Pierre Augier

1910 - 1963

Informations générales
  • Né le 6 mai 1910 à Manosque (Basses-Alpes - France)
  • Décédé le 5 août 1963 à Pertuis (Vaucluse - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 25 novembre 1962 au 5 août 1963
Département
Vaucluse
Groupe
Socialiste

Biographies

Biographie de la Ve République

AUGIER (Pierre)
Né le 6 mai 1910 à Manosque (Basses-Alpes)
Décédé le 5 août 1963 à Pertuis (Vaucluse)
Député du Vaucluse de 1962 à 1963

Issu d’une famille modeste du Lubéron, Pierre Augier parvient à devenir ingénieur et à réaliser une brillante carrière à Électricité de France. C’est seulement après la Seconde Guerre mondiale qu’il s’engage en politique pour défendre ses convictions socialistes. Sous la pression de ses amis, il accepte de figurer sur la liste du député Charles Lussy – 1936 à 1942 puis 1946 à 1958 – lors des élections municipales de 1947 à Pertuis. Élu par les Pertuisiens, il devient pour son premier mandat adjoint au maire. Apprenant très vite aux côtés de l’expérimenté Charles Lussy, il est élu au renouvellement de mai 1953 maire de Pertuis. Sous son impulsion, la commune du pays d’Aix connaît un développement significatif, passant de 5 621 habitants en 1954 à 6 774 en 1962. La ville a largement bénéficié alors de l’ouverture du centre d’études nucléaires de Cadarache en 1959 à Saint-Paul-lez-Durance.

Fort de son action à la mairie de Pertuis et de ses compétences techniques, Pierre Augier est choisi comme président du syndicat des eaux de la région Durance – Lubéron et du syndicat d’électrification pour les cantons de Cadenet et de Pertuis. Il est également secrétaire général de l’Amicale des maires du Vaucluse.

Désireux de donner une nouvelle dimension à son engagement, il se présente aux élections législatives de novembre 1958 comme candidat de la SFIO (Section française de l'Internationale ouvrière) dans la 2e circonscription du Vaucluse. Arrivé en tête au premier tour avec plus de 600 voix d’avance, il est finalement devancé au second par le candidat de l’UNR (Union pour la nouvelle République), Georges Santoni.

Aux élections législatives de novembre 1962, le duel entre les deux hommes tourne cette fois à l’avantage de Pierre Augier, même s’il ne réunit au premier tour que 10 854 voix et 28,5 % des suffrages exprimés, contre 13 147 au député sortant et 8 342 au candidat communiste, Claude Granoux. Se présentant en défenseur des traditions républicaines, Pierre Augier obtient en effet au second tour 22 265 voix et 54,6 % des voix, grâce notamment au bon report des voix communistes.

Membre du groupe socialiste, le député du Vaucluse siège à la commission de la production et des échanges où, très rapidement, son implication et sa connaissance des dossiers sont reconnues.

Sa première intervention en séance a lieu le 5 février 1963, à l’occasion de la discussion du projet de loi, adopté par le Sénat, relatif à des travaux d’équipement rural en matière d’hydraulique. Sur un sujet qui mobilise alors l’action de beaucoup de maires de petites communes, il évoque notamment la question de la concordance entre le texte proposé et l’article 28 de la loi complémentaire d’orientation agricole. Quelques mois plus tard, le 21 juin, il prend part au débat sur les questions orales relatives à la politique agricole de ses deux collègues héraultais, Raoul Bayou et Paul Coste-Floret. Partageant l’analyse de ces derniers, il s’efforce de présenter la situation de la viticulture dans les départements du Vaucluse et du Var qui, à ses yeux, sont trop souvent oubliés. Après avoir exposé les efforts des viticulteurs durant les dernières décennies et justifié la poursuite des dispositifs de soutien à cette activité agricole, Pierre Augier demande « l’arrêt immédiat et définitif des importations de vins étrangers » et notamment de celles en provenance d’Algérie.

À l’image du groupe socialiste, le député du Vaucluse s’oppose par son vote à la ratification du traité de l’Élysée en juin 1963, et au projet de loi relatif à certaines modalités de grève dans les services publiques en juillet 1963.

Après seulement quelques mois passés au Palais-Bourbon, Pierre Augier décède le 5 août 1963, à l’âge de 53 ans. Son éloge funèbre est prononcé, le 1er octobre 1963, par le président de l’Assemblée nationale, Jacques Chaban Delmas. Il est remplacé dans l’hémicycle par son suppléant, Léon Aymé, également conseiller général et premier adjoint au maire de Pernes. À la mairie de Pertuis, Jean Guigues prend sa succession. Une école de Pertuis ainsi qu’une avenue portent aujourd’hui son nom.

Pierre Augier était médaillé du Travail, chevalier du Mérite agricole et officier des Palmes académiques.