Marius, Casimir Dubois dit Marius-Dubois
1890 - 1976
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 10 octobre 1890 à Aubenas (Ardèche).
Député d'Oran de 1936 à 1942.
Fils de directeur et de directrice d'école publique ayant activement participé à la laïcisation de l'Ardèche où sévissait encore un certain fanatisme religieux, Marius Dubois fit ses études primaires à l'école dirigée par son père, à Saint-Etienne-de-Fontbellon (Ardèche) qui le conduisit à son certificat d'études. Puis il entra à l'Ecole primaire supérieure d'Aubenas, alors dirigée par Auguste Vincent, futur conseiller général et sénateur de l'Ardèche. Il y passa avec succès le certificat de fin d'études primaires supérieures, le brevet élémentaire et l'examen d'admission en qualité d'élève-maître à l'Ecole normale d'instituteurs de Privas. A sa sortie, muni de tous ses diplômes d'enseignement, il fut nommé élève-maître de quatrième année, à l'école normale, Collège Alaouï de Tunis, Devançant l'appel, il s'engagea ensuite au 4e Régiment du Génie à Grenoble. Ayant pris un bain forcé, en plein hiver dans l'Isère glacée, qui l'amena à l'hôpital militaire, il fut réformé. quelques mois plus tard pour congestion pulmonaire et rhumatisme cardiaque. Le climat de l'Afrique du Nord lui fut alors conseillé pour le rétablissement de sa santé.
Nommé instituteur à Lamoricière, près de Tlemcen, il fut bientôt promu directeur d'école à La Ténira, près de Sidi-Bel-Abbès, puis à Lalla Marnia, sur la frontière marocaine.
Lorsqu'éclata la guerre de 1914, Marius Dubois fut mobilisé sur place, assurant à la fois les fonctions de directeur d'école et d'instructeur militaire. La paix retrouvée, il fut nommé successivement directeur d'école à Oued-Taria et à Palikao. En 1924, il était muté à Oran à l'Ecole Lamur, en plein village arabe, puis directeur de l'Ecole de la Marine dans les bas-quartiers maritimes et populeux de la ville d'Oran. C'est là que devait commencer sa carrière politique.
Il devait, en effet, créer à Oran, en 1924, la première section socialiste S.F.I.O. de l'Oranie parti auquel il appartenait depuis 1912. A ce titre, il représenta tous les ans l'Oranie socialiste aux congrès nationaux du Parti S.F.I.O. Prêchant l'équité, la justice et l'union de tous, sans distinction de race ou de religion, il sut se faire particulièrement estimer dans le quartier juif d'Oran. Aussi fut-il élu, le 15 mars 1931, premier conseiller-général représentant le parti S.F.I.O. à l'Assemblée départementale d'Oran.
Mais, mis en minorité dans son propre canton aux élections municipales du 24 décembre 1934, il se démit le soir même de son siège au Conseil général. L'élection partielle qui eut lieu deux mois plus tard le lui rendit. Il l'occupera jusqu'en 1944.
Propagandiste infatigable, Marius Dubois ne se borna pas à répandre son idéal socialiste en Algérie même. Il donna de nombreuses conférences et réunions publiques au Maroc, à Oujda, Meknès, Fez, Rabat, Port-Lyautey, Casablanca et Marrakech.
Son passé de combat contre la haine et le racisme dans un département où l'antisémitisme avait été poussé à l'extrême, l'amena à se présenter aux élections générales législatives des 26 avril et 3 mai 1936. Au premier tour de scrutin, il obtint 4.051 voix contre 4.836 à M. Gatuing et 4.674 à M. Lambert sur 27.729 votants. Mais au deuxième tour, il l'emporta par 11.526 voix contre 9.503 à M. Gatuing et 9.440 à M. Lambert, sur 29.778 votants.
Inscrit au groupe socialiste S.F.I.O., il appartint à la Commission de l'Algérie, des colonies et des pays de protectorat - dont il devint secrétaire - à celle des boissons, à celle du suffrage universel et à celle de la marine marchande dont il fut le vice-président. Il présida la Commission d'enquête parlementaire qui parcourut la Tunisie après les événements sanglants du Néo-Destour, en juin 1938.
