Pierre Dezarnaulds
1879 - 1975
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 7 décembre 1879 à Paris.
Député du Loiret de 1919 à 1942. Sous-secrétaire d'Etat à l'Education Physique du 4 juin 1936 au 21 juin 1937.
Député du Loiret aux deux Assemblées Nationales Constituantes (1945-1946). Député du Loiret de 1946 à 1955.
Issu d'une famille de médecins, Pierre Dézarnaulds fit ses études au Lycée Charlemagne et à la Faculté de Médecine de Paris. Ancien interne des hôpitaux de Paris, il fut aussi aide d'anatomie à la Faculté de Médecine ; il soutint sa thèse de doctorat en 1906. Trois ans plus tard, il était nommé, au concours, chirurgien de l'hôpital de Gien (Loiret). En 1912, il fut élu conseiller municipal. Il fit la guerre de 1914-1918 comme médecin militaire et fut cité à l'ordre du jour.
En 1919, il fut élu conseiller général de Chatillon-sur-Loire. Maire de Gien depuis 1935,. il fut révoqué par le Gouvernement de Vichy, mais reprit ses fonctions dès la Libération et les exerça jusqu'en 1959. Il présida le Conseil général de 1946 à 1956.
Il se présenta aux élections générales législatives du 16 novembre 1919. Dernier inscrit sur la liste des « candidats des Républicains », il arriva en tête et fut élu par 31.512 voix sur 78.215 votants.
Il s'inscrivit au groupe du parti radical et fut membre de la Commission d'hygiène, de la Commission des pensions militaires et de la Commission d'Alsace et de Lorraine.
Il déposa deux propositions de loi concernant la prévention et la réparation des dommages causés aux récoltes par le gibier. Il présenta plusieurs rapports sur des propositions de loi de caractère social.
Aux élections générales du 11 mai 1924, inscrit en tête de la liste d'union des gauches, dont tous les candidats furent élus, il obtint personnellement 48.329 voix sur 86.368 votants. Il fut membre de la Commission de l'hygiène, de la Commission des pensions mais surtout il participa très activement aux travaux de la Commission des finances. Il fut l'auteur de très nombreux rapports, concernant notamment le budget des Postes et celui de la Caisse nationale d'Epargne.
Aux élections générales du 22 avril 1928 (retour au scrutin uninominal) il fut réélu au premier tour par 7.722 voix contre 5.360 à Defaucamberge, sur 13.815 votants, dans la circonscription de Gien.
Au cours de la campagne électorale, il avait critiqué la politique fiscale de l'Union nationale et réclamé la prédominance des impôts directs sur les impôts indirects. Défendant la politique extérieure de Briand et Paul-Boncour, il avait exprimé le vœu que la Société des Nations « devienne l'arbitre incontesté de toutes les difficultés pouvant s'élever en Europe ».
Membre de la Commission d'assurance et de prévoyance sociales et de la Commission de l'hygiène, il déposa une proposition de loi tendant à indemniser les sinistrés de l'arrondissement de Gien victimes d'inondations.
Emu par la chute du prix et la mévente du seigle, qui frappaient durement les agriculteurs de son département, il intervint, en séance publique pour demander une augmentation des droits de douane sur cette céréale et l'obligation de l'emploi, dans la panification, d'une certaine quantité de farine de seigle. N'ayant pas obtenu satisfaction, malgré les déclarations du Gouvernement faites à ce sujet, il déposa quelques mois plus tard une proposition de loi ayant pour but l'introduction obligatoire de 10 % de farine de seigle dans la farine livrée à la consommation. Il demanda à interpeller sur l'application de la loi sur les assurances sociales et réclama notamment un assouplissement des formalités administratives. Il prit part à de nombreux débats budgétaires.
Il fut réélu aux élections générales législatives du 1er mai 1932 au premier tour de scrutin par 8.575 voix contre 3.608 à Mossier sur 13.360 votants.
