Constant Dulau

1857 - 1911

Informations générales
  • Né le 26 juillet 1857 à Castelnau-chalosse (Landes - France)
  • Décédé le 25 avril 1911 à Castelnau-chalosse (Landes - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ve législature
Mandat
Du 22 novembre 1891 au 14 octobre 1893
Département
Landes
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 20 août 1893 au 31 mai 1898
Département
Landes
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 8 mai 1898 au 31 mai 1902
Département
Landes
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIIe législature
Mandat
Du 27 avril 1902 au 31 mai 1906
Département
Landes
Groupe
Gauche démocratique
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IXe législature
Mandat
Du 20 mai 1906 au 31 mai 1910
Département
Landes
Groupe
Progressiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Xe législature
Mandat
Du 24 avril 1910 au 25 avril 1911
Département
Landes
Groupe
Gauche démocratique

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 26 juillet 1857 à Castelnau-Chalosse (Landes), mort le 25 avril 1911 à Castelnau-Chalosse.

Député des Landes de 1891 à 1911.

Constant Dulau naquit à Castelnau-Chalosse où son père était propriétaire. Ses études secondaires terminées, sa licence en droit acquise et son doctorat obtenu, il entra dans la magistrature debout, fut procureur de la République à Béthune en 1885, à l'époque de son mariage et chef du Parquet de Saint-Omer, en 1891, quand il fut élu député. Il abandonna alors la magistrature et se fit recevoir avocat. Il brigua les suffrages restreints de ses concitoyens et entra ainsi au Conseil municipal de Castelnau-Chalosse, dont il devint maire vers le début du siècle.

Bien que sa carrière judiciaire se soit déroulée dans le nord de la France, ce fut cependant devant les électeurs des Landes qu'il se présenta pour la première fois, dans la circonscription de Saint-Sever, à la faveur d'une élection législative partielle, en remplacement de M. Sourigues, décédé le 2 septembre 1891. Au premier tour de scrutin, le 8 novembre 1891, il prenait déjà la tête, en totalisant 7.238 voix sur 19.271 votants, contre 6.000 à Anatole de Claye et 5.417 à Y. Boucau. Au second tour, le 22 novembre, il était élu avec 11.182 suffrages sur 18.888 votants, contre 7.527 à Anatole de Claye. Au cours des renouvellements législatifs qui eurent lieu en 1893, 1898 et 1902, il fut chaque fois triomphalement réélu : le 20 août 1893, il se laissa prendre 30 suffrages par son adversaire Madray, mais put compter sur son nom 13.785 bulletins sur 15.849 votants ; en 1898, le 8 mai, le même Madray, gagnant à sa cause une centaine d'électeurs de plus, ne pouvait cependant que s'incliner, avec ses 128 voix, devant les 15.891 suffrages qui, sur 17.554 votants, avaient désigné Dulau ; en 1902, celui-ci l'emportait dès le premier tour de scrutin, le 27 avril avec 16.633 voix sur 18.166 votants, abandonnant 377 voix à un nouvel adversaire, Geoffre. Par contre, au renouvellement des 6 et 20 mai 1906, Constant Dulau frôla, au premier tour de scrutin, la défaite : s'il obtenait, sur 21.829 votants, 10.756 voix, il était talonné de près par L'Huillier avec 10.521 suffrages ; mais au second tour, L'Huillier perdit des voix - il n'en eut que 9.635 - et Dulau passa avec 12.368 voix sur 22.161 votants. Le 24 avril 1910, sans retrouver toutefois le rythme triomphal de ses premières élections, il l'emportait dès le premier tour de scrutin par 12.648 voix, contre 3.356 à Labrouche et 3.087 à Hué, sur 21.148 votants.

Constant Dulau se présenta à ses électeurs sous l'étiquette de républicain progressiste : anti-nationaliste et anticollectiviste, « défenseur irréductible de la propriété individuelle », partisan de toutes les réformes inscrites au programme républicain, de la tolérance religieuse et du scrutin d'arrondissement, il préconisait la création d'un impôt sur le revenu ainsi que celle d'un statut des fonctionnaires.

Inscrit au groupe de la gauche démocratique, il remplira avec activité le mandat que ses électeurs lui auront confié pendant près de vingt années et que, seule, la mort interrompra.

Il appartint à de nombreuses Commissions et entra, en 1898, à la Commission du budget dont il fut membre pour les exercices 1899, 1901, 1902, 1904, 1905, 1909 et 1910 ; en 1898 il fit partie de la Commission de l'impôt sur le revenu, en 1899 de celle de la législation criminelle, en 1901 de celle des voies navigables et des ports maritimes, en 1907 et en 1910 de celle des travaux publics et des chemins de fer. Pendant deux années, de janvier 1894 à janvier 1896, il remplit les fonctions de secrétaire de la Chambre, dont il déclina la candidature à cette dernière date.

Il ne déposa guère que des propositions de loi d'intérêt local, une proposition sur la protection de la mère et de l'enfant nouveau-né (1897, renouvelée en 1899), une autre sur les usages locaux en 1903, ainsi, en 1910, qu'une proposition de résolution tendant à compléter l'article 51 bis du règlement de la Chambre.

