Alphonse, Joseph Dupont

Né le 26 octobre 1880 à Viriat (Ain), mort le 22 avril 1945 à Bourg (Ain).

Député de l'Ain de 1936 à 1942.

Alphonse Dupont naquit à Viriat, dans l'Ain, où il reçut, avec les leçons de l'instituteur public « l'amour de la Patrie », du « régime démocratique » et des « institutions républicaines ». Il fut mobilisé dès le 2 août 1914 et resta aux armées jusqu'à la fin des hostilités. Installé à Bourg depuis 1905, il y était entrepreneur de camionnage et correspondant des chemins de fer du P.L.M. Il entra au Conseil municipal de Bourg en 1924 et, cinq ans plus tard, en 1929, devenait adjoint au maire. En 1935, il fut élu maire de Bourg à l'unanimité, et le resta jusqu'en septembre 1944. A l'automne de 1935, l'association des maires du département en fit son président.

Alphonse Dupont se présenta pour la première fois aux élections générales législatives des 26 avril et 3 mai 1936, dans la première circonscription de Bourg, au siège laissé vacant par le départ de Tony Révillon élu sénateur le 17 novembre 1935. Alphonse Dupont ne triompha qu'au second tour de scrutin; au premier tour, il était arrivé en tête avec 7.068 voix sur 14.751 votants, contre 4.021 au candidat S.F.I.O. Chataigner, 2.781 au radical-socialiste Bonnet et 709 au communiste Laudet ; au second tour, le candidat S.F.I.O. étant resté seul en lice contre lui et n'ayant obtenu que 7.168 suffrages, il fut élu avec 7.890 voix sur 15.167 votants.

Il s'était présenté à ses électeurs comme un républicain social, réformiste, national, se défendant farouchement d'être un « républicain réactionnaire et de droite », ainsi que l'en accusaient ses adversaires. Il se disait aussi « indépendant », refusant d'être « jamais l'homme d'un parti ni l'homme d'une politique », rejetant donc toute investiture et désirant conserver le libre choix de son vote dans le seul intérêt de ses électeurs.

A la Chambre, où il siégea avec le groupe de l'alliance des républicains de gauche et des radicaux indépendants, son activité fut discrète et s'exerça surtout dans les Commissions. Dès 1936, il appartint en effet aux Commissions de l'administration générale, départementale et communale et à celle des travaux publics et des moyens de communication, auxquelles sa double expérience d'édile et d'entrepreneur de transports le destinait tout naturellement. Il déposa, en 1937, une proposition de loi tendant à modifier l'article premier de la loi du 8 janvier 1921, fixant la taxe à l'abattage, pour attribuer quelque revenu supplémentaire aux communes déshéritées. Il fut aussi l'auteur de rapports sur les élections de divers députés.

Au Congrès du 10 juillet 1940, à Vichy, il vota les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.

Il conserva la mairie de Bourg-en-Bresse pendant toute la durée de la guerre, jusqu'à la libération, et mourut quelques mois plus tard, à Bourg, le 22 avril 1945 à l'âge de 65 ans.