Membre de la Commission des finances, il fut rapporteur du budget de la Santé 'publique.
Très préoccupé par les questions sociales, il s'intéressa particulièrement au problème du logement et de la construction d'habitations à bon marché et de logements à loyers moyens.
Il demanda à interpeller sur les événements survenus le 15 mai 1934 à Montargis et sur les mesures que le Ministre de l'Intérieur comptait prendre pour désarmer les ligues fascistes.
Il fut vice-président du groupe de défense des bouilleurs de cru.
Aux élections générales législatives du 26 avril 1936, il fut réélu par 7.722 voix contre 3.960 à Callier (Union républicaine démocratique) sur 13.045 votants, toujours au premier tour de scrutin.
Du 4 juin 1936 au 22 juin 1937, il fut Sous-secrétaire d'Etat à l'Education physique dans le Cabinet Léon Blum. Il se fit entendre au cours de la discussion du budget de la Santé publique.
Revenu à son siège de député, il déposa une proposition de loi ayant pour but de rendre obligatoire le contrôle médical de l'éducation physique dans l'enseignement du premier et du second degré ; une proposition de loi tendant à rendre l'éducation physique obligatoire de six à dix-huit ans ; une proposition de loi relative au passage dans le Service de santé des officiers de réserve ayant servi aux armées pendant la guerre. Membre de la Commission des finances, il fut l'auteur de divers rapports sur le budget.
Il ne prit pas part au vote du 10 juillet 1940 sur le projet de loi constitutionnelle, au Congrès de Vichy.
Après la Libération, ses électeurs du Loiret le réélirent aux élections générales du 21 octobre 1945 (première Assemblée nationale constituante). Il fut le seul élu de la liste radicale-socialiste qui obtint 22.590 voix sur 173.911 votants.
Aux élections du 2 juin 1946 (deuxième Assemblée Nationale constituante), il fut également le seul élu de cette liste qui obtint 29.476 voix sur 180.442 votants.
Dans ces deux Assemblées, il fut membre de la Commission des finances et du contrôle budgétaire. Il n'intervint pas dans les débats, mais il déposa une proposition de loi tendant à assimiler les artisans, les cultivateurs, les petits commerçants et les mères de famille ayant atteint l'âge de 65 ans, aux vieux travailleurs salariés bénéficiant de la loi accordant une assurance vieillesse.
Aux élections générales du 10 novembre 1946, il était inscrit en tête de la liste R.G.R., dont deux membres furent élus et qui obtint 54.292 voix sur 173.519 votants.
Il fut membre de la Commission de la famille, de la population et de la santé publique (1946 à 1951), de la Commission des affaires étrangères (1947), de la Commission de la reconstruction et des dommages de guerre (1947 à 1951). Il fut nommé juré à la Haute Cour de Justice.
Il déposa une proposition de résolution tendant à inviter le Gouvernement à venir en aide à diverses communes de son département, victimes d'une calamité agricole (1950) et une proposition de loi tendant à accorder le droit à réparation des dommages de guerre aux étrangers naturalisés français.
Il fut réélu aux élections générales législatives du 17 juin 1951 ; il avait obtenu personnellement 42.542 voix sur 172.604 votants.
Il fut membre de la Commission de l'intérieur (1951 à 1955) au nom de laquelle il déposa un rapport sur le projet d'adduction des eaux du Val-de-Loire (1951).
Il déposa également une proposition de loi tendant à modifier la loi du 10 avril 1871, relative aux Conseils généraux. Ce texte tendait à rendre applicable le principe de décentralisation prévu à l'échelon départemental par le titre X de la Constitution. Le président du Conseil général devait remplacer le préfet dans toutes les fonctions qui lui sont conférées en qualité. d'administrateur départemental. Il devait être assisté d'un secrétaire général ayant rang de chef de division de l'administration préfectorale ; il devait enfin recevoir une indemnité égale au traitement d'un président de Conseil de Préfecture. Les membres de la Commission départementale devaient percevoir une indemnité égale au traitement d'un conseiller de préfecture.
