Jean-Jacques, Henri, André Dumoret

1892 - 1979

Informations générales
  • Né le 24 juin 1892 à Montmorency ( - France)
  • Décédé le 20 avril 1979 à Paris (Paris - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVe législature
Mandat
Du 8 mai 1932 au 31 mai 1936
Département
Loir-et-Cher
Groupe
Gauche radicale

Biographies

Né le 24 juin 1892 à Montmorency (Seine-et-Oise).

Député du Loir-et-Cher de 1932 à 1936.

Issu d'une famille originaire du Sud-Ouest de la France, Jean-Jacques Dumoret eut une enfance triste, sans foyer. Pensionnaire chez les dominicains d'Arcueil, puis au lycée Janson de Sailly, il perdit, à 16 ans, la grand-mère qui l'élevait. Il venait heureusement de passer avec succès ses deux baccalauréats. Désormais seul avec lui-même, il dut affronter les épreuves de l'existence malgré son jeune âge et gagner son pain. Travaillant le jour, d'abord dans une maison de soieries, puis à la librairie Hachette, enfin a la Société syndicale de Banque, il faisait son droit la nuit, avec une conscience et un acharnement tels que, sans avoir fréquenté une seule fois la Faculté, il fut reçu avec trois boules blanches, éloges et félicitations du jury.

Il prêtait serment à la Cour d'appel de Paris le 15 octobre 1912 et était appelé par l'armée un an plus tard pour accomplir son service militaire normal. Durant cette période, il réussit à obtenir la première partie de son doctorat en droit, sciences juridiques. Puis la guerre survient. Volontaire pour les armées, il en revient six ans plus tard avec le grade de sous-lieutenant, ayant rempli plusieurs missions spéciales au front d'octobre 1914 à février 1915.

Rendu à la vie civile, il devient second secrétaire de la Conférence des avocats, à son premier concours, et son discours de rentrée sur Latude est resté célèbre au Palais de justice. Il reçoit le prix Cartier et le prix Audiffret-Pasquier attribué à l'avocat le plus méritant. Premier vice-président et organisateur de l'Union .des jeunes avocats en 1923, collaborateur du bâtonnier Aubépin, sa carrière se poursuit, brillante. Il est avocat de la S. N. C. F., de plusieurs sociétés bancaires et d'organismes syndicaux ; il est le conseil juridique de l'Association générale des mutilés de guerre de 1915 à 1929, après en avoir été un des organisateurs et dont il préside pendant trente ans, de 1923 à 1953, la section du 17e arrondissement de Paris.

Ses goûts artistiques bien connus en font le rapporteur de la Commission juridique du cinéma, de l'Association littéraire artistique internationale à l'exposition des arts décoratifs de Paris en 1925, puis à Lugano (1927), au Caire (1929), à Budapest (1930). On lui doit le premier Code du cinéma (1922). L'intérêt qu'il porte à l'aviation fait de lui l'organisateur et le conseiller juridique de l'Association des professionnels navigants de l'aviation, et de l'Amicale des anciens de l'aviation (1927-1930), le secrétaire général des Congrès internationaux de l'aviation (Reims 1928 et 1929), et le conseiller juridique de la Fédération nationale des aviateurs (1929).

Tout au long de sa carrière, il a été l'âme de l'Association amicale des anciens élèves du lycée Janson-de-Sailly, dont il est toujours le président. Il organisa, à ce titre, diverses cérémonies, dont celle du cinquantenaire de ce lycée très parisien sous la présidence de M. Albert Lebrun, Président de la République. Il y fit honorer, le premier, en 1949, le Consul général de Suède Raoul Nordling, ancien élève du lycée, en présence du Gouvernement et des plus. hautes personnalités officielles du pays. Lors des élections générales législatives des 22 et 29 avril 1928, s'il se refusa à s'opposer, dans le 17e arrondissement de Paris, à la candidature glorieuse du président des aveugles de guerre, Georges Scapini, il essaya avec l'appui de Maginot et de Milliès-Lacroix, vice-président du Sénat, et des sénateurs de la circonscription, de ravir au socialiste Léo Bouyssou son siège de député des Landes. Malgré le soutien des membres de la Haute Assemblée, J.-J. Dumoret ne put emporter, en seize jours de campagne, l'adhésion totale des 18.129 votants de la première circonscription de Mont-de-Marsan, qui, s'ils furent 5.487 à lui apporter leurs suffrages, désignèrent Léo Bouyssou comme leur représentant, en lui accordant 11.404 voix.

