Louis de Diesbach
1893 - 1982
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 31 août 1893 à Hendecourt-lès-Ransart (Pas-de-Calais).
Député du Pas-de-Calais de 1932 à 1942.
Petit-fils d'Eugène de Diesbach, député à l'Assemblée Nationale de 1871 à 1876, Louis de Diesbach est issu d'une famille traditionnellement orientée vers l'agriculture.
Au cours de la guerre de 1914-1918, il servit d'abord dans la cavalerie et, avec son régiment de Dragons, prit part aux combats de Belgique, de la Marne et de l'Yser. Volontaire pour l'aviation, il devint pilote de chasse et fut blessé en combat aérien.
Après sa démobilisation, il se consacra à la reconstruction de sa commune natale totalement détruite. En 1919, il fut élu maire à l'âge de 26 ans, puis président de la Coopérative de reconstruction. Dans le même temps, il militait au sein des mouvements d'anciens combattants qui se créaient et fut élu président du groupe départemental de l'Union nationale des anciens combattants du Pas-de-Calais.
En 1928, il se présenta au Conseil général et fut élu au premier tour de scrutin. Il devait conserver ce mandat sans interruption jusqu'en 1940. Candidat aux élections générales législatives de 1932, dans la première circonscription d'Arras, il fut élu au second tour, le 8 mai, avec 13.681 voix contre 11.221 à son principal concurrent, M. Petit, sur 26.975 votants.
A la Chambre, il s'inscrivit au groupe de l'alliance des républicains de gauche et des radicaux indépendants dont un des chefs était le président Flandin et Paul Reynaud un des chefs de file.
Au cours de cette législature, il appartint à la Commission des travaux publics et des moyens de communication, à celle des régions libérées, à celle des pensions et a celle des mines et forces motrices. Il fut, d'ailleurs, nommé secrétaire de ces deux dernières commissions. Son activité s'orienta principalement dans les secteurs qu'il connaissait tout particulièrement en tant qu'administrateur local : agriculture, reconstruction, problèmes miniers, anciens combattants. C'est ainsi qu'en 1934, il déposa une proposition de résolution, puis une demande d'interpellation sur les menaces de chômage dans les mines. Dans le même temps, il fit partie de la Commission de contrôle de la sécurité des travailleurs du sous-sol et de plusieurs missions de la Commission des mines dans le Nord, l'Est et le Midi de la France ainsi que dans les possessions françaises d'Afrique du Nord.
En 1935, il déposa une proposition de résolution tendant à réduire le service militaire des enfants aînés de familles nombreuses. Il reprit cette proposition au cours d'une intervention dans la discussion de la loi sur le recrutement de 1936.
Sur le plan rural, il déposa, en 1936, une proposition de résolution concernant le taux de blutage des blés, puis intervint dans la discussion budgétaire pour obtenir un accroissement des crédits consacrés aux calamités agricoles.
Enfin, il demanda, dans une proposition de résolution de 1936, que les ouvriers d'Etat puissent cumuler leurs pensions civiles et militaires et rapporta, la même année, le projet de loi sur la prorogation du délai de déclaration des dommages de guerre.
A nouveau candidat dans la même circonscription aux élections générales de 1936, il fut réélu au deuxième tour de scrutin, le 3 mai, par 14.679 voix contre 12.749 à son adversaire, M. Louis, sur 27.829 votants. Dans la Chambre nouvelle, il appartint au même groupe politique.
Au cours de cette législature, interrompue par les événements de 1940, il devint membre de la Commission des mines et des forces motrices, de celle des pensions civiles et militaires et de celle des postes, télégraphes et téléphones. Il anima, en tant que président, le groupe d'amitié franco-belge et créa le groupe franco-suisse, ce qui l'amena à effectuer à ce double titre de nombreuses missions dans les deux pays voisins. Le 4 juin 1936, il fut élu secrétaire de la Chambre. Il a été reconduit dans cette fonction en 1937.
Au cours des quatre années qui précédèrent l'invasion allemande, Louis de Diesbach développa son activité législative dans les mêmes domaines auxquels il s'était intéressé au cours de son précédent mandat.
En 1936, il déposa diverses propositions de loi concernant les retraites des mineurs et l'octroi d'avantages aux titulaires de la Médaille d'honneur du travail. Il prit part au débat sur le projet de loi relatif aux pensions, à celui relatif à la création de l'Office national interprofessionnel du blé et surtout à celui, beaucoup plus important, concernant la dévaluation, en septembre 1936. Au cours de son intervention, il signala, en particulier, les fâcheuses répercussions que cette mesure risquait d'avoir sur les revenus agricoles et sur les pensions d'anciens combattants et victimes de guerre.
En 1937, Louis de Diesbach déposa des propositions de loi tendant à exonérer les chômeurs du paiement de la taxe radiophonique, à abroger le décret-loi du 30 octobre 1935 fixant au 30 novembre 1935 le terme des demandes de dommages de guerre, à exonérer de l'impôt les versements constitutifs de retraite et à établir un statut des victimes civiles de la guerre équivalent à celui des mutilés de guerre. Au cours de la discussion du budget de 1938, il prit la parole sur. les crédits consacrés à la reconstruction et au paiement des dommages de guerre.