Il fut également l'auteur d'une proposition de loi tendant à accorder l'amnistie à certaines personnes visées par les lois raciales, ayant fait l'objet de différents procès-verbaux dressés par l'administration algérienne.
Il déposa deux propositions de résolution tendant à inviter le Gouvernement à indemniser les victimes de calamités agricoles de son département (1952). Il prit part à la discussion du projet de loi relatif à la réforme fiscale (1954).
Il ne se présenta pas aux élections générales du 2 janvier 1956.
Pierre Dezarnaulds est décoré de la Croix de guerre (1914-1918), de la Médaille d'Or de la Santé publique, de la Médaille d'Or départementale et communale.
Il est membre de la Ligue des Droits de l'Homme.
Il est l'auteur d'un traité sur Les plaies de guerre (1917) et d'une communication à la Société de chirurgie sur Les plaies articulaires en chirurgie de guerre.
Il est directeur de L'Avenir républicain de Gien.
Né le 7 décembre 1879 à Paris (4e)
Décédé le 15 septembre 1975 à Gien (Loiret)
Député du Loiret de 1919 à 1942
Sous-secrétaire d'Etat à l'éducation physique du 4 juin 1936 au 21 juin 1937 Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale Constituante (Loiret)
Député du Loiret de 1946 à 1955
(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome IV, p. 1444 à 1446)
En 1941, Pierre Dezarnaulds est révoqué de son mandat de maire de Gien par le Gouvernement de Vichy. Il le retrouve dès la Libération et ses administrés lui renouvellent leur confiance en 1945, 1947 et 1953. Réélu conseiller général il préside l'assemblée départementale jusqu'en 1956.
Aux élections du 21 octobre 1945 pour la première Assemblée nationale Constituante, six listes sollicitent les suffrages des électeurs du Loiret. Pierre Dezarnaulds conduit celle du parti radical-socialiste qui obtiendra 13,3 % des voix et l'un des cinq sièges à pourvoir. Il le conservera aux élections du 2 juin 1946 pour la seconde Assemblée nationale Constituante où, dans la même configuration politique, la liste radicale réalise 16,6 % des suffrages exprimés.
A chacune des Assemblées nationales Constituantes, le député du Loiret siège à la Commission des finances et du contrôle budgétaire. Il n'intervient pas en séance mais dépose une proposition de loi assimilant les artisans, les commerçants et les mères de familles âgés de plus de 65 ans aux vieux travailleurs salariés, les faisant ainsi bénéficier d'une allocation-vieillesse.
Naturellement inscrit au groupe radical-socialiste, Pierre Dezarnaulds vote les nationalisations mais ne prend pas part au vote sur le premier texte proposé comme Constitution de la IVe République (19 avril 1946) puis s'abstient volontairement sur le second (28 septembre 1946).
Aux élections législatives du 10 novembre 1946, Pierre Dezarnaulds réalise l'union des radicaux et de l'U.D.S.R. dont le député sortant, Pierre Chevallier occupe la deuxième place sur la liste R.G.R. conduite par le maire de Gien. Avec près de 32 % des voix elle arrive largement en tête et obtient deux élus.
Toujours inscrit au groupe radical-socialiste, il siège pendant toute la durée de la législature à la Commission de la famille, de la population et de la santé publique. En 1947 il appartient à la Commission des affaires étrangères puis, à partir de 1948, à celle de la reconstruction et des dommages de guerre. Sa présence au sein de cette dernière lui a certainement été utile pour aider à la reconstruction de la ville de Gien. Nommé juré à la Haute Cour de justice, il n'intervient pas en séance et ne dépose que deux textes : une proposition de résolution demandant au Gouvernement de venir en aide à des communes du Loiret victimes d'une calamité agricole (30 mai 1950) et une proposition de loi relative à la réparation des dommages de guerre subis par des étrangers naturalisés français (14 mars 1951).
