Hubert Dupont-Fauville

1923 - 2003

Informations générales
  • Né le 3 décembre 1923 à Neuilly-sur-seine ( - France)
  • Décédé le 23 janvier 2003 à Aix-en-provence (Bouches-du-Rhône - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IVe législature
Mandat
Du 30 juin 1968 au 1er avril 1973
Département
Pas-de-Calais
Groupe
Union des démocrates pour la République

Biographies

Biographie de la Ve République

Hubert DUPONT-FAUVILLE
Né le 3 décembre 1923 à Neuilly-sur-Seine (Seine)
Décédé le 23 janvier 2003 à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône)
Député du Pas-de-Calais de 1968 à 1973

Originaire d’une famille du Nord, Hubert Dupont-Fauville est né le 3 décembre 1923 à Neuilly-sur-Seine. Son père, Maurice Dupont, est assureur conseil. Hubert Dupont-Fauville fait ses études à l’institution Sainte-Croix de Neuilly, puis intègre l’école d’agriculture du Chesnay dans le Loiret. Âgé d’à peine 17 ans lorsque la guerre éclate, il s’engage volontairement dans l’armée. Par la suite, il embrasse la profession de son père, assureur conseil. Il devient également administrateur de société.

Hubert Dupont-Fauville s’engage en politique après les événements de mai 1968. Ce père de deux enfants est en effet présenté par l’Union pour la défense de la République dans la 9e circonscription du Pas-de-Calais qui comprend notamment Béthune. Ce parachutage inattendu est lié à la défection de Charles Dubout : investi par les gaullistes depuis 1962, l’avocat a décidé de ne pas représenter à la suite de ses deux échecs.

Malgré une présence active sur le terrain, la candidature d’Hubert Dupont-Fauville souffre de son image de « parachuté », étranger à la région et sans expérience politique. En outre, la circonscription n’a jamais été remportée par un gaulliste. Pourtant, après les événements de mai 1968, le contexte est favorable. En outre, son nom n’est pas inconnu des électeurs car son frère, Antoine, est alors directeur du Crédit national. Marqué les mouvements qui ont secoué la France du printemps 1968, la profession de foi d’Hubert Dupont-Fauville se caractérise par sa virulence à l’encontre des dirigeants de gauche. Il juge que les « libertés sont menacées par des organisations totalitaires avec la complicité honteuse des opposants qui ont peur du suffrage populaire ». Il rappelle que « le peuple français a droit à la parole. C’est à lui seul de décider démocratiquement de son destin contre tous les extrémistes totalitaires qui veulent imposer leur dictature par la violence ». La vague gaulliste se ressent dans les urnes. En effet, Hubert Dupont-Fauville réalise le meilleur score d’un gaulliste dans la circonscription : à l’issue du premier tour, avec 16 269 voix et 35,1636 % des suffrages exprimés, il n’est devancé par le député sortant communiste, Edouard Carlier, que de 153 voix. Le socialiste Jacques Vincent, le candidat de Progrès et Démocratie moderne, René Dhaine, et Pierre Poisson du PSU n’ont recueilli que 6 154, 5 376 et 1 185 voix, respectivement. Grâce à un bon report des voix de René Dhaine au second tour, Hubert Dupont-Fauville est élu député avec plus de 51,2 % des suffrages exprimés.

Le député de Béthune s’inscrit au groupe UDR. Durant toute la durée de la législature, il siège à la commission de la production et des échanges. Il est également, en novembre 1968, membre de la commission spéciale chargée d’examiner le projet de loi tendant à favoriser le développement économique et social de la Nouvelle-Calédonie, puis, en octobre 1969, membre de la commission spéciale chargée d’examiner le projet de loi portant diverses dispositions d’ordre économique et financier, et, enfin, en décembre 1972, de la commission spéciale constituée pour examiner le projet de loi d’orientation du commerce.

Il est également rapporteur au nom de la commission de la production, du projet de loi modifiant la réglementation minière en Nouvelle-Calédonie, dans la perspective de l’exploitation du nickel, Il se spécialise sur les enjeux de ce territoire, puisqu’il est, en mai 1971, rapporteur du projet de loi relatif à l’extension de l’épargne logement en sa faveur, après avoir présenté, en juin 1970, un rapport d’information à la suite d’une mission effectuée dans le Pacifique, en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie.

Il est par ailleurs nommé en avril 1971 rapporteur du projet de loi sur la protection des jeunes animaux et la défense de leurs acheteurs.
Hubert Dupont-Fauville est également l’auteur de deux propositions de loi : l’une portant réglementation du crédit à la consommation des particuliers, le 19 décembre 1969, l’autre tendant à modifier le code électoral sur la question du régime des incapacités électorales à titre temporaire, le 10 juin 1970.
À la tribune, le député de Béthune s’intéresse particulièrement à la situation de l’industrie française. Sa première intervention, le 5 novembre 1968, à l’occasion de l’examen des crédits de l’Industrie prévus par le projet de loi de finances pour 1969 est consacrée à l’avenir, alors menacé, du bassin minier du Pas-de-Calais. Celui-ci se fait également le porte-parole de ses administrés, relayant notamment leurs inquiétudes sur l’état des routes dans la région, le 13 novembre 1968, ou sur la situation du logement, lors des questions d’actualité du 19 juin 1970, comme de l’examen des crédits prévus au titre de l’Équipement par le projet de loi de finances pour 1971, le 5 novembre 1970. Ses autres interventions sont variées et nombreuses. Il dépose ainsi de nombreux amendements sur la proposition de loi tendant à instituer une carte professionnelle d’« agent immobilier » et de « mandataire en vente de fonds de commerce » discutée en décembre 1968.

Lors des grands scrutins de la législature, Hubert Dupont-Fauville vote dans un sens favorable aux gouvernements, qu’il s’agisse de l’exercice du droit syndical dans les entreprises (4 décembre 1968), du renforcement de la garantie des droits individuels des citoyens (28 mai 1970), du projet de loi Pleven dite « anticasseurs » (4 juin 1970), de la réduction du service national à douze mois (10 juin 1970), des déclarations de politique générale du gouvernement Chaban-Delmas (15 octobre 1970 et 24 mai 1972). Néanmoins, il s’abstient volontairement lors du vote sur le projet de loi portant création des régions le 27 avril 1972.

Malgré son intense activité législative, le député du Pas-de-Calais peine à s’implanter durablement dans la région. En 1971, il échoue à remporter la mairie de Béthune, gagnée par Paul Breynaert, conseiller municipal depuis 1965. En 1973, il sollicite le renouvellement de son mandat parlementaire. Les élections se présentent cependant sous un jour moins favorable. Il tente de mobiliser contre une victoire de la gauche qui serait, à ses yeux, « une victoire du passé », mais les électeurs choisissent massivement les candidats de gauche : au premier tour, le communiste Edouard Carlier recueille 35,5 % des suffrages exprimés, le socialiste Jacques Mellick 21,8 %, tandis qu’Hubert Dupont-Fauville se place en troisième position et n’en réunit que 20,9 %. Seul représentant de la gauche au second tour, Edouard Carlier bat largement Hubert Dupont-Fauville, avec 55,3 % des suffrages exprimés, et retrouve son siège au Palais-Bourbon.

Après cet échec, l’ancien député de Béthune se retire de la vie politique et se concentre sur ses activités professionnelles. Il s’éteint le 23 janvier 2003 à Aix-en-Provence.