et-Garonne), Jean Audeguil est le fils de François Audeguil, caporal au 135e régiment d'infanterie alors en garnison à Angers et de Catherine Alphonsine Albie.
Il fait ses études au collège moderne d'Aiguillon, puis à l'Ecole normale et à la faculté des sciences de Bordeaux, passe une licence et devient professeur dans l'enseignement technique. Il avait épousé, à Port-Sainte-Marie (Lot-et-Garonne), le 9 janvier 1911, Albertine Bessagnet.
Jean Audeguil s'inscrit, en 1920, au Parti socialiste SFIO et est élu, en 1935, adjoint au maire de Talence (Gironde) et le restera jusqu'à mars 1941. Le 3 mai 1936, il devient député de la 2e circonscription de Bordeaux (Gironde).
Opposé au Gouvernement du maréchal Pétain en 1940, Jean Audeguil est parmi les 80 qui lui refusent leur confiance. Bientôt, gagnant le maquis des Landes, il participe activement à la Résistance, dont il dirige un réseau dans le sud-ouest, où la Libération est pratiquement effectuée par les FFI. Président, en 1944, de la délégation spéciale administrant Bordeaux, Jean Audeguil y accueille le général De Gaulle dès le 17 septembre 1944. Le 29 avril 1945, il est élu maire de la ville, à la tête d'une liste commune issue de la Résistance. Il est également élu conseiller général, et président du conseil général de la Gironde (jusqu'en 1951).
Comme maire de Bordeaux, Jean Audeguil doit faire face aux difficultés multiples de l'immédiat après-guerre.
Délégué représentant la Résistance intérieure à l'Assemblée Consultative provisoire, transportée d'Alger à Paris le 7 novembre 1944, il fait partie de la Commission de l'éducation nationale et de celle de la France d'outre-mer.
Le 21 octobre 1945, Jean Audeguil est élu député de la Gironde à la première Assemblée nationale Constituante, comme tête de liste SFIO (la liste recueille 135 901 voix sur 380 070 suffrages exprimés). A l'Assemblée, il est nommé à nouveau dans la Commission des territoires d'outre-mer et dans celle de l'éducation nationale, et des beaux-arts, de la jeunesse, des sports et des loisirs. Maire d'une ville possédant un important théâtre et une très riche tradition culturelle, pratiquant lui-même la musique comme pianiste amateur, Jean Audeguil intervient notamment lors de la discussion parlementaire du budget de 1946 pour plaider la cause d'une plus grande décentralisation artistique.
A nouveau à la tête de la liste du Parti socialiste SFIO dans la Gironde, il est réélu, le 2 juin 1946, à la seconde Assemblée nationale Constituante, avec 112 055 voix sur 400 503 suffrages exprimés. Il est nommé dans les Commissions du ravitaillement et des territoires d'outre-mer, et intervient, le 3 octobre 1946, dans la discussion des crédits sur le ravitaillement.
Aux élections pour la première législature, le 10 novembre 1946, la liste SFIO que Jean Audeguil conduit dans la Gironde recueille 90 363 voix sur 384 307 suffrages exprimés. A nouveau réélu député de ce département, il est nommé à la Commission de la marine marchande et des pêches, à celle des territoires d'outre-mer et à celle des boissons. Il est également juré de la Haute cour de justice.
Jean Audeguil participe très activement au travail parlementaire : il dépose notamment un rapport, le 21 février 1947, sur la situation de la pêcherie et de l'ostréiculture du bassin d'Arcachon à la suite de récentes tempêtes. En 1947, il appuie plusieurs amendements tendant à améliorer le contrôle des demandes d'appellation des vins de Bordeaux. Il intervient encore dans la discussion budgétaire pour obtenir des subventions plus importantes de l'Etat aux théâtres de province, et reviendra à plusieurs reprises sur ces problèmes en 1948, 1950 et 1951.
Lé 10 novembre 1949, il dépose, en outre, une proposition de loi visant à aider les victimes d'incendies de forêts, et intervient à nouveau sur ce dernier problème le 19 janvier 1950, à la suite des incendies dans les Landes, sur lesquels le Gouvernement avait été interpellé. Il vote pour le cabinet Blum, le 17 décembre 1946. Il soutient par son vote la candidature de Vincent Auriol à la présidence de la République (16 janvier 1947), vote pour la question de confiance au Gouvernement à la suite de laquelle Ramadier se sépare des ministres communistes (4 mai 1947), pour le statut de l'Algérie (27 août 1947) et pour le conseil de l'Europe (9 juillet 1949).
Pourtant, le recul de la gauche socialiste et communiste en Gironde, amorcé en 1946, se confirme : lors des élections municipales de 1947, Jean Audeguil, à la tête d'une liste exclusivement socialiste, avait perdu la mairie de Bordeaux face à la liste RPF de Jacques Chaban-Delmas. Rendu responsable des échecs subis dans la Gironde, il ne figurera qu'en troisième position sur la liste SFIO présentée aux élections municipales de 1953 où il sera toutefois réélu conseiller municipal.
Dans l'intervalle, Jean Audeguil est réélu député de la Gironde pour la seconde législature, le 17 juin 1951, avec 50 688 voix sur 226 237 suffrages exprimés. Il est nommé membre de la Commission de la marine marchande et des pêches. Le 20 septembre 1951, il vote pour l'échelle mobile des salaires et dépose, le 9 février 1954, une demande d'interpellation sur les incidents survenus dans les séances des 5 et 10 janvier au conseil municipal de Bordeaux, et l'approbation du budget par l'autorité de tutelle ; le vote du budget municipal n'ayant eu lieu, selon lui, ni article par article, ni globalement.
Il vote, le 30 août 1954, pour la question préalable opposée à la CED puis, le 12 octobre, pour les accords de Londres sur la fin de l'occupation et l'entrée de l'Allemagne à l'OTAN, enfin, le 29 décembre de la même année, contre les accords de Paris.
Il soutient le Gouvernement Mendès France lors du vote sur la question de confiance, à la suite de laquelle le Gouvernement est renversé (4 février 1955). Jean Audeguil intervient encore, à propos du poste de radiodiffusion de Bordeaux Lafayette, dans la discussion du 17 mars 1955. Il vote contre Edgar Faure lors de la question de confiance du 29 novembre 1955, vote à la suite duquel le Gouvernement est à nouveau renversé.
Abandonnant, par suite de son état de santé, la tête de liste SFIO en Gironde à André Le Floch, Jean Audeguil n'est pas réélu le 2 janvier 1956. Il décède à la suite d'une intervention chirurgicale, le 23 novembre suivant, et est inhumé au cimetière de la Chartreuse à Bordeaux.
Il avait reçu, en 1945, la médaille de la Résistance et, en 1949, la croix de la Légion d'honneur. Il était également officier de l'Instruction publique et grand officier du Ouissam alaouite. Son buste, par Callede, figure à la mairie de Bordeaux.