Julien, Pierre, Paul Dumas

1857 - 1910

Informations générales
  • Né le 1er octobre 1857 à Sèvres ( - France)
  • Décédé le 21 avril 1910 (Lieu de décès inconnu)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 3 septembre 1893 au 31 mai 1898
Département
Ariège
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 8 mai 1898 au 31 mai 1902
Département
Ariège

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 1er octobre 1857 à Sèvres (Seine-et-Oise), date et lieu de décès inconnus.

Député de l'Ariège de 1893 à 1902.

Fils de magistrat, Julien Dumas, dont la famille était originaire de l'Ariège, naquit le 1er octobre 1857 à Sèvres, près Paris. Il fit tout naturellement son droit et se fit recevoir avocat à la Cour d'appel de Toulouse. Il plaida quelques causes qui eurent leur heure de célébrité à l'époque : l'affaire Boland en Belgique en 1883 et, en 1890, à Toulouse, l'affairé Redier de La Villate.

Il s'intéressa aux destinées de la commune de Luzenac, dans l'Ariège, dont il était le maire lors de sa première élection comme député en 1893. Mais les attaches qu'il avait su s'acquérir dans le Loiret, où son père, décédé en 1884, était premier président de la Cour d'appel d'Orléans, lui permirent de tenter sa chance à la députation dans l'une ou l'autre région.

C'est aux élections générales législatives des 4 et 18 octobre 1885 qui se déroulèrent au scrutin de liste, que Julien Dumas se présenta pour la première fois dans l'Ariège : au premier tour de scrutin, il était arrivé en quatrième position avec 22.964 voix sur 53.229 votants et obtenait, au second tour, 25.599 suffrages sur 53.266 votants, le dernier élu du département, Lasbaysses, ayant eu 31.435 voix.

À peine trois ans plus tard, une élection partielle eut lieu dans le Loiret, le 26 février 1888, pour pourvoir au remplacement d'Adolphe Cochery et de Fousset élus sénateurs. Julien Dumas rassembla 32.778 voix sur 79.365 votants, ce qui le laissait à 8.000 voix derrière le dernier élu.

Quatre mois plus tard, les 1er et 15 juillet, une seconde élection partielle se déroulait dans le Loiret pour remplacer le docteur Devade décédé le 27 avril : ce fut Louis Lacroix qui l'emporta au second tour de scrutin avec 37.366 voix sur 67.853 votants contre 29.604 voix à Dumas, bien que celui-ci fût arrivé en tête au premier tour avec 21.021 voix contre 21.866 à Louis Lacroix et 20.538 au docteur Eichtal sur 67.241 votants.

Encouragé par les résultats obtenus dans ce département, il se porte, aux élections générales des 22 septembre et 6 octobre 1889, dans la première circonscription d'Orléans contre Rabier qui, bien qu'en seconde position au premier tour de scrutin avec 7.320 voix derrière Dumas qui en avait obtenu 7.626, sur 17.765 votants, emporte le siège au second tour avec 9.200 suffrages, contre 8.532 à Dumas sur 17.882 votants.

Nullement rebuté par ces échecs successifs, il saisit encore une fois l'occasion d'une élection partielle, le 20 avril 1893, mais dans 1'Ariège cette fois-ci, pour tenter d'entrer à la Chambre ; il s'agit de remplacer dans la circonscription de Pamiers, Lasbaysses, décédé le 11 février précédent. Ce n'est qu'au second tour de scrutin, seulement, que Julien Dumas se lance dans la bataille, en tentant de contrer la candidature de Wickersheimer, ancien député de l'Aude de 1885 à 1889, battu à Carcassonne le 22 septembre 1889 et qui cherche à retrouver un siège en se présentant à Pamiers. Wickersheimer est élu sans peine avec 10.332 voix sur 17.174 votants, alors que Julien Dumas totalise seulement 6.819 suffrages.

