Pierre Didier
1920 - 1977
DIDIER (Pierre, Elie, Marie)
Né le 12 janvier 1920 à Romans-sur-Isère (Drôme)
Décédé le 10 mars 1977 à Lyon (Rhône)
Député de la Drôme de 1962 à 1967
Pierre Didier est né le 12 janvier 1920 à Romans-sur-Isère, de parents eux-mêmes nés à Romans. Cet enfant du pays, dont le père est ingénieur de l’Ecole centrale de Lyon, est bachelier de philosophie : grâce à celui-ci, il entre à la faculté de droit de Lyon puis à celle de Grenoble et effectue une première année à l'Ecole libre des sciences politiques. A l’issue de ses études, il s’installe comme agent d’assurances à Romans en 1951.
C’est dans sa ville natale, par la conquête de sa mairie, qu’il entame sa carrière politique. Adjoint au maire de Romans de 1953 à 1955, il devient lui-même maire en avril 1956, et ce jusqu’à sa mort en 1977. Conseiller général du canton de Romans de 1964 à 1970, premier vice-président de la Commission des affaires sanitaires et sociales du Conseil régional de Rhône-Alpes, secrétaire général enfin de l’Association des maires de la Drôme, il se définit modestement, dans sa profession de foi législative de 1962, comme un « administrateur local » et « apolitique » qui réclame pour lui-même un « vote sans passion », même s’il cite le nom du général de Gaulle.
C’est en tout cas sous une étiquette « Union républicaine d’action sociale et rurale » qu’il se présente pour la première fois à la députation en 1959. L’élection du 30 novembre 1958 en effet a été annulée dans sa circonscription, la 3ème de la Drôme. L’élection de l’IPAS Henri Durand est invalidée du fait, a jugé la Commission constitutionnelle provisoire, de l’utilisation de « moyens de propagande interdits ». Lors de l’élection partielle des 22 février et 1er mars 1959, Henri Durand est néanmoins élu avec 19 080 suffrages (soit 46,2% des 41 247 exprimés du second tour). Pierre Didier a réuni 6 517 voix sur son nom au premier tour.
La configuration politique de 1962 lui est nettement plus favorable. Il se présente sous l’étiquette de Républicain indépendant, mais pour s’apparenter dès son élection au groupe UNR-UDT. Au premier tour, le 18 novembre 1962, il arrive en tête des candidats avec 9 350 voix (22,88% des suffrages exprimés) contre 8 646 pour son adversaire de 1959 Henri Durand, sous étiquette CNI, et 8 946 pour le candidat communiste Maurice Michel. Au second tour, le 25 novembre, il emporte l’élection grâce en particulier au désistement du candidat sans étiquette Gérard Sibeud, maire de Saint-Laurent-en-Royans, doté de 7 053 voix. Son avance est confortable sur ses adversaires : il remporte 20 547 voix, soit 46,3% des exprimés, contre 14 098 voix communistes (31,8%) et 9 673 (21,8%) seulement pour Henri Durand.
Pierre Didier ne demeure député de la Drôme que pendant une législature. Il est en effet battu de justesse aux élections de mars 1967, malgré sa confortable avance au premier tour : il est alors nanti de 18 838 voix, soit 36,2% des 51 967 votants, largement en tête devant Henri Durand (10 853 voix, soit 20,88%), le communiste Maurice Michel (10 766 voix, soit 20,7%) et Georges Fillioud (10 691 voix, soit 20,5%). C’est ce dernier qui cependant emporte la mise au second tour : Pierre Didier est battu de 666 voix par ce journaliste qui s’est présenté sans étiquette. Pierre Didier ne remporte que 25 549 voix (48,2% des 52 907 votants) contre 26 215 voix (49,5%) à Georges Fillioud.
A partir de là, Pierre Didier ne parvient plus à reconquérir son influence. En juin 1968, il est classé troisième au premier tour, avec 11 129 voix (21,6% des votants) contre son ancien suppléant Gérard Sibeud (11 231 voix, soit 21,8%) et le député sortant Georges Fillioud (12 766 voix, 24,8%). Il ne paraît pas au second tour mais soutient Gérard Sibeud, qui l’emporte contre Georges Fillioud par 26 801 voix (51,5%) contre 24 632. Le scrutin de 1973, le dernier auquel il se présente, ne lui est pas plus favorable, même s’il parvient au second tour. Doté au premier tour du 4 mars 1973, de 14 138 voix (soit 25,4% des 55 653 votants) contre les 18 119 voix (32,7%) de son adversaire Georges Fillioud, désormais affilié au Parti socialiste, il distancie certes Gérard Sibeud, avec ses 9 352 voix et le candidat communiste Elie Belle, sur lequel se sont portés 8 017 suffrages. Néanmoins, avec 27 705 voix (47,3% des votants), il est à nouveau battu, le 11 mars 1973, par le candidat socialiste Georges Fillioud, qui réunit sur son nom 29 766 votants.
Il exerce alors ses charges de maire de Romans, est fait chevalier des Palmes académiques et du Mérite agricole. Malade, il est hospitalisé en février 1977 et décède un mois plus tard, le 10 mars 1977.
Son activité législative à l’Assemblée, pendant son mandat de 1962 à 1967, est relativement limitée. Membre de la Commission des affaires culturelles, familiales et sociales, il appartient également à plusieurs commissions mixtes paritaires intéressées à des problèmes économiques et fiscaux, en particulier autour de la loi de finances de 1963. Il est surtout le rapporteur de la loi portant modification du code du travail des TOM, à l’élaboration de laquelle il prend une part décisive entre juillet 1963 et juin 1964. Il s’agit de dédommager, dans certaines conditions, les travailleurs confrontés à des surcoûts de transport par les conditions climatiques ou géographiques des TOM (ce qui en termes techniques est désigné sous l’appellation de « sujétions spéciales » ouvrant indemnités).
Apparenté au groupe UNR-UDT, il vote pour les grands projets de loi de la législature : il se prononce en particulier pour la révision de l’article 28 de la Constitution le 20 décembre 1963, et pour la loi sur le service national le 26 mai 1965. Il ne s’est abstenu que lors du vote du 17 juin 1964 sur l’élection des conseillers municipaux.