Son œuvre de rapporteur, par contre, fut beaucoup plus importante. En 1892 et 1893, il rapporta un certain nombre de projets de loi d'intérêt local, spécialement en matière financière, ainsi que la loi du 2 avril 1892 modifiant l'article 435 du Code pénal (attentat contre la propriété), dite loi contre les anarchistes, et la loi du 19 août 1893 concernant les mesures à prendre contre les incendies de forêts dans la région des Maures et de l'Estérel ; en 1894, il rapporta deux mesures destinées à modifier le règlement de la Chambre et, en 1897, la loi du 21 juin 1898 sur le Code rural (police administrative). Lors de la septième législature, de 1899 à 1901, il eut, du fait de son appartenance à la Commission des voies navigables et des ports maritimes, à rapporter de nombreux projets de loi relatifs à l'amélioration de divers ports (Le Havre, Rouen, Bastia, Propriano, Philippeville) ainsi qu'à l'aménagement des canaux de la Marne à la Saône, de Marseille au Rhône, du Rhône à Sète ; durant cette même période, il rapporta, en 1901, pour la seconde fois - la première avait eu lieu en 1897 - mais sans plus de succès, sa proposition de loi sur la protection de la mère et du nouveau-né, ainsi qu'une mesure de modification du Code pénal concernant la répression des troubles provoqués par les ministres des cultes. Durant la législature suivante, il eut à rapporter de nombreux projets et propositions de loi d'intérêt local, spécialement en matière financière, et en 1905 un projet de loi relatif à l'admission à la retraite du personnel féminin des manufactures de l'Etat, ainsi qu'un autre sur les significations d'opposition et de cession en matière de deniers publics. Pendant la neuvième législature, il rédigea, plus particulièrement en 1908, en tant que membre de la Commission des travaux publics et des chemins de fer, toute une série de rapports sur divers projets de loi relatifs à l'établissement de voies ferrées, tant dans le Sud-Ouest de la France et pour assurer les communications ferroviaires avec l'Espagne, d'une part, qu'en Algérie d'autre part ; il présenta aussi un rapport concernant l'amélioration du port de Bordeaux et, toujours en 1908, donna, au nom de la Commission du budget, un avis sur les mesures à prendre contre les risques d'incendie des Maures et de l'Estérel. En 1910, comme lors de la précédente législature, il eut à rédiger plusieurs rapports sur l'établissement de lignes de chemins de fer en Afrique du Nord. Mais il ne faut pas oublier une partie non moins importante à tous points de vue de son œuvre de rapporteur, celle qui a trait aux budgets. S'il intervint simplement dans la discussion des budgets des exercices 1893 (instruction publique), 1896 et 1898 (agriculture), il fut pour les exercices 1899, 1900 et 1901 le rapporteur du budget des travaux publics, celui des cultes pour l'exercice 1904, du rachat des majorats en 1905 et des finances pour l'exercice 1906 ; en 1907 il intervint dans la discussion du budget de l'agriculture et, en 1909 et 1910, fut le rapporteur de celui de la Légion d'honneur ; en 1911, il prit la parole, à propos de la discussion du budget de l'exercice, sur la chasse aux oiseaux migrateurs. Bien entendu, il intervint longuement dans la discussion de tous les budgets dont il avait présenté les rapports ainsi, souvent, qu'à propos d'autres chapitres budgétaires.

Ses interventions à la tribune n'eurent pas le même volume. En 1891, il se fit entendre sur le choix de certains magistrats et dans la discussion d'une proposition de loi relative à la répression des fraudes dans la vente des beurres, intervention qu'il renouvellera en 1896; la même année, .il prendra la parole à l'occasion d'une interpellation sur la politique générale du Gouvernement ; il interpellera lui-même l'année suivante sur les violations de la loi Grammont ; il déposa aussi plusieurs ordres du jour motivés à la suite d'interpellations diverses : en 1896, à la suite de l'interpellation de Jaurès sur les événements de Carmaux, d'une interpellation sur l'application de l'article 16 de la loi sur les délégués à la sécurité des ouvriers mineurs ; il rédigea une disposition additionnelle à l'ordre du jour motivé que Ribot avait présenté à la suite des interpellations de Millerand et Dujardin-Beaumetz sur la politique générale. En 1909, il intervint dans la discussion de la modification du tarif général des douanes.

Bien que partisan de la tolérance religieuse et bien qu'il en approuvât le principe, il ne vota pas la loi de séparation des Eglises et de l'Etat en 1905, car il craignait que son application ne fût génératrice de désordres.

Il mourut en cours de mandat, à Castelnau-Chalosse, le 25 avril 1911, à peine âgé de 54 ans. Son décès étant intervenu pendant l'intersession parlementaire, son éloge funèbre ne fut pas prononcé.

Il avait été membre du Conseil supérieur des prisons et de la Commission extra-parlementaire du Code pénal.