Jean, Marie, François, Dominique Duclos
1895 - 1957
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 15 février 1895 à Louey (Hautes-Pyrénées), mort le 28 juin 1957 à Louey.
Député de Seine-et-Oise de 1936 à 1942.
Député de Seine-et-Oise aux deux Assemblées nationales constituantes de 1945 et 1946. Député de Seine-et-Oise de 1946 à 1951.
Frère du précédent, Jean Duclos après avoir commencé son apprentissage à 12 ans, devient horticulteur.
Mobilisé pendant la guerre 1914-1918 aux 49e, 34e puis 73e R.I., il prit part aux combats de Champagne, de la Somme et de Verdun où il fut très grièvement atteint à la face en septembre 1916. Opéré 23 fois, hospitalisé pendant trente-neuf mois, réformé à 100 %, la vue compromise à jamais, il garda toute sa vie des traces douloureuses de ses blessures.
Incapable de reprendre son métier d'horticulteur, il travailla après la guerre dans une usine à Pantin. Se consacrant particulièrement à la défense des droits et des intérêts des anciens combattants, il milita activement au sein de l'Association républicaine des anciens combattants dont il fut le secrétaire national de 1934 à 1939 et de 1944 à 1951 et dont il dirigea l'organe, le Réveil des Combattants.
Ayant adhéré, avec son frère, au Parti communiste en décembre 1920, il fut élu député de la cinquième circonscription de Versailles le 3 mai 1936, au deuxième tour de scrutin, par 12.640 voix contre 9.142 à M. Denis, sur 22.318 votants.
Inscrit au groupe communiste, membre des Commissions de l'armée et des pensions civiles et militaires, il se spécialisa tout naturellement dans les questions intéressant les anciens combattants et victimes de la guerre. Il déposa à ce titre deux propositions de loi concernant les pupilles de la Nation (1936 et 1937) et intervint fréquemment au cours des discussions budgétaires de 1936, 1937 et 1938 relatives aux anciens combattants et pensionnés. En janvier 1939, il demanda à interpeller sur les raisons pour lesquelles le Gouvernement ne s'était pas fait représenter aux obsèques du colonel Raynal, défenseur du fort de Vaux.
Arrêté le 9 octobre 1939 sous l'inculpation d'infraction au décret du 26 septembre 1939 portant dissolution des organisations communistes, déchu de son mandat le 20 février 1940, il fut condamné le 3 avril 1940 à quatre ans de prison avec sursis et 4.000 F d'amende. Il dut le bénéfice des circonstances atténuantes et du sursis à sa qualité de grand mutilé de guerre. Interné à Baillet, puis à l'île d'Yeu, ramené à la Santé, de nouveau interné à Aincourt, il fut libéré le 1er mai 1941.
Il fut rétabli dans ses droits par la décision du Conseil des Ministres du 28 octobre 1944 qui, en vertu de l'ordonnance du 9 août 1944, annula la déchéance dont il avait été frappé.
Elu à la première Assemblée nationale constituante le 21 octobre 1945 en troisième position sur la liste communiste présentée dans la deuxième circonscription de Seine-et-Oise qui obtint 118.109 suffrages sur 366.325 votants, il fut réélu dans les mêmes conditions à la deuxième Constituante par 117.834 suffrages sur 368.888 votants. Membre de la Commission des pensions civiles et militaires et des victimes de la guerre et de la répression, il déposa des propositions de loi en faveur des invalides de guerre, de leurs ayants cause et des anciens combattants. Il intervint à la tribune sur ces question, notamment comme rapporteur.
Toujours troisième sur la liste communiste de la deuxième circonscription de Seine-et-Oise, il entra à l'Assemblée Nationale, sa liste ayant recueilli, aux élections du 10 novembre 1945, 124.915 suffrages sur 363.807 votants. De nouveau membre de la Commissions des pensions, il fut désigné pour les fonctions de juré à la Haute Cour de justice le 27 décembre 1946, le 26 janvier 1948 et le 4 mai 1948. Il déposa des propositions de loi relatives aux pensions et retraites des anciens combattants et à la protection des droits de ceux-ci en matière d'expulsion de leur appartement. Il participa, en séance publique, aux discussions des budgets des Anciens combattants, de propositions de loi relatives au statut des déportés et internés de la Résistance (1948), du projet de loi portant statut provisoire de la S.N.E.C,M.A. (1948), d'interpellations sur les incidents du 11 novembre 1948, de propositions de loi sur le statut des anciens combattants volontaires de la Résistance (1948), du projet de loi portant amnistie relative aux faits de collaboration (1950).