Au cours de l'année 1938, il déposa une proposition de loi concernant la retraite des mineurs et intervint ensuite au cours de la discussion, en mars, du projet gouvernemental ayant le même objet. Egalement en mars 1938, il prit part au débat sur le projet de statut des grands mutilés. En décembre, au cours de la discussion budgétaire, il demanda que les pensionnés civils soient exonérés de la taxe de 2 %.
En 1939, il présenta diverses propositions de loi relatives à l'extension de la législation concernant les victimes civiles, aux ascendants d'enfants de moins de 12 ans, à exonérer du timbre sur les vélocipèdes les travailleurs et les enfants, à l'augmentation des soldes des hommes de troupe, caporaux, caporaux-chefs et quartiers-maîtres des armées.
Lorsque le second conflit mondial éclata, Louis de Diesbach s'engagea à nouveau dans l'aviation. En mars 1940, il intervint, à la Chambre, sur le problème des permissions agricoles, des affectations de mobilisation et des affectations spéciales. Au moment de l'armistice de juin 1940, il était affecté au centre de Cazeaux en instance de départ pour l'Afrique du Nord. Il fut alors démobilisé et, répondant à la convocation des Chambres, se rendit à Vichy et vota les pleins pouvoirs au maréchal Pétain le 10 juillet 1940.
Il rentra ensuite dans son département où il passa toute la période de l'occupation. Nommé membre du Conseil National, il s'efforça, en liaison avec l'administration, d'améliorer la situation du ravitaillement dans le Pas-de-Calais, de subvenir aux besoins de l'agriculture et des mines et d'éviter la réquisition et l'envoi en Allemagne de main-d'œuvre en suscitant notamment des projets de travaux pour le maintien de cette main-d'œuvre sur place. Il utilisa également son influence sur les mouvements d'anciens combattants pour éviter que ceux-ci fussent pris en main par des organisations pro-ennemies.
A la Libération, bien qu'inéligible en raison de son vote de juillet 1940, ses concitoyens le portèrent à nouveau à la mairie de son village natal. Cette élection fut cassée. Sa femme se présenta alors à sa place et fut élue conseillère municipale et maire. Lors du renouvellement général de 1946, il se représenta malgré son incapacité, fut réélu conseiller municipal à la quasi-unanimité des votants et maire à l'unanimité du Conseil. Il a conservé depuis lors ce poste.
M. Louis de Diesbach est Officier de la Légion d'honneur, titulaire de la Médaille militaire et de la Croix de guerre 1914-1918 et de plusieurs autres distinctions étrangères.
Né le 31 août 1893 à Hendecourt-lès-Ransart (Pas-de-Calais)
Décédé le 25 juillet 1982 à Paris
Député du Pas-de-Calais de 1932 à 1942
(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome IV, p. 1451, 1452)
Dès le début de la seconde guerre mondiale, Louis de Diesbach rentre dans son département où il passe toute la période de l'Occupation. Nommé membre du Conseil national de Vichy, il s'efforce, en liaison avec l'administration, d'améliorer la situation du ravitaillement dans le Pas-de-Calais, de subvenir aux besoins de l'agriculture et des mines et d'éviter la réquisition et l'envoi en Allemagne de main-d'œuvre en suscitant notamment des projets de travaux pour le maintien de cette main-d'oeuvre sur place. Il utilise également son influence sur les mouvements d'anciens combattants pour éviter que ceux-ci soient pris en main par des organisations pro-ennemies.
Suspendu de ses fonctions de maire d'Hendecourt-lès-Ransart par un arrêté préfectoral du 7 mars 1945, il est élu au conseil municipal lors du renouvellement général du 29 avril 1945, puis élu maire le 18 mai suivant. Il se voit interdire de prendre séance au conseil par arrêté préfectoral du 24 mai et le Jury d'honneur refuse le lendemain de le relever de l'inéligibilité qui le frappait en raison de son vote du 10 juillet 1940, favorable au projet de loi constitutionnelle. Ses deux élections seront enfin annulées par le Conseil de Préfecture interdépartemental du Nord et du Pas-de-Calais, les 2 et 13 juillet 1945. Il continuera, cependant, de s'occuper des affaires de sa commune par l'intermédiaire de sa femme, devenue maire en titre.
Lors du renouvellement général de 1947, les électeurs d'Hendecourt-lès-Ransart en font à nouveau leur maire, le 27 octobre. Un arrêté du Conseil de préfecture interdépartemental du 10 janvier 1948 annule ces élections, mais Louis de Diesbach se pourvoit en Conseil d'Etat et sera réélu en 1953.
A la suite du décès de René Camphin, député communiste de la deuxième circonscription du Pas-de-Calais (Arras-Béthune), une élection législative partielle est organisée les 2 et 16 mai 1954. Candidat républicain d'Union nationale, Louis de Diesbach ne réalise que 13,3 % des suffrages exprimés au premier tour et ne se représente pas au second tour. En juin 1958, il tente sans succès de devenir Conseiller de la République du Pas-de-Calais.
La même année il est promu au grade d'officier dans l'Ordre de la Légion d'Honneur.
Il meurt à Paris le 25 juillet 1982.