Henri Dorey
1907 - 1967
Né le 12 février 1907 à Terrans (Saône-et-Loire)
Décédé le 16 novembre 1967 à Blois (Loiret-Cher)
Conseiller de la République du Territoire de Belfort de 1946 à 1948
Député du Territoire de Belfort de 1951 à 1958
Secrétaire d'Etat à l'Agriculture du 11 novembre 1957 au 14 mai 1958
Henry Dorey est né le 12 février 1907 à Terrans, un petit village de l'arrondissement de Louhans (Saône-et-Loire). Son père ayant été tué pendant la Première Guerre mondiale, il est élevé comme pupille de la nation. Après ses études primaires et secondaires, il s'oriente vers une carrière juridique, et passe en 1927 le concours de l'Enregistrement. Une carrière classique de fonctionnaire s'ouvre devant lui : d'abord nommé inspecteur de l'Enregistrement à Belfort, il passera, en 1949, dans les services du Trésor. Receveur des finances à Montbéliard, il terminera sa carrière professionnelle comme trésorier payeur général du Loir-et-Cher.
Pourtant, le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale va lui donner une toute autre orientation.
Henry Dorey, en effet, entre rapidement dans la Résistance après l'armistice de 1940, et, au sein du mouvement « Libération-Nord », il est notamment actif dans le secteur de la presse clandestine autour de Belfort et en Haute-Saône. Il se rapproche alors du futur M.R.P. et sera nommé membre du Comité départemental de libération du Territoire de Belfort. Sa conduite pendant les hostilités lui vaudra la Médaille de la Résistance.
A la suite de la libération de Belfort, Henry Dorey est élu membre du Conseil municipal de la ville, mais il ne se présente pas aux élections pour les deux Assemblées Constituantes de 1945 et 1946. Il figure en revanche, derrière Pierre Beauquier, député sortant, en seconde position sur la liste présentée par le M.R.P. dans le Territoire de Belfort aux élections du 10 novembre 1946 pour la première législature de la IVe République. Avec 11 842 voix sur 39 462 suffrages exprimés, la liste M.R.P. n'emporte cependant qu'un seul siège sur deux à pourvoir dans la circonscription.
Henry Dorey est alors élu conseiller de la République du Territoire de Belfort le 8 décembre 1946. Membre de la Commission des finances (1947) et de celle du suffrage universel, du règlement et des pétitions (1947), il est à l'origine de six textes parlementaires, et à plusieurs reprises désigné comme rapporteur par la Commission des finances sur différents projets de loi.
Devenu membre de la Commission exécutive du M.R.P., Henry Dorey se présente à nouveau en tête de la liste du M.R.P. et des Républicains démocrates dans le Territoire de Belfort lors des élections législatives du 17 juin 1951. Sa liste a conclu un accord d'apparentement avec la liste socialiste S.F.I.O. et celle du Parti républicain radical et radical-socialiste. Avec 9 397 voix sur 40 269 suffrages exprimés, il est élu député du Territoire de Belfort pour la deuxième législature, le second siège étant perdu par le député sortant Pierre Dreyfus-Schmidt, ancien maire de Belfort et tête de liste communiste, au profit du candidat R.P.F., Raymond Schmittlein. A l'Assemblée, Henry Dorey s'inscrit au groupe M.R.P., et est nommé membre de plusieurs Commissions parlementaires importantes : intérieur (1951), pensions (1951), et surtout, finances (1952) dont il devient membre titulaire (1954-1955). Cette dernière le désigne en outre pour la représenter dans la sous-commission chargée de suivre et de contrôler d'une façon permanente l'emploi des crédits affectés à la Défense nationale (1953-1955), dans la Commission de coordination chargée des questions relatives à la C.E.C.A. (1953-1955) et dans la sous-commission chargée d'émettre un avis sur les taxes parafiscales et de péréquation qui figurent en annexe à la loi de finances pour 1954 (1954-1955). Enfin, le nouveau député M.R.P. du Territoire de Belfort est également appelé à siéger dans la Commission de coordination pour l'examen des problèmes intéressant les Etats associés d'Indochine (1954-1955), et dans la Commission interparlementaire chargée d'étudier la simplification des formalités de frontières pour les voyageurs, leurs bagages et leurs véhicules automobiles (1955).
