Eugène, Henri Dunaime
1855 - 1926
- Informations générales
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- Né le 11 octobre 1855 à Charleville (Ardennes - France)
- Décédé le 17 décembre 1926 à Revin (Ardennes - France)
1855 - 1926
Né le 11 octobre 1855 à Charleville (Ardennes), mort le 17 décembre 1926 à Revin (Ardennes).
Député des Ardennes de 1893 à 1914 et de 1924 à 1926.
Fils d'un marchand d'écorces de Charleville, Henri Dunaime naquit dans cette ville le 11 octobre 1855. Après ses études secondaires, il passa son doctorat en droit avec une thèse portant, pour le droit romain, sur La garantie de l'éviction en matière de vente, et pour le droit français sur La législation des cours d'eau non navigables ni flottables considérée plus spécialement dans ses rapports avec le commerce et l'industrie, publiée en 1883.
Il fut sans succès candidat aux élections générales législatives des 22 septembre et 6 octobre 1889, dans l'arrondissement de Rocroi et, arrivé en troisième position au premier tour de scrutin, il ne se maintint pas au second tour.
Il fut élu pour la première fois quatre ans plus tard, lors des élections générales des 20 août et 3 septembre 1893. Arrivé en tête au premier tour de scrutin avec 4.097 voix contre 3.530 au député sortant radical Jacquemart, et 2.020 au socialiste Dupont sur 9.804 votants, il triompha au second tour avec 6.464 voix sur 7.353 votants, Jacquemart et Dupont n'obtenant respectivement que 144 et 83 voix. Les 8 et 22 mai 1898, il était en tête avec 4.932 voix sur 10.836 votants au premier tour et l'emportait de peu au second tour avec 5.747 voix sur 11.466 votants, contre 5.665 au radical-socialiste Lartigue, maire de Givet. Aux élections générales des 27 avril et 11 mai 1902, en tête au premier tour avec 3.339 suffrages sur 11.136 votants, il passait au second tour avec 6.002 voix sur 11.418 votants, contre 4.376 à Fénaux. Lors du renouvellement de 1906, il prela tête dès le 6 mai avec 4.190 voix sur 11.340 votants et obtenait, le 20 mai, 4.801 suffrages sur 11.456 votants, contre 4.667 à Demoulin et 1.949 à Lorent. Aux élections générales des 24 avril et 8 mai 1910, il n'arrivait qu'en seconde position, au premier tour, avec 2.996 voix sur 11.300 votants, contre 3.696 à Demoulin, qui en obtenait au second tour 5.417 sur 11.650 votants, alors qu'Henri Dunaime était élu avec 6.301 suffrages. Ce fléchissement de la faveur des électeurs devait trouver sa sanction en 1914. Le 26 avril, au premier tour de scrutin, il obtenait 3.200 voix, derrière Demoulin qui totalisait 4.615 suffrages sur 11.326 votants, mais était distancé de peu au second tour par son adversaire qui rassemblait 5.752 voix sur 11.660 votants, alors que lui-même n'en pouvait compter que 5.676, soit 137 voix de moins seulement. Henri Dunaime ne se représenta pas en 1919, mais aux élections générales des 11 et 25 mai 1924, il brigua les suffrages de ses concitoyens ardennais sur la liste d'Union républicaine où il était inscrit le quatrième et ayant obtenu 27.689 voix sur 69.717 votants, fut élu à la plus forte moyenne.
Inscrit à la Chambre, au groupe de la gauche radicale, Henri Dunaime s'était présenté à ses électeurs comme « républicain progressiste, voulant une « République juste pour tous » et une « nouvelle Chambre résolument réformatrice » ; il préconisait des mesures sociales comme la construction d'une caisse nationale des retraites pour les invalides du travail, la modification de la fiscalité en demandant « plus au riche et moins au pauvre ».
En prononçant son éloge funèbre en 1926, Raoul Péret a dit de lui qu' « il était de ceux qu'une invincible timidité éloigne de la tribune » (il n'y intervint en effet que deux fois en vingt-trois années de mandat) ; aussi fût-ce surtout dans les Commissions, ou comme rapporteur, que son activité s'exerça.
Il appartint, en effet, à une vingtaine de Commissions, principalement, pendant plusieurs législatures, à celle de la réforme judiciaire et, lors de son retour à la Chambre en 1924, à celle de législation civile, dont il fut nommé vice-président.
Il fit ses premières armes, au début de sa carrière parlementaire, en rapportant de nombreux projets de loi d'intérêt local relatifs à l'assistance médicale gratuite ou à l'autorisation accordée à certains départements de s'imposer extraordinairement. Il fut le rapporteur, en 1895, d'une proposition de loi du général Riu concernant la création d'un « ordre du mérite industriel et commercial », en 1896, d'une proposition de loi Rabier créant une addition à l'article 103 du Code du commerce au sujet de la responsabilité des chemins de fer et d'une proposition de loi, adoptée par le Sénat, tendant à modifier les articles 843, 844 et 919 du Code civil concernant les rapports à succession ; en 1899, se souvenant que son père avait été marchand d'écorces, il déposa une proposition de loi tendant à modifier le tarif général des douanes en ce qui concerne les tanins exotiques. Il prit la parole pour la première fois en 1899, en intervenant dans la discussion du budget de l'exercice 1900 à propos de questions de chemins de fer et la seconde et dernière fois, quinze ans plus tard, en 1914, en participant à la discussion d'une proposition de loi modifiée par le Sénat, relative aux retraites des ouvriers mineurs. Après la grande guerre, lorsqu'il revint au Parlement en 1924, son activité ne s'exerça qu'au sein des Commissions.
Président du conseil d'administration des Etablissements métallurgiques Thomé-Génot à Nouzonville dans les Ardennes, il s'occupa aussi de questions de mutualité et mourut à Revin, à l'âge de 71 ans, le 17 décembre 1926. Son éloge funèbre fut prononcé le jour même par Raoul Péret qui célébra son « esprit probe et droit » et la « sûreté de son jugement qui firent merveille dans les Commissions.