Fernand Duchâteau
1891 - 1975
DUCHATEAU (Fernand, François)
Né le 9 juin 1891 à Cysoing (Nord)
Décédé le 12 avril 1975 à Denain (Nord)
Député du Nord de 1958 à 1962
Homme du Nord, Fernand Duchateau fait ses études à l'Ecole primaire supérieure de Denain puis intègre l’École normale de Douai, où il obtient son brevet supérieur. Mobilisé pendant la Grande Guerre, il reçoit la Croix du combattant 1914-1918. Démobilisé, il se marie, le 9 août 1919, avec une institutrice, Marthe Laurent, dont il a un fils et poursuit sa carrière d’instituteur. Durant l'entre-deux guerres, il est le collaborateur de Miens à la tête du Syndicat national des instituteurs dans le Douaisis et milite à la SFIO, à laquelle il adhère en 1932. À nouveau mobilisé en 1939, il reçoit la Croix de Guerre 1939-1945 et est fait prisonnier. À son retour, il est nommé capitaine de réserve et devient président d'arrondissement de l'Association des prisonniers de guerre.
À partir de 1947, Fernand Duchateau est un élu local. Il emporte la cité sidérurgique et métallurgique de Denain en 1947, privant de son siège le député-maire communiste Henri Fiévez. Il est régulièrement réélu sous la Quatrième République et conserve encore le mayorat de cette ville jusqu’en 1971, date à laquelle, à 80 ans, il se retira pour des raisons de santé. Il est alors désigné premier adjoint et maire d'honneur. En revanche, il échoue aux élections cantonales à Denain en 1958 et 1964. Il est membre du bureau de l'Association départementale des maires du Nord à partir de 1951, président de l'Association des maires des communes minières du Bassin du Nord-Pas-de-Calais en 1962 et président du Comité de défense des industries de l'arrondissement de Valenciennes. Il est aussi administrateur, délégué de Force Ouvrière, de la Caisse de sécurité sociale de Valenciennes.
En janvier 1956, Fernand Duchateau est d’abord candidat en position non-éligible (9ème) sur la liste SFIO de la 3ème circonscription du Nord. Mais en novembre 1958, il est candidat titulaire dans la 20ème circonscription du Nord, comprenant Bouchain, Denain et Valenciennes-Sud. Il approuve le retour du général de Gaulle au pouvoir en mai-juin 1958 et la participation du secrétaire général de son parti, Guy Mollet, au gouvernement et fait campagne sur ce thème. Au premier tour, sur 71 118 inscrits et 59 358 suffrages exprimés, il arrive second avec 18 531 voix derrière son vieil adversaire, le communiste Henri Fiévez, (25 634 voix), mais devant le député MRP sortant, Paul Gosset (15 193 voix). Il l'emporte au second tour grâce au désistement de Gosset, avec 32 292 voix contre 26 096 pour le communiste.
Durant toute la durée de la législature, il appartient à la commission des Affaires culturelles, familiales et sociales. Cet instituteur à la retraite, ancien syndicaliste, fait preuve d’une grande activité sur la question scolaire. Il dépose une première proposition de loi sur l’unification de l’enseignement obligatoire (3 décembre 1959) ; il rapporte sur la proposition de loi relatif au régime de retraite des instituteurs des Houillères (1er décembre 1960) ; et dépose une seconde proposition de loi sur la réforme de l’éducation physique (16 décembre 1960). Lors du débat sur le projet de loi relatif à la formation professionnelle agricole, le 31 mai 1960, il intervient pour défendre les crédits de l’enseignement professionnel agricole ; et, lors du débat sur le projet de loi de finances de 1961 relatif à l’Éducation nationale, le 4 novembre 1960, il défend l’organisation étudiante, l’UNEF, et plaide pour la revalorisation du traitement des enseignants et le développement des équipements sportifs du primaire à l’université. Après la rentrée scolaire de 1961, qu’il juge catastrophique, il intensifie encore le nombre de ses interventions pour réclamer plus de moyens pour l’Education nationale.
Avec le groupe parlementaire socialiste, il vote contre le projet de loi dit Debré sur l’enseignement privé, par attachement à la laïcité, le 23 décembre 1959. De même, avec ses camarades, il accorde les pouvoirs spéciaux au gouvernement, le 2 février 1960, afin de soutenir le général de Gaulle dans sa politique algérienne en dépit des « graves divergences économiques et financières », comme le précise le rapporteur socialiste, André Chandernagor. Le 4 octobre 1962, enfin, il vote avec tous les socialistes la motion de censure qui fait chuter le gouvernement Georges Pompidou. Et il participe à la campagne du « cartel des non » contre le référendum prévoyant l'élection du président de la République au suffrage universel, en vain. Après la dissolution, aux législatives de novembre 1962, il n’obtient au premier tour que 13 995 voix contre 25 223 pour le communiste Henri Fiévez, son éternel adversaire. Et au second, il est battu dans une triangulaire avec 16 820 voix, derrière l’UNR Georges Delbauvre (16 820 voix) et le communiste, qui est élu avec 28 795 voix.
À la SFIO, il est responsable parlementaire de la Commission nationale d'études aux affaires économiques en 1959, et a appartenu à la Commission administrative fédérale du Nord de 1963 à 1966. En 1967, à 76 ans, il ne se représente pas à la députation.
Il décède à l'âge de 84 ans en 1975. Il a été fait chevalier de la Légion d'honneur en octobre 1958.