Député actif, Henry Dorey, qui s'est spécialisé dans les questions financières et fiscales, ne dépose, au cours de cette législature, pas moins de quarante cinq propositions ou rapports qui tous s'y rapportent. Il est en outre désigné à de multiples reprises comme rapporteur sur des projets de loi portant dispositions financières : notamment le budget de l'intérieur pour 1952, celui des Etats associés pour 1952 et 1954, celui de la Marine pour 1953, le projet de loi de finances pour 1953 et le budget de la Défense nationale pour 1954 etc. Enfin, le député de Belfort intervient très fréquemment dans les discussions de l'Assemblée nationale dans le même domaine; il dépose, le 9 octobre 1952, une demande d'interpellation sur la crise du logement, et s'exprime à plusieurs reprises, comme rapporteur du projet de loi sur la convention avec la Banque de France en 1953.
Henry Dorey se trouve à l'origine de l'amendement auquel il a donné son nom, qui deviendra l'article 33 de la loi de finances votée le 14 août 1954, et qui prévoit notamment de lourdes peines contre tous ceux qui s'opposeraient aux contrôles fiscaux. Il reviendra sur le sens de ce texte dans la séance du 18 mars 1955.
Il est à nouveau désigné comme rapporteur spécial par la Commission des finances sur le budget de la Marine pour 1955 et 1956. Opposé à l'échelle mobile des salaires (20 septembre 1951) Henry Dorey se prononce en revanche, le lendemain, pour la proposition relative au compte spécial scolaire, et vote, le 13 décembre, pour le pool charbon-acier. Favorable à Antoine Pinay (5 mars 1952) et à Joseph Laniel (26 juin 1953), il se prononce pour un cessez-le-feu en Indochine (9 mars 1954), soutient le gouvernement après Diên-Biên-Phû (13 mai) puis vote la confiance à Laniel (12 juin 1954 : chute du gouvernement) avant de s'abstenir volontairement lors de l'investiture de Pierre Mendès-France (17 juin). De même, il s'abstient volontairement lors du vote de ratification des accords de Genève qui mettent fin aux hostilités en Indochine (23 juillet).
Européen convaincu, Henry Dorey se prononce, logiquement, contre la question préalable opposée par le général Aumeran et Edouard Herriot à la mise en discussion du projet de Communauté européenne de défense (30 août 1954). Les développements de la question algérienne tendent alors à dominer de plus en plus la vie politique française : Henry Dorey refuse la confiance lors du vote sur la situation en Afrique du Nord (10 décembre 1954), et la refuse à nouveau le 4 février 1955 (chute de Pierre Mendès-France). Enfin, après s'être abstenu volontairement lors de l'investiture d'Edgar Faure (23 février), il approuve l'état d'urgence en Algérie (31 mars) et accorde la confiance à Edgar Faure lors du vote sur le mode de scrutin et la date des élections (29 novembre : chute du gouvernement). Le 2 décembre 1955, l'Assemblée nationale est dissoute, et des élections législatives anticipées doivent donc être rapidement organisées.
Henry Dorey brigue le renouvellement de son mandat lors des législatives du 2 janvier 1956, à nouveau comme tête de liste M.R.P. dans le Territoire de Belfort, et, avec 12 692 voix sur 48 979 suffrages exprimés, il est réélu. Il retrouve, à l'Assemblée, la Commission des finances comme membre titulaire (1956, 1957) : celle-ci le désigne pour faire partie de la sous-commission chargée d'émettre un avis sur les taxes parafiscales et de péréquation (1956-1957) et de la sous-commission chargée de suivre et de contrôler d'une façon permanente l'emploi des crédits affectés à la Défense nationale (1956-1957). Le rôle de cette sous-commission, qu'il préside, est très important, dans une période dominée par l'engagement militaire français en Algérie.
