Louis, Joseph, Marie Dubois
1859 - 1946
Né le 10 juin 1859 au Palais (Morbihan), mort le 20 janvier 1946 à Puteaux (Seine).
Député de la Seine de 1910 à 1932.
Ministre du Commerce et de l'Industrie et des Postes et Télégraphes, chargé des Transports maritimes et de la Marine marchande du 27 novembre 1919 au 20 janvier 1920.
Fils d'un négociant armateur, Louis Dubois accomplit son cycle secondaire à Lamballe et à Dinan (Côtes-du-Nord). Engagé volontaire en 1878, il entra, l'année suivante, à l'Ecole d'administration de Vincennes et devint officier d'administration. Démissionnaire en 1890, il fonda, à Tours, un journal d'abord hebdomadaire, puis bi-hebdomadaire : Le Tourangeau dans lequel il entreprit une campagne en faveur de la reconstitution des vignobles et de l'amélioration des méthodes de culture.
Il fondait en même temps plusieurs syndicats agricoles et viticoles régionaux qui devinrent très prospères et, pour leur offrir les débouchés nécessaires, il créa l' « Union vinicole des propriétaires d'Indre-et-Loire » dont il fut nommé secrétaire général. A la fois publiciste et conférencier, il prit une part active au mouvement appelé « La Loire navigable ».
La publication de son journal et de brochures de propagande l'amenèrent à s'occuper d'imprimerie. Il fit alors la connaissance, vers 1893, de M. P. Prieur, inventeur de procédés de photographie et d'impressions trichromes, résolvant ainsi, en les ramenant à ses éléments essentiels, le problème de la reproduction photographique des couleurs.
Il fonda alors à Puteaux la firme de photogravure et d'impressions trichromes « Prieur et Dubois », dont les impressions de luxe et les reproductions d'œuvres d'art obtinrent des Grands prix à toutes les expositions universelles depuis 1900 : Saint-Louis (1904), Liège (1905), Milan (1906), Londres (1908), Bruxelles (1910), Turin (1911).
Dans le même temps, il fonda à Paris le Journal de l'Entreprise et de l'Industrie qui devint le Moniteur des Travaux publics.
S'intéressant, de par la nature de ses travaux et des tendances de son esprit, aux questions économiques et sociales, il se présenta en vain en 1904 aux élections pour le Conseil général de la Seine, comme candidat républicain, dans le canton de Puteaux, et le 6 mai 1906 aux élections générales législatives dans la sixième circonscription de Saint-Denis. Mais il n'obtint que 7.866 voix contre 11.161 à M. Féron, radical-socialiste sur 19.695 votants.
Il prend sa revanche aux élections générales des 24 avril et 8 mai 1910, dans cette même circonscription de Saint-Denis, battant au deuxième tour de scrutin, avec 5.865 voix, le député sortant Féron (1.736 voix) et M. Ducos de la Haille (5.516 voix) sur 13.357 votants.
Inscrit au groupe républicain progressiste, il devient membre du Comité directeur de la fédération républicaine. Il appartient en outre au groupe de la défense des intérêts économiques de la Seine, de la mutualité, de l'aviation, de la représentation proportionnelle, de l'Ouest-Etat, etc. Il entre à la Commission parlementaire du travail, d'assurances et de prévoyance sociales et à la Commission interparlementaire de Paris-Port de mer.
Il est intervenu fréquemment dans les débats, notamment sur les mesures prises par le Gouvernement contre les inondations, sur l'organisation administrative et financière des chemins de fer de l'Etat, sur le fonctionnement du service du même réseau et l'électrification des voies ferrées de banlieue, sur l'interprétation de la loi sur les retraites ouvrières et le rôle des patrons dans son application ; sur le relèvement du crédit pour subventions aux sapeurs-pompiers, etc.
Réélu cette fois dans la septième circonscription de Saint-Denis, aux élections générales des 26 avril et 10 mai 1914, au deuxième tour de scrutin, par 8.410 voix contre 8.116 à M. Ducos de la Haille, sur 16.781 votants, le conflit mondial de 1914-1918 lui donne l'occasion de nombreuses interventions sur la conduite de la guerre (1917) et la politique étrangère du Gouvernement. Membre, en 1919, de la Commission chargée d'examiner les divers traités de paix, il est chargé d'un important rapport sur le projet de loi portant ratification du traité de Versailles (Parties VIII et IX, Réparations et clauses financières).
