Louis Dubuisson
1842 - 1914
- Informations générales
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- Né le 12 février 1842 à Lesneven (Finistère - France)
- Décédé le 2 avril 1914 à Paris (Seine - France)
1842 - 1914
Né le 12 février 1842 à Lesneven (Finistère), mort le 2 avril 1914 à Paris.
Député du Finistère de 1898 à 1914.
Fils d'un fonctionnaire de l'Etat, Louis Dubuisson fit ses études de médecine à la Faculté de Paris. Elève des professeurs Verneuil, Denonvillers, Tillaux et Tardieu, il fut interne des hôpitaux et lauréat de la Faculté. Reçu docteur en 1869 avec une thèse très remarquée sur L'inoculation des produits septiques et tuberculeux, il devint, l'année suivante, médecin-major du 3e bataillon des mobilisés du Finistère, rattaché aux armées de la Loire. Rendu à la vie civile, il installa son Cabinet à Châteauneuf-du-Faou (Finistère). Il exerça sa profession avec compétence et dévouement et l'estime et la gratitude de ses concitoyens le portèrent au Conseil municipal de Châteauneuf.
Maire adjoint de 1888 à 1909, puis maire de 1909 à sa mort, il fonda en cette qualité la première société d'assurance mutuelle agricole du Finistère. Conseiller d'arrondissement en 1888, puis conseiller général pour le canton de Châteauneuf en 1891 et membre de la Commission départementale, il fut chargé, à ce dernier titre, du rapport sur l'organisation de l'Assistance médicale gratuite dans son département et des rapports sur un second réseau de chemins de fer départementaux, sur un troisième réseau de voies ferrées comportant l'établissement de onze lignes nouvelles, et sur un programme de chemins vicinaux.
Il fut en outre trésorier du Comice agricole de Châteauneuf-du-Faou.
Il brigua un siège de député aux élections générales législatives du 8 mai 1898, dans la circonscription de Châteaulin, et fut élu au premier tour de scrutin par 8.446 voix sur 8.694 votants, pratiquement sans concurrent. Inscrit au groupe de la gauche radicale, il appartint à la Commission d'assurance et de prévoyance sociales et à celle des économies administratives. Principalement intéressé par les questions sociales, il déposa des propositions de loi tendant à indemniser les ouvriers victimes d'accidents du travail, et à créer une caisse nationale de chômage et de retraite pour les travailleurs.
Réélu aux élections générales du 27 avril 1902, toujours au premier tour de scrutin, par 6.762 voix contre 4.186 à M. Corbel sur 11.145 votants, il appartient toujours à la Commission d'assurance et de prévoyance sociales. Il dépose des propositions de loi tendant à améliorer les retraites, pensions et assurances des travailleurs et à intensifier la lutte contre la tuberculose. Il intervient à la tribune en faveur de la protection des sites et monuments historiques ou naturels. Le 30 juin 1905, lors de la discussion de la loi sur la séparation des Eglises et de l'Etat, il se déclare partisan du maintien du Concordat, faute de quoi la « Société laïque serait livrée sans défense aux entreprises de ses adversaires ». Il dépose un amendement tendant à repousser au 1er janvier 1907 l'application de la loi. Cet amendement est rejeté. Il vote contre la loi de séparation.
Il retrouve son siège aux élections générales des 6 et 20 mai 1906, au deuxième tour de scrutin, par 6.718 voix contre 4.069 à M. de Kercadio, sur 10.905 votants. Il appartient aux mêmes Commissions et entre à celle des usines hydrauliques et à celle de la répression du vagabondage. Il présente une proposition de loi sur l'assistance médicale gratuite.
Aux élections générales des 24 avril et 8 mai 1910, il est réélu au deuxième tour de scrutin par 8.303 voix contre 491 à M. Nicol sur 9.190 votants. Il est, durant cette législature, membre de la Commission d'assurance et de prévoyance sociales et de celle des travaux publics et des chemins de fer. Il s'efforce de faire adopter les lois d'aide aux familles nombreuses et vote contre le projet de loi tendant à établir le scrutin de liste avec représentation proportionnelle pour l'élection des députés. Il meurt le 2 avril 1914 à Paris, à l'âge de 72 ans. Le président Paul Deschanel prononce son éloge funèbre à la séance du même jour : « Ce breton va d'abord à la protection des sites et des beautés naturelles. Ce médecin traite les questions d'assistance. Ce conseiller général s'empare des problèmes budgétaires. Pendant quinze ans, il est assidu aux séances de la Commission d'assurance et de prévoyance sociales et ceux de, nos collègues qui suivent les travaux de cette grande Commission savent quels services il y a rendus par sa connaissance profonde des souffrances populaires qu'il avait scrutées sur place, et tant de fois soulagées. Il appartenait à la grande famille de ces députés modestes, trop modestes, qui servent le pays sans fracas, sans ostentation, et qui sont vraiment le nerf de nos Assemblées. Je salue en lui avec respect ces existences sérieuses et simples, fermées aux esprits superficiels qui attachent plus d'importance à une affaire bruyante qu'à vingt lois utiles. »
Sur le plan local, Louis Dubuisson s'attacha à défendre les intérêts de ses électeurs, au détriment parfois de l'intérêt général. C'est ainsi qu'il fut à l'origine de la construction du chemin de fer départemental de Plouescat à Rospordon qui, traversant les régions peu peuplées du centre du département, et plus spécialement le canton de Châteauneuf-du-Faou, fut une entreprise désastreuse pour le département du Finistère.
Le docteur Dubuisson était vice-président de l'Union des syndicats médicaux de France et président du Syndicat des médecins du Sud-Finistère.