Mais c'est en définitive dans le Loiret-Cher que ce Solognot d'adoption choisit de se présenter, dans la circonscription de Romorantin, aux élections générales des 1er et 8 mai 1932. Il s'agissait, là encore, de battre un socialiste ; dès le premier tour de scrutin, il distançait, avec 7.257 voix sur 16.300 votants, le député sortant S.F.I.O. Georges Richard, qui rassemblait 6.729 suffrages, 1.800 autres allant au radical-socialiste Bordes ; au second tour, J.-J. Dumoret enlevait le siège avec 8.422 voix sur 16.553 votants, contre 7.938 à Georges Richard, resté son unique adversaire. Quatre ans plus tard, le 26 avril 1936, il lui manqua 953 voix pour être réélu au premier tour de scrutin où il distançait, avec 7.160 voix sur 16.225 votants, de 2.700 voix, le socialiste Kléber Beaugrand qui tentait de rendre à la S.F.I.O. le siège de Romorantin ; au second tour, le 3 mai, le radical Massacré, qui avait obtenu 3.490 suffrages le 26 avril, ne se maintint pas, et ce fut Beaugrand qui l'emporta avec 8.325 voix sur 16.570 votants, alors que J.-J. Dumoret, avec 259 voix de moins (8.066 bulletins à son nom) dut s'incliner.

Après une campagne orageuse au cours de laquelle il défendit son programme dans la ligne politique instaurée par Raymond Poincaré et résuma son hostilité au socialisme dans la formule « pas de socialisme, mais des réformes sociales », il s'inscrivit, lors de son accession à la Chambre des députés, au groupe de la gauche radicale. Il appartint dès 1932 à la Commission de l'aéronautique, dont il fut d'emblée l'un des vice-présidents. A ce titre, il avait, prophétisant, souligné qu'une guerre éventuelle serait gagnée par le pays qui posséderait l'avantage des 5.000 derniers avions, et insisté sur l'intérêt d'installer des usines de fabrication en Algérie, sous l'Atlas, hors d'atteinte, à l'époque, des bases allemandes. Il avait précédemment, en 1930, obtenu du Président Poincaré la création du fonds de réserve pour les pilotes, tant civils que militaires. Il fut également membre de la Commission de l'enseignement et des beaux-arts. Il déposa en 1932 une proposition de loi concernant l'application de l'impôt sur le revenu aux remboursements et amortissements effectués par les sociétés, mais ce fut surtout en matière d'agriculture qu'il fit œuvre de législateur. Sa proposition de loi, en 1933, relative à l'établissement d'une taxe spéciale sur la grande meunerie fut discutée en même temps que le projet de loi sur le marché du blé qui aboutit à la loi du 10 juillet 1933. En 1935, il déposa une autre proposition de loi relative aux conditions de promotion des officiers supérieurs, deux autres tendant à modifier certaines dispositions de la loi du 24 décembre 1934 sur l'assainissement du marché des vins et, en 1936, une dernière enfin tendant à protéger les cultures contre les dégâts commis par le gibier ; la même année il tenta, par une proposition de résolution, de faire intensifier les moyens de lutter contre le doryphore.