Il est enfin nommé Ministre du Commerce, de l'Industrie et des Postes et Télégraphes, chargé des Transports maritimes et de la Marine marchande dans le deuxième Cabinet Clemenceau, à partir du 27 novembre 1919 et le demeurera jusqu'à sa démission, le 18 janvier 1920.
Il avait retrouvé son siège de député aux élections générales du 16 novembre 1919, qui se déroulèrent au scrutin de liste avec représentation proportionnelle. Inscrit sur la liste de l'Entente républicaine démocratique de la quatrième circonscription de la Seine, il recueillit 148.417 voix sur 285.719 votants. Membre de diverses Commissions, dont celle des finances et de celle chargée d'examiner les divers traités de paix, il rapporte le projet de loi portant application des clauses économiques du traité de Versailles (partie X) et en contrôle le développement en qualité de rapporteur général des Comptes de la guerre et des réparations. Nommé délégué de la France à la Commission internationale des réparations le 19 mai 1920, il en est bientôt nommé président, mais démissionne le 2 septembre 1922.
Réélu à nouveau député de la Seine (quatrième circonscription) aux élections générales du 11 mai 1924, sur la liste d'Union républicaine démocratique, avec 100.953 voix sur 342.584 votants, grâce au quotient électoral, il conserve son siège à la Commission des finances et consacre le meilleur de son activité à la politique des réparations. Il intervient à la tribune sur la Conférence de Londres (23 août 1924), sur le Plan Dawes (22 mars 1926), sur la ratification de l'accord Caillaux-Churchill visant le remboursement de la dette française envers la Grande-Bretagne (24 février 1927).
Il est encore réélu aux élections générales des 22 et 29 avril 1928, qui marquent le retour au scrutin uninominal. Il représente la dixième circonscription de Saint-Denis, ayant réuni 15.282 voix contre 10.871 à M. Laporte, communiste, député sortant, sur 27.814 votants.
Membre de la Commission des affaires étrangères, il se préoccupe surtout de la liquidation financière de la guerre. Il est chargé du rapport sur la ratification des accords franco-allemand et franco-autrichien portant cessation de la liquidation des biens ex-ennemis séquestrés. Il intervient le 16 juillet 1929 dans le grand débat consacré à la ratification de l'accord de Washington du 29 avril 1926, dit accord Mellon-Béranger. Adversaire de cet accord qui ne consentait à la France aucune réduction de sa dette vis-à-vis de l'Amérique alors qu'il accordait libéralement des crédits à l'Allemagne, il dépose, dès l'ouverture de la discussion, une motion préjudicielle d'ajournement, précédant celle déposée dans le même sens par M. Franklin-Bouillon. Il se fait entendre à nouveau, par voie d'interpellation, dans les débats consacrés au « Moratoire Hoover » (26 juin 1931), puis à la cessation définitive des paiements de réparations par l'Allemagne (21 janvier 1932).
Aux élections générales des 1er et 8 mai 1932, il est battu au deuxième tour de scrutin par M. Grisoni, radical-socialiste, qui obtient 14.830 voix contre 12.053 à lui-même, sur 32.927 votants. Il retourne alors à ses occupations, à Puteaux, où il meurt le 20 janvier 1946, à l'âge de 87 ans.
Né le 10 juin 1859 au Palais (Morbihan)
Décédé le 20 janvier 1946 à Puteaux (Seine)
Député de la Seine de 1910 à 1932
Ministre du commerce et de l'industrie et des postes et télégraphes, chargé des transports maritimes et de la marine marchande du 27 novembre 1919 au 20 janvier 1920
(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome IV, p. 1506 à 1508)
Louis Dubois continue de se consacrer à ses occupations de photogravure et d'imprimerie à Puteaux.
Il y meurt le 20 janvier 1946, à l'âge de 86 ans.