Ce ne sera qu'à la sixième tentative qu'il verra enfin les portes du Palais Bourbon s'ouvrir devant lui : il sera élu dans l'Ariège, dans la circonscription de Pamiers, au second tour de scrutin lors des élections générales des 20 août et 3 septembre 1893. Au premier tour, en effet, son duel avec Wickersheimer, de nouveau, s'annonce mal ; celui-ci, en effet, le précède de peu, il est vrai, avec 6.304 suffrages sur 17.052 votants, contre 5.829 à lui-même et 3.648 à Guillard ; au second tour, la situation se renverse : Dumas l'emporte de justesse, avec 8.858 voix sur 17.815 votants, c'est-à-dire 144 voix de plus que Wickersheimer que en rassemble 8.714.

Aux élections générales des 8 et 22 mai 1898, il est réélu au second tour de, scrutin ; le 8 mai, il lui manque 1.920 voix pour atteindre la majorité : il en obtient 6.744 sur 17.327 votants contre 5.872 à un nouvel adversaire Tournier et 4.549 à Robichon ; le 22 mai, il est élu par 9.844 voix sur 18.230 votants contre 8.360 à Tournier. Au renouvellement de 1902, il se fait battre dès le premier tour de scrutin, le 27 avril, en ne recueillant que 8.222 voix contre 10.745 à Tournier, sur 19.087 votants. Sa carrière politique prend fin avec cet échec.

Dans d'éloquentes circulaires électorales où les envolées ne se comptent plus, il proclame qu'il « représente la République modérée et... lutte contre le radicalisme socialiste » et, partisan de « l'impôt global et progressif sur le revenu », résume son programme en trois mots : « libéralisme, tolérance, réformes ».

À la Chambre, où il siège dans les rangs des républicains et est inscrit au groupe de la défense nationale, il appartint à diverses Commissions, dont la Commission chargée d'examiner s'il y a lieu de mettre en accusation un ancien Ministre des Travaux publics (1895), celle de législation criminelle (1899) et celle de l'amnistie (1900). Il déposa une proposition de loi tendant à modifier l'article 131 du Code de justice militaire (1894) et plusieurs autres d'intérêt local (1895, 1899, 1900, 1901). Son éloquence naturelle le fit souvent monter à la tribune, où on l'entendit à propos de la suppression de la publicité des exécutions capitales, des menées anarchistes, des crédits destinés à financer l'expédition de Madagascar (1894), d'une interpellation socialiste au sujet du traité sino-japonais et d'une autre sur l'inauguration du canal de Kiel. Il interpella lui-même le Gouvernement à propos de la restitution au jury de l'appréciation des délits d'opinion, sur l'abus de la mensuration et fut entendu sur l'urgence d'une proposition de loi tendant à abroger les lois de 1893 et 1894 sur les associations de malfaiteurs et la répression des menées anarchistes (1898) ; sans intervenir pour autant dans la discussion, il déposa plusieurs ordres du jour motivés à la suite d'une interpellation concernant l'expédition de Madagascar (1895), de ses propres interpellations sur les délits d'opinion (1895) et sur l'abus de la mensuration (1897), à la suite d'une interpellation de M. Dron sur la politique générale du Gouvernement (1898). Il intervint dans la discussion du budget des exercices 1898, 1900 et 1902 ; au cours de cette dernière discussion, il déposa sans succès un amendement tendant à supprimer la peine de mort. Son activité fut moindre au cours de la septième législature : deux questions au Garde des Sceaux sur l'incorrection de langage d'un substitut au Parquet de la Seine (1898) et sur l'abus des confrontations judiciaires (1901), une demande d'interpellation sur la politique générale du Gouvernement (1899) et, la même année, un ordre du jour motivé à la suite d'une interpellation sur l'affaire Dreyfus (mort du colonel Henry).

Julien Dumas, après son échec de 1902, reprit sa robe d'avocat à Toulouse. Les recherches entreprises pour trouver la date et le lieu de son décès sont restées sans résultat.