Ses discours à la tribune seront axés sur deux grandes préoccupations : l'aéronautique et l'agriculture. En ce qui concerne cette dernière, il interviendra en 1932, 1933 et 1934 dans la question des prix et du marché du blé, en 1933 et 1934 à propos de la viticulture et du marché des vins, en 1933 de la réorganisation des halles centrales et en 1936 des dommages causés aux cultures par le gibier ; mais c'est en matière d'aviation qu'il fit ses premières armes, dès 1932, au cours de la discussion d'interpellations sur l'aéropostale, à propos desquelles il déposera un ordre du jour. En 1933, la discussion des projets de loi relatifs au redressement budgétaire et au budget de l'exercice 1933 lui donnera l'occasion d'intervenir longuement, et sur de multiples chapitres, à propos de l'aéronautique, ainsi que dans la discussion du projet de loi concernant un programme de travaux intéressant la défense nationale. En qualité de vice-président de la Commission de l'aéronautique, il fut chargé en 1934, par le Président Doumergue, alors président du Conseil, d'une mission en Europe centrale, Prague, Vienne, Budapest, Bucarest, Istanbul, Athènes, Venise, au titre de contrôleur de l'aviation marchande. Il accomplit également en 1934 et 1935 deux missions au même titre, au Maroc.

Après 1936, J.-J. Dumoret reprit sa robe d'avocat, sans cesser pour autant de s'intéresser aux choses de la politique. Il eut en effet tout loisir pour entrer, en 1937, au conseil général du Loir-et-Cher, où il siégea jusqu'en 1945. Il avait accédé à la présidence de la gauche radicale en 1935 puis, en 1936, du Parti radical français et enfin, de 1937 à 1939, du Parti radical-indépendant.

Maintenu dans les cadres de l'armée sur sa demande, il fut mobilisé en septembre 1939 et volontaire pour la zone des armées aériennes au G.Q.G. de l'Air, du 13 septembre 1939 au 13 août 1940 ; il est capitaine honoraire.

Avocat des Ministères de la Reconstruction (1948) et des Finances (1949), de grandes banques, dont la Société générale, du tourisme français, de l'Union des agences de voyages françaises et leur Fédération internationale, de Péchiney, de la boucherie en gros de Paris, il détient toujours, depuis 1956, le record mondial des dommages-intérêts pour avoir obtenu de la Cour de Paris la plus forte indemnité jamais accordée à une victime des accidents de la route.

Ses nombreux collaborateurs témoignent de la valeur de sa formation, entre autres l'avocat général Mazet, le procureur général J.-J. de Bresson, Marcel Gagne, conseiller à la Cour de cassation, Emile Laffon, administrateur civil de la France en Allemagne occupée, J.-L. Tixier-Vignancour, le président Edgar Faure, etc.

Auteur d'une plaquette sur Latude, une détention au XVIIIe siècle (1921), chroniqueur au Journal (1921-1925), à la Gazette du Palais, il est membre de la Société des gens de lettres depuis 1948.

J.-J. Dumoret est Officier de la Légion d'honneur, Officier des Palmes académiques, Officier du Mérite agricole, Officier du Mérite social, Officier de l'Etoile noire du Bénin et titulaire de la Médaille de vermeil de la Ville de Paris.

Il est vice-président du groupement des anciens députés de la IIIe République.




Né le 24 juin 1892 à Montmorency (Seine-et-Oise)
Décédé le 20 avril 1979 à Paris (17e)

Député du Loir-et-Cher de 1932 à 1936

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome IV, p. 1557 à 1559)

Démobilisé le 13 août 1940, Jean-Jacques Dumoret reprend l'exercice de sa profession d'avocat au barreau de Paris.

Après la Libération, gravement blessé dans une réunion électorale, il s'éloigne de la vie politique.

Avocat des ministères de la reconstruction (1948) et des finances (1949) il conseille également de grandes entreprises.

Par ailleurs, Jean-Jacques Dumoret exerce d'importantes fonctions au sein de nombreuses associations : président de l'Association générale des mutilés de guerre et de la Ligue de la protection des populations civiles contre la guerre, vice-président du groupe des anciens députés de la IIIe République et président des anciens élèves du lycée Janson-de-Sailly.

A la suite du décès de Georges Litalien, député indépendant du Loir-et-Cher, une élection partielle est organisée les 18 janvier et 2 février 1953. Jean-Jacques Dumoret n'y recueille que 4 % des suffrages au premier tour.

Il meurt à Paris le 20 avril 1979.