Toujours extrêmement actif, Henry Dorey dépose, au cours de cette brève législature, quarante-neuf textes (dont plusieurs rapports sur les opérations électorales de certains départements) pour la plupart relatifs à des questions financières. Enfin, Henry Dorey intervient fréquemment dans les débats, tout particulièrement au titre de rapporteur sur certains chapitres des différents budgets militaires.
Ayant déposé une demande d'interpellation le 13 février 1957 sur les mesures envisagées par le gouvernement pour faire face aux difficultés économiques croissantes, il la développe très longuement dans la séance du 14 mars suivant.
Favorable à l'investiture de Guy Mollet (31 janvier 1956), Henry Dorey approuve les pouvoirs spéciaux en Algérie (12 mars) et accorde la confiance au gouvernement sur sa politique générale (25 octobre). S'il s'abstient volontairement lors de l'investiture de Maurice Bourgès-Maunoury (12 juin 1957), le député du Territoire de Belfort approuve la ratification des traités sur la C.E.E. et l'Euratom (9 juillet), puis la prorogation des pouvoirs spéciaux en Algérie (19 juillet) et la loi-cadre sur l'Algérie (30 septembre).
Henry Dorey est nommé secrétaire d'Etat à l'Agriculture dans le cabinet Félix Gaillard le 11 novembre 1957, poste qu'il occupera jusqu'au 14 mai 1958. Il vote le 13 mai 1958, l'investiture de Pierre Pflimlin, approuve la loi sur l'état d'urgence (16 mai) et le projet de révision constitutionnelle (27 mai). Enfin, le 1er juin 1958, Henry Dorey accorde sa confiance au général de Gaulle, puis, le lendemain, il approuve les pleins pouvoirs et la révision constitutionnelle.
DOREY (Henry)
Né le 12 février 1907 à Terrans (Saône-et-Loire)
Décédé le 16 novembre 1967 à Blois (Loir-et-Cher)
Conseiller de la République du Territoire-de-Belfort de 1946 à 1948
Député du Territoire-de-Belfort de 1948 à 1962
Secrétaire d’Etat à l’agriculture du 11 novembre 1957 au 14 mai 1958
(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français (1940-1958), tome 3, p. 372, 373, 374)
Henry Dorey fait campagne pour le « oui » à la Vème République à l’occasion du référendum du 28 septembre 1958. Député sortant, il se présente aux élections législatives dans la 2ème circonscription du Territoire-de-Belfort, qui couvre la partie la moins urbaine du département. Sa profession de foi est fidèle aux thématiques du Mouvement républicain populaire. Attaché à un parlementarisme rationalisé, l’ancien secrétaire d’Etat envisage le chef de l’Etat comme un « arbitre » et critique les institutions de la IVème République « paralysées par des formations politiques spécialistes du déclenchement des crises ministérielles ». Il rend hommage à Pierre Pflimlin d’avoir « permis, dans la légalité, l’appel au général de Gaulle », évitant à la France « la dictature communiste et celle des ultras d’extrême-droite ». Henry Dorey entend construire « la Communauté des peuples libres » en Afrique noire et établir en Algérie « une paix française » reposant à la fois sur « la personnalité algérienne » et sur « son indissoluble association avec la métropole ». Il insiste en outre sur la nécessité d’une ambitieuse politique de la jeunesse, dont la création d’une « Allocation études » représenterait un des volets. Le premier tour des élections législatives voit l’électorat se disperser dans la deuxième circonscription du Territoire de Belfort : 4 candidats y obtiennent plus de 14% des suffrages exprimés. Henry Dorey arrive en tête avec 5722 voix, soit 29,3% et bénéficie du retrait après le premier tour d’Ernest Novier, candidat de l’UNR. Il est réélu député grâce au soutien de 37% des électeurs dans le cadre du quadrangulaire, le 30 novembre 1958.