Au cours de la législature il vote le statut de l'Algérie (27 août 1947), le plan Marshall (7 juillet 1948), le pacte de l'Atlantique (26 juillet 1949) et approuve l'institution du scrutin de liste majoritaire avec apparentements pour les élections législatives (7 mai 1951).
Le 17 juin 1951, Pierre Dezarnaulds conduit la liste du R.G.R. Dans ses engagements électoraux le député du Loiret qualifie le parti communiste « d'ennemi n° 1 » et estime que le succès du Général de Gaulle « risquerait d'amener la guerre civile et servirait en fin de compte les projets de Staline ». Il justifie ainsi le très large apparentement conclu par le R.G.R. avec la S.F.I.O., le M.R.P., les républicains démocrates et les indépendants.
Avec 24,8 % des suffrages exprimés le R.G.R. enregistre une nette régression mais demeure la première formation du département et, par le jeu de l'apparentement qui dépasse la majorité absolue, obtient trois des cinq sièges à pourvoir, soit un de plus que ce que lui aurait conféré une répartition à la proportionnelle.
Membre de la Commission de l'intérieur pendant toute la durée de la législature, il dépose, au nom de celle-ci, le rapport sur la proposition de résolution de son co-listier Pierre Chevallier relative à l'adduction des eaux du Val-de-Loire à la ville de Paris (3 septembre 1951). Le 25 mars 1952 il dépose deux propositions de loi : la première attribue au Président du conseil général les fonctions exercées par le Préfet en sa qualité d'administrateur départemental ; la seconde accorde l'amnistie à certaines personnes ayant fait l'objet de procès-verbaux dressés par l'administration algérienne au titre de l'application des lois raciales. Enfin il rédige deux propositions de résolution concernant l'aide à apporter aux victimes de tornades s'étant abattues dans le Loiret (10 juillet et 16 décembre 1952).
Pendant la législature, Pierre Dezarnaulds, toujours inscrit au groupe radical, vote contre les lois Marie et Barangé favorables à l'enseignement privé (21 septembre 1951), soutient le premier Cabinet Edgar Faure (1952), vote l'investiture à Antoine Pinay (6 mars 1952) et à Joseph Laniel (26 juin 1953). A propos de la politique algérienne de ce dernier, le député du Loiret vote contre l'ordre du jour de René Kuehn (27 octobre 1953) mais s'oppose à l'amendement de Joseph Delachenal sur le cessez-le-feu (9 mars 1954) et s'abstient volontairement sur la question de confiance posée après Dien-Bien-Phû (13 mai) avant de voter contre le Gouvernement le 12 juin (chute du Cabinet). Il vote l'investiture à Pierre Mendès-France (17 juin) et les accords de Genève qui mettent fin aux hostilités en Indochine (23 juillet). Le 30 août 1954 il vote la question préalable opposée à la discussion du projet de ratification de la Communauté européenne de défense puis approuve les accords de Londres qui mettent fin à l'occupation de l'Allemagne (12 octobre) mais rejette ceux de Paris, relatifs au réarmement de la République fédérale d'Allemagne et à son entrée dans l'O.T.A.N. (29 décembre). Il soutient Pierre Mendès-France sur l'Afrique du Nord le 4 février 1955 (chute du Cabinet). Pierre Dezarnaulds vote ensuite l'investiture d'Edgar Faure (23 février) mais lui refuse la mise en vigueur de l'état d'urgence en Algérie (31 mars) et participe à la chute du Gouvernement le 29 novembre 1955 sur la date des élections législatives et le mode de scrutin.
Pierre Dezarnaulds avait connu son premier échec lors des élections sénatoriales de juin 1955. Il ne se représente pas aux élections législatives du 2 janvier 1956 mais sa carrière politique se poursuivra sous la Ve République.