Il rapporta le projet de loi tendant à l'institution de la police d'Etat dans certaines communes d'Algérie, le projet de loi tendant à modifier la loi du 14 avril 1893 sur les sociétés indigènes de prévoyance, et enfin le projet de loi portant abrogation des modifications apportées par le décret-loi du 30 juin 1934 aux articles 80, 82 (alinéa 1er) et 83 du Code du travail maritime.
Il intervint dans la discussion 'du projet de loi modifiant la loi du 28 mars 1882 relative à l'obligation de l'enseignement primaire pour la partie qui concernait son application a l'Algérie ; en qualité de rapporteur dans la discussion du projet de loi tendant à modifier la loi du 14 avril 1893 sur les sociétés indigènes de prévoyance ; dans la discussion du budget général de l'exercice 1938, Ministère des Travaux publics (suppression de voies ferrées en Algérie), et Marine marchande (situation des pêcheurs algérois, développement du crédit maritime, différence de traitement entre les inscrits maritimes de la Métropole et ceux de l'Algérie). On l'entendit également au cours de la discussion d'une proposition de loi portant amnistie pour les fonctionnaires et ouvriers frappés à la suite de faits de grève. Le 20 février 1940, il parle dans la discussion d'un projet de loi portant ouverture et annulation de crédits sur l'exercice 1939, sur le chapitre de la Santé publique intéressant les familles de Musulmans mobilisés d'Algérie et les allocations militaires.
Il demanda en outre à interpeller le Gouvernement sur la politique qu'il comptait suivre en Algérie et sur ses intentions réelles en ce qui concernait le projet dit : « Blum-Viollette » dont il fut, en Oranie, le propagandiste courageux. Il dirigea pendant des années l'hebdomadaire Oran socialiste. Il participa enfin à la discussion d'interpellations sur la propagande et la censure, et notamment sur la censure algérienne.
Le 10 juillet 1940, au congrès de Vichy, il ne prit pas part au vote accordant les pouvoirs constituants au maréchal Pétain.
Accusé à tort d'avoir voté pour ces pouvoirs, il fut exclu de la S.F.I.O. en 1946, il y fut réintégré le 15 décembre 1956.
Il s'est retiré dans sa ville natale d'Aubenas (Ardèche), sans pour autant se désintéresser de la politique : il est maire de Saint-Andéol-de-Vals, petit village des Cévennes, berceau de sa famille paternelle, après avoir été élu conseiller municipal à la presque unanimité des votants. Il est administrateur de la Caisse primaire de sécurité sociale de Privas depuis 15 ans, vice-président du. conseil de surveillance du sanatorium « Les Cèdres », de Rocher (Ardèche) ; membre du conseil d'administration du Collège technique de filles de Largentière ; secrétaire de l'Union locale des syndicats F.O. d'Aubenas ; membre de la Commission exécutive de la Fédération S.F.I.O. de l'Ardèche et secrétaire de la Fédération des vieux travailleurs F.O. de l'Ardèche.
Plusieurs fois candidat après la libération au Conseil général de l'Ardèche et aux élections législatives dans ce même département, il n'a pas réussi à enlever un siège.
Né le 10 octobre 1890 à Aubenas (Ardèche)
Décédé le 7 septembre 1976 à Aubenas
Député d'Oran de 1936 à 1942
(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des Parlementaires français 1889-1940, Tome IV, p. 1508)
Absent de Vichy le 10 juillet 1940, Marius-Dubois est accusé à tort d'avoir voté en faveur de l'octroi des pouvoirs constituants au maréchal Pétain. Il est exclu de la SFIO en 1946 et n'y sera réintégré que le 15 décembre 1956. Retiré en Ardèche, il est maire de Saint-Andéol-de-Vals, petit village des Cévennes, berceau de sa famille paternelle, après avoir été élu conseiller municipal à la quasi unanimité des votants. Plusieurs fois candidat malheureux au conseil général de l'Ardèche, il se présente aux élections législatives du 2 janvier 1956 en seconde position derrière Jean Palméro sur la liste SFIO. Avec 7,5 % des voix, seul Palméro est élu. Il est présenté à nouveau par la SFIO en novembre 1958 dans la 3e circonscription de l'Ardèche. Avec 2 423 voix au second tour, soit plus de 800 voix de moins qu'au premier, il n'arrive qu'en quatrième position.
Il décède le 7 septembre 1976 à Aubenas.