Henri, Joseph Dugué de la Fauconnerie

1835 - 1914

Informations générales
  • Né le 11 mai 1835 à Paris (Seine - France)
  • Décédé le 26 août 1914 à Saint-germain-des-grois (Orne - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Second Empire - Corps législatif
Législature
IVe législature
Mandat
Du 23 mai 1869 au 4 septembre 1870
Département
Orne
Groupe
Extrême-droite
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ire législature
Mandat
Du 20 février 1876 au 25 juin 1877
Département
Orne
Groupe
Appel au peuple
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IIe législature
Mandat
Du 14 octobre 1877 au 24 janvier 1881
Département
Orne
Groupe
Appel au peuple
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IVe législature
Mandat
Du 18 octobre 1885 au 14 octobre 1889
Département
Orne
Groupe
Union des Droites
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ve législature
Mandat
Du 22 septembre 1889 au 14 octobre 1893
Département
Orne
Groupe
Union des Droites

Biographies

Député de 1869 à 1870, de 1876 à 1881, et depuis 1885, né à Paris le 11 mai 1835, neveu du célèbre auteur dramatique Ferdinand Dugué, il fit ses études au lycée Charlemagne, fut reçu licencié en droit à Strasbourg et débuta dans l'administration comme chef de cabinet du préfet de l'Orne (1858) ; il passa ensuite conseiller de préfecture dans la Mayenne, puis dans le Pas-de-Calais, fut nommé sous-préfet de Saint-Jean-d'Angély (1862), puis de Maronnes (1864), et donna sa démission en 1866. Il entra à cette époque au conseil général de l'Orne, et devint président du comice agricole de Mortagne.

Candidat officiel aux élections du 24 mai 1869 dans la 2e circonscription de l'Orne, il fut élu au Corps législatif par 16 338 voix sur 22 467 votants et 27 192 inscrits, contre 6 055 voix au candidat de l'opposition. Il prit place à l'extrême droite, combattit le ministère Emile Ollivier, soutint le plébiscite et vota pour la guerre contre la Prusse. À la mémorable séance du 15 juillet 1870, comme la gauche protestait contre les injures lancées à M. Thiers qui s'efforçait d'empêcher la déclaration de guerre, M. Dugué de la Fauconnerie s'écria : « Il y a quelque chose au-dessus du règlement et de votre propre sentiment, c'est le sentiment du pays, c'est le patriotisme de la France. »

Après la révolution du 4 septembre, il se rendit dans l'Orne, où il contribua à l'organisation de la défense, revint à Paris en 1871, et devint directeur du journal bonapartiste l'Ordre, qu'il ne garda que jusqu'en juillet 1876. En prenant la direction de ce journal, il avait parié 25 000 francs contre 25 000 sous qu'il prouverait que la République était seule cause du démembrement de la France. Le pari fut relevé par un journaliste de la Vienne, Jacquillou (Aristide Couteau), mais n'aboutit pas.

Le 20 février 1876, il fut élu dans la 1re circonscription de Mortagne par 7 117 voix sus votants et 15 538 inscrits, contre 5 367 voix à M. Abadie, candidat républicain, et 640 à M. Albert Le Guay, candidat constitutionnel. Dans sa profession de foi, il demandait l'appel au peuple, « le jour où les pouvoirs publics auront reconnu la nécessité de réviser la Constitution. Cela dit, vous savez ce que je regrette et ce que j'espère. » Il soutint le ministère de Broglie-Fourtou, et vota la dissolution de la Chambre.

Réélu le 14 octobre 1877, par 7 577 voix sur 13 801 votants et 15 813 inscrits, contre 6 157 voix à M. Le Guay, il écrivit, en avril 1878 une lettre à M. Emile de Girardin, et une brochure : Soyons logiques, pour rallier les bonapartistes à la République, puisque le pays s'était prononcé pour elle. Il mit fin à cette situation ambiguë en démissionnant (24 janvier 1881), pour consulter ses électeurs : ceux-ci donnèrent la majorité au candidat républicain, M. Bansart des Bois (6 mars).

Le 8 janvier 1882, M. Dugué de la Fauconnerie se présenta dans l'Orne aux élections sénatoriales : il échoua avec 193 voix sur 583 votants.