Il rejoint la Commission des finances, de l’économie générale et du plan en janvier 1959 et est choisi par ses collègues pour en occuper la Vice-présidence. Il exerce cette responsabilité jusqu’à la dissolution de l’Assemblée nationale en octobre 1962. L’activité du député belfortain au Palais-Bourbon se déploie sur deux terrains sous la première législature : ses interventions sur des questions financières, administratives, agricoles ou militaires d’une part ; une parole plus directement politique d’autre part. Elu vice-président du groupe des Républicains populaires et du Centre démocratique (RPCD) en décembre 1958, il en prend la présidence le 8 décembre 1960, dans un contexte d’opposition croissante des démocrates chrétiens au gaullisme. Son expérience parlementaire vaut à Henry Dorey d’appartenir à la Commission spéciale chargée du règlement en janvier 1959. Il est également désigné pour siéger au Sénat de la Communauté en juillet 1959.
Désigné comme orateur par son groupe, Henry Dorey s’exprime après le discours du Premier ministre Michel Debré exposant son programme devant le Parlement le 16 janvier 1959. Il insiste sur le souci des élus centristes et du MRP d’aider l’exécutif dans les tâches qui lui incombent, mais regrette que les ordonnances élaborées en matière économique et sociale ne fassent pas preuve de « cet esprit de justice, ce sens humain et social qui auraient fait accepter plus facilement les sacrifices ». Il espère que des efforts budgétaires seront consentis à l’avenir en matière d’équipement scolaire et demande que des « retouches » soient apportées aux ordonnances qui ont affecté la retraite des anciens combattants et remis en cause l’indexation des prix agricoles. Malgré ces réserves, il apporte son soutien au gouvernement Debré à cette occasion et le lui confirme après la déclaration de politique générale du Premier ministre, le 15 octobre 1959.
Rapporteur spécial du budget des charges communes de la défense nationale pour 1960, 1961 et 1962, Henry Dorey regrette avec constance que l’exécutif impose aux commissions parlementaires des délais très réduits et ne leur fournisse que des renseignements laconiques pour l’examen des projets de lois. Dans un discours prononcé le 17 novembre 1959, il exprime le souhait que les efforts consentis pour doter la France de la force de frappe n’occultent pas la nécessité de moderniser l’armement « classique » des troupes. L’élu belfortain s’impose comme le spécialiste des questions militaires au sein de la Commission des finances de l’Assemblée nationale, sous la seconde législature. Rapporteur de la loi de programme relative à certains équipements militaires en octobre 1960, il observe que la France est tenue par deux accords internationaux s’agissant de la défense : le traité de l’Atlantique-Nord de 1949 et le traité instituant l’Union de l’Europe occidentale signé en 1954. Si elle a pu éviter de remplir ses engagements en Allemagne occidentale au regard de l’OTAN, c’est en considération de la mobilisation de ses moyens militaires pour rétablir l’ordre en Algérie. Henry Dorey note que la loi d’orientation fait « une impasse sur nos obligations vis-à-vis de l’OTAN » et que ce manquement « ne saurait se prolonger indéfiniment », sous peine de compromettre « ce qui reste un des buts fondamentaux de notre époque, la réalisation de l’unité européenne ». Comme beaucoup de ses amis du MRP, il établit un lien entre la construction européenne et la défense du monde libre dans une perspective très atlantiste.
L’ancien secrétaire d’Etat à l’agriculture se fait de plus en plus critique à partir de 1960, même s’il accorde les pouvoirs spéciaux au Gouvernement pour ramener l’ordre en Algérie après la semaine des barricades, le 2 février 1960. Le 16 juin 1960, il dénonce « la carence du Gouvernement » qui n’a pas voulu mettre au point une véritable politique de la Fonction publique, alors qu’une réforme portant refonte de la structure des rémunérations, de la grille indiciaire et du déroulement des carrières est indispensable. Henry Dorey avait consacré un ouvrage à ce sujet dès 1955 (Le déclassement de la fonction publique et ses conséquences). S’ils s’inscrivent encore dans la majorité, les députés centristes et démocrates-chrétiens demandent à leur président d’exprimer leur mécontentement à l’occasion de la discussion d’une motion de censure le 15 décembre 1961. Selon Henry Dorey, ce sentiment tient à ce que l’exécutif ne dialogue pas assez avec le Parlement ou avec les citoyens : le Premier ministre Michel Debré est ainsi accusé de préférer « le monologue au dialogue ». La politique conduite depuis janvier 1959 pècherait en outre par défaut de justice sociale. Enfin, Henry Dorey juge que la force de frappe représente un fardeau trop important pour être supporté par les seules finances françaises. Il craint que de Gaulle voie dans cet équipement un instrument de puissance au sens traditionnel, qui permettrait à la France de se libérer de ses obligations à l’égard de l’OTAN et de l’Europe.
