Robert Dubarle
1881 - 1915
Mort pour la France
- Informations générales
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- Né le 16 octobre 1881 à Tullins (Isère - France)
- Décédé le 15 juin 1915 à Metzeral (Haut-Rhin - France)
1881 - 1915
Mort pour la France
Né le 16 octobre 1881 à Tullins (Isère), mort au Champ d'honneur le 15 juin 1915 à Metzeral (Alsace).
Député de l'Isère de 1910 à 1914.
Fils de magistrat, Robert Dubarle fit de très brillantes études à la Faculté de droit de Grenoble. Docteur en droit, il fut secrétaire de la Conférence Molé et s'inscrivit comme avocat à la Cour d'appel de Paris.
Avant d'aborder la vie politique, il lut, travailla et voyagea beaucoup, principalement en Allemagne, mais aussi au Danemark, en Turquie, Grèce, Egypte, Belgique, Hollande et Angleterre.
Très introduit dans les milieux catholiques, il milita dans les rangs de l'Association catholique de la jeunesse française et épousa la nièce de Mgr Marbeau, évêque de Meaux.
Aux élections générales législatives de 1910, il se présenta à Saint-Marcellin contre une notabilité locale, M. Chenavaz, conseiller général, maire, député sortant radical-socialiste qui avait été élu en 1906 par 10.931 voix sur 13.808 votants.
Nouveau David, M. Dubarle triompha dans une élection triangulaire, au second tour, le 8 mai 1910, par 6.343 voix contre 6.214 à M. Chenavaz et 6.190 à M. Buisset, candidat socialiste, sur 18.870 votants. Au premier tour, M. Chenavaz avait obtenu 5.371 voix, Dubarle 4.846, Buisset 4.202 et Dorly 3.551 sur 18.311 votants.
Membre de l'Union républicaine et siégeant à droite, Robert Dubarle fut membre de la Commission des affaires extérieures et des colonies. Il déposa une proposition de loi tendant à indemniser les victimes des inondations de l'Isère et un avis sur les crédits alloués aux troupes internationales à Scutari (Albanie) pour la réfection des casernes turques.
A la tribune, il intervint souvent, soit sur des problèmes d'intérêt local (adductions d'eau dans les campagnes, entretien des bâtiments du couvent de la Grande-Chartreuse, statut des receveurs-facteurs, fraudes sur les noix), soit dans des questions politiques (institution du scrutin de liste avec représentation proportionnelle en 1911), soit lors de la discussion de problèmes de politique étrangère (interpellations sur la Tunisie en 1912, convention franco-espagnole du 27 novembre 1912 sur le statut de l'empire chérifien en 1913). Sa dernière intervention en 1914 fut en faveur de l'enseignement professionnel agricole.
Sa prescience du danger de guerre avec l'Allemagne, qui l'avait poussé à voter le service militaire de trois ans ne fut pas partagée par ses électeurs. Il fut battu au deuxième tour des élections générales, le 10 mai 1914, par M. Buisset, socialiste, qui obtint 9.763 voix, Dubarle n'en obtenant que 8.268, sur 18.273 votants (au premier tour, Dubarle venait en tête avec 7.127 voix contre 5.348 à Buisset et 5.081 à Vallier).
Parti lieutenant à la mobilisation d'août 1914, il fut nommé capitaine au 68e bataillon de chasseurs alpins. Cité plusieurs fois à l'ordre de l'armée, surnommé par son colonel « le Bayard du 68e », il fut fait Chevalier de la Légion d'honneur en mai 1915.
Le 15 juin 1915, il tomba en entraînant sa compagnie à l'assaut d'une position allemande fortement défendue, à Metzeral, en Alsace. Il était âgé de 34 ans. Louis Barthou lui consacra un article dans la Revue hebdomadaire en décembre 1916 et, la même année, publia une Invocation à la Patrie dont Dubarle était l'auteur.
Après la guerre, un monument fut élevé à sa mémoire à la Côte 700 de Metzeral et ses Lettres de guerre à sa femme, son père et ses enfants, furent éditées avec une préface de Louis Barthou.
Encore aujourd'hui, une rue de Grenoble porte son nom, rappelant ainsi son mérite et son dévouement à la patrie.