Joseph, Pierre, Louis, Edouard Ducos

1833 - 1910

Informations générales
  • Né le 14 octobre 1833 à Auch (Gers - France)
  • Décédé le 21 juillet 1910 à Châteauneuf-du-pape (Vaucluse - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 3 septembre 1893 au 31 mai 1898
Département
Vaucluse

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 14 octobre 1833 à Auch, mort le 21 juillet 1910 à Châteauneuf-du-Pape (Vaucluse).

Député du Vaucluse de 1893 à 1898.

Cet ancien élève de l'Ecole polytechnique devint chef de bataillon du génie, mais ne poussa pas plus loin dans l'armée de métier. Au fil de l'épée, au prestige de l'uniforme, dès 1877 il préféra le soc de la charrue. II acquit le domaine de la Nerthe et, à l'étonnement de tous, en reconstitua les vignobles de la façon la plus efficace et rentable. Ces succès lui valurent de présider avec autorité et compétence aux destinées de la Société d'agriculture du Vaucluse, puis à celles de Châteauneuf-du-Pape, dont il devint maire.

C'est à la faveur d'une situation électorale confuse qu'il se porta candidat au deuxième tour de scrutin des élections générales législatives des 20 août et 3 septembre 1893, dans la circonscription d'Orange. Les voix républicaines se dispersant sur deux candidats dont le moins bien placé, M. Barbier, radical-socialiste, avait refusé de se désister en faveur du candidat radical arrivé en tête, il profita de la discorde chez l'adversaire et l'emporta, élu par les conservateurs, sous l'étiquette de progressiste, avec 5.514 voix sur 15.256 votants, contre 5.071 et 4.543 suffrages à ses rivaux. Sa profession de foi était celle d'un « rallié », prêt à lutter pour une République ouverte, libérale et décentralisatrice en face d'un parti de République fermée et autoritaire, et, s'il acceptait le maintien intégral de la Constitution républicaine et celui des lois militaires et scolaires, il proposait, curieusement, qu'une fois entrés dans le sacerdoce, les prêtres de toutes religions soient uniquement employés aux services hospitaliers.

Républicain libéral indépendant, il représentait à la Chambre la droite constitutionnelle qui sortait vaincue de la consultation et ne comptait que 33 élus. Au nombre des Commissions dont il fut membre, figurent notamment celle de la réforme générale de l'impôt et celle des chemins de fer. Il rapporta de nombreux textes intéressant le réseau de la vallée du Rhône et se fit le défenseur tenace des intérêts de cette petite région : sériciculture, bouilleurs de cru, restauration du théâtre d'Orange, dégagement du Pont-Saint-Esprit, canal d'irrigation de Pierrelatte, digues de la Motte et de Mondragon. En 1896, dans un long discours sur les contributions directes, il posait déjà, avec beaucoup de pertinence, le problème des finances locales. Sur le plan national, il réagissait toujours avec du caractère, et ce fut lui qui proposa, contre les conclusions de la Commission, un vote de blâme à l'encontre de M. Raynal, ancien Ministre des Travaux publics, accusé d'avoir passé, sur la garantie d'intérêts qui leur était due, un accord secret avec les Compagnies d'Orléans et du Midi.

Il ne fut pas suivi par ses collègues, pas plus que par les électeurs d'Orange quand il sollicita de nouveau leurs suffrages en mai 1898. Les républicains de la circonscription lui opposaient de sérieux adversaires. Un congrès, tenu à Orange le 17 avril et composé de 250 délégués républicains de toutes les communes de l'arrondissement, prit en considération quatre candidatures et demanda à chacun des quatre candidats l'engagement solennel de désistement en faveur du candidat le mieux placé pour éviter une nouvelle victoire de la droite. Au premier tour, M. Ducos arriva en tête avec 7.310 voix sur 17.216 votants, tandis que M. Faure, radical, n'en obtenait que 3.273. Au deuxième tour la lutte fut plus vive, la participation plus importante, mais la discipline convenue entre les groupes des opposants de gauche fit échec à la candidature des conservateurs. M. Ducos obtint 8.382 voix, mais fut battu par M. Paul Faure, avocat à Paris, qui totalisa 9.022 suffrages sur 17.685 votants.

Il ne se représenta pas aux élections générales des 27 avril et 11 mai 1902 mais se porta à nouveau candidat à celles des 6 et 20 mai 1906, au deuxième tour de scrutin comme en 1893, pour tenter de réunir sur son nom les voix radicales et modérées dispersées sur six candidatures, et faire pièce à M. Blanc, candidat socialiste-unifié. Cette initiative profita au contraire au parti socialiste, qui passa de 3.326 voix à 8.665, tandis que M. Ducos n'en rassemblait que 6.589.

Ce devait être la fin de son activité politique. Il mourut quatre ans plus tard, le 21 juillet 1910, dans sa Propriété de Châteauneuf-du-Pape. On lui doit deux études sur les tarifs de transport des produits agricoles. Il était Officier de la Légion d'honneur.