Le changement de Premier ministre au printemps 1962 permet au MRP de participer au Gouvernement. Y siègent notamment Maurice Schumann et Pierre Pflimlin. Le 26 avril 1962, Henry Dorey explique le soutien des centristes et démocrates chrétiens au gouvernement Pompidou par le souci de faire la paix en Algérie et d’appliquer les accords d’Evian. D’autres éléments de son discours apparaissent comme autant de conditions : la constitution d’une Europe unie, une lecture plus parlementaire de la Constitution et des mesures de justice en faveur du monde agricole. Dès le mois de mai 1962, les ministres MRP quittent le Gouvernement pour protester contre la tonalité anti-européenne de la conférence de presse donnée par le général de Gaulle. L’annonce d’un référendum sur l’élection du chef de l’Etat au suffrage universel direct achève de faire basculer le MRP et les centristes dans l’opposition à l’automne 1962. S’il ne mêle pas sa voix à celle des partisans de l’Algérie française pour censurer le Gouvernement en juin 1962, le député du Territoire-de-Belfort s’oppose ensuite au renforcement du pouvoir présidentiel par le vote populaire. Le 4 octobre 1962 s’ouvre le débat sur la motion de censure déposée par une opposition qui estime inconstitutionnelle en l’espèce la procédure référendaire. Le groupe RPCD désigne comme orateur Paul Coste-Floret, professeur de droit, mais il revient à Henry Dorey de réaffirmer la position de ses collègues. Il se dit convaincu d’avoir à faire à une « violation de la Constitution » qui conduit à « diviser bien inutilement la Nation » et conclut en annonçant que ses amis et lui voteront la motion de censure. Après l’adoption de celle-ci, le général de Gaulle décide de dissoudre l’Assemblée nationale. Le 28 octobre 1962, une large majorité de Français approuve l’élection du président de la République au suffrage universel.
Henry Dorey aborde les législatives de novembre 1962 dans une position difficile. Conseiller municipal de Belfort, ville comprise dans la première circonscription du département, il est peu implanté dans celle qui l’a élu en 1958. L’UNR investit un jeune administrateur civil originaire du département, Jean-Marie Bailly, quand les forces de gauche sont représentées par trois candidats. Le député sortant MRP ne rassemble que 3 326 voix, soit 19,2% des suffrages exprimés au premier tour de scrutin. Beaucoup d’électeurs de la seconde circonscription du Territoire-de-Belfort ont souhaité soutenir le pouvoir gaulliste, ce qui explique l’excellent résultat du candidat UNR (45,8%). Le maintien de Marius Rucklin, conseiller général socialiste, prive Henry Dorey de la possibilité d’apparaître comme le candidat unique de l’opposition. Une partie de ses électeurs se désolidarise même le 30 novembre 1962, ce qui lui vaut d’obtenir 2 804 suffrages, soit seulement 15,2% des suffrages exprimés. Jean-Marie Bailly lui succède comme député.
Très intéressé par « l’autre socialisme » que semble incarner le régime de Tito, il consacre une étude à l’orientation de la planification yougoslave en 1963. L’ancien parlementaire reprend également sa carrière administrative. Receveur des finances, il est nommé trésorier-payeur général du Loir-et-Cher le 1er janvier 1966, puis décoré de la Légion d’honneur. C’est à Blois, loin de Belfort dont il fut l’élu jusqu’en 1965 qu’Henry Dorey meurt, âgé de 60 ans.