En décembre 1884, il écrivit au président du comité électoral de l'Orne, que décidément, la persécution religieuse l'éloignait de la République, et, porté sur la liste conservatrice de l'Orne, aux élections d'octobre 1885, il fut élu, au 2e tour, le 1er sur les quatre restant à élire, par 47 251 voix sur 88 704 votants et 107 583 inscrits. Il prit place à droite, vota contre les ministères républicains, contre l'expulsion des princes, et adhéra à la politique révisionniste du général Boulanger, dont il se déclara « l'homme lige » (octobre 1888). Lors de la discussion de la proposition d'amnistie de M. Clovis Hugues, M. Dugué de la Fauconnerie demanda des discussions d'affaires et non des débats stériles (février 1886), s'efforça, lors de la discussion des douzièmes provisoires (décembre) de prouver la nécessité de la dissolution de la Chambre, et attaqua (février 1888) la gestion financière de la République.

Dans la dernière session il s'est prononcé :
- contre le rétablissement du scrutin d'arrondissement,
- pour l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution,
- contre les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
- contre le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- contre les poursuites contre le général Boulanger.

Chevalier de la Légion d'honneur (1866), officier des Saints-Maurice et Lazare.

On a de lui :
- Le Tribunal de la Rote (1859) ;
- La Bretagne et l'empire (1861) ;
- et plusieurs brochures politiques.

Date de mise à jour: novembre 2017


Né le 11 mai 1835 à Paris, mort le 26 août 1914 à Saint-Germain-des-Grois (Orne).

Député de l'Orne de 1876 à 1881, puis de 1885 à 1893.


(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. II, p. 466 et 467.)

De nouveau candidat en 1889 dans la circonscription de Mortagne, il fut élu au premier tour, le 22 septembre, avec 13.674 voix sur 24.155, contre 10.190 à son seul adversaire, Bansard des Bois. Après avoir été « impérialiste » puis « Gambettiste », il s'était présenté cette fois comme « Boulangiste » : il s'était expliqué sur ses changements d'étiquette dans une longue profession de foi : « Je suis toujours resté le même, avec la même haine et la même terreur non pas de la monarchie, de l'Empire ou de la République, mais du régime parlementaire, c'est-à-dire d'une tyrannie plus exécrable que toutes les autres ». Il voulait « rassurer les intérêts et les consciences » contre le régime parlementaire qui assurait « la tyrannie de la canaille et de l'imbécillité ». Selon lui « la République de Ferry » c'était « l'enfer ».

Nommé membre de diverses Commissions, notamment de celle des patentes, il déposa une proposition de loi relative au droit dit des pauvres perçu sur les représentations théâtrales (1892). Il prit part aussi à la discussion de plusieurs propositions de loi relatives à la création de grandes Commissions parlementaires (1890) et de l'interpellation de C. Dreyfus sur la politique générale du Cabinet et les causes de la retraite du Ministre de l'Intérieur Constans (1890). Il adressa au Ministre de l'Instruction publique une question relative au traitement des instituteurs.

Il fut entendu sur l'ajournement de la discussion du projet de loi et de sa proposition de loi sur l'exercice de la médecine vétérinaire (1890). Il prit part, en outre, à une discussion sur l'arrangement conclu avec le roi du Dahomey (1891), et, au cours du débat sur le budget de l'exercice 1892, exposa en quoi, selon lui, le service colonial était mal organisé.

Le 20 décembre 1892 la Chambre prononça à la demande du Procureur général près la Cour d'appel, la suspension de son immunité parlementaire en même temps que celles d'Emmanuel Arène, Antonin Proust, Jules Roche et Maurice Rouvier. On avait trouvé sur des talons de chèque, des initiales et des commencements de noms ou de prénoms se rapprochant de ceux des intéressés.

Aux élections générales de 1893 il fut battu dès le premier tour de scrutin, le 20 août, par son adversaire malheureux de 1889, Bansart des Bois, qui obtint 11.503 voix sur 22.865, contre 10.766 pour Dugué, qui ne se présenta plus aux élections et mourut le 26 août 1914 à Saint-Germain-des-Grois, à l'âge de 79 ans.