Pratiquement aveugle, son état de santé l'empêcha de se présenter aux élections générales de 1951. Il mourut à Louey le 28 juin 1957 à l'âge de 62 ans. Il était Officier de la Légion d'honneur, médaillé militaire, décoré de la Croix de guerre et de la Croix du Mérite combattant.
Né le 15 février 1895 à Louey (Hautes-Pyrénées)
Décédé le 28 juin 1957 à Louey (Hautes-Pyrénées)
Député de Seine-et-Oise de 1936 à 1940 Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale Constituante (Seine-et-Oise)
Député de la Seine-et-Oise de 1946 à 1951
(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome IV, p. 1523 et 1524)
Après la Libération Jean Duclos est relevé de la déchéance de son mandat de député par décision du Conseil des ministres en date du 28 octobre 1944, prise en application de l'ordonnance du 9 août 1944 portant rétablissement de la légalité républicaine.
Il continue d'exercer ses fonctions de Secrétaire général de l'A.R.A.C. (Association républicaine des anciens combattants) et les assumera jusqu'à sa mort. Premier adjoint au maire de Versailles (1945-1947), il figure en troisième place sur la liste présentée par le parti communiste aux élections du 21 octobre 1945 pour la première Assemblée nationale Constituante dans la deuxième circonscription de la Seine-et-Oise (arrondissements de Versailles, Rambouillet et pour partie de Corbeil). Avec 32,8 % des suffrages exprimés la liste communiste arrive en tête devant le M.R.P. et la S.F.I.O. (respectivement 27,8 % et 19,7 % des voix) et obtient trois des huit sièges à pourvoir. Jean Duclos est réélu dans des conditions sensiblement identiques aux élections du 2 juin 1946 pour la seconde Assemblée nationale Constituante.
Dans ces deux assemblées il siège à la Commission des pensions civiles et militaires et des victimes de la guerre et de la répression. Il dépose quatre propositions de loi ou de résolution relatives aux grands invalides, aux pensions des victimes de la guerre ou de leurs ayant-droits, à la retraite du combattant et à la retraite anticipée des agents publics anciens combattants et victimes de guerre. En séance il prononce deux interventions concernant le relèvement des pensions de guerre.
Inscrit au groupe communiste, Jean Duclos vote les nationalisations et approuve les deux textes successivement proposés comme Constitution de la République française (19 avril et 28 septembre 1946).
Aux élections législatives du 10 novembre 1946, neuf sièges au lieu de huit sont à pourvoir dans la deuxième circonscription de la Seine-et-Oise. Jean Duclos occupe toujours la troisième position sur la liste communiste qui, à nouveau en tête avec 34,8 % des suffrages exprimés obtient quatre élus.
Juré à la Haute Cour de justice jusqu'en 1948, le député de la Seine-et-Oise appartient à la Commission des pensions pendant toute la durée de la législature. Les sept textes qu'il dépose - propositions de loi et rapports - ont trait au domaine de compétence de sa Commission. En séance il intervient fréquemment sur le budget des anciens combattants, leurs pensions, leurs droits sociaux et prend part à la discussion d'un projet de loi portant amnistie de faits de collaboration.
A nouveau candidat aux élections législatives du 17 juin 1951 il ne figure qu'en quatrième position sur la liste communiste qui, toujours en tête, réalise 31,9 % des suffrages exprimés. Ce résultat lui aurait garanti quatre sièges selon la « proportionnelle, à la plus forte moyenne » mais la répartition au plus fort reste introduite en 1951 ramène sa représentation à trois élus.
L'état de santé de Jean Duclos s'aggrave. Devenu pratiquement aveugle, il ne se représente pas aux élections législatives du 2 janvier 1956 et meurt l'année suivante, dans son village natal, à l'âge de 62 ans.