Armand Duportal

1814 - 1887

Informations générales
  • Né le 17 février 1814 à Toulouse (Haute-Garonne - France)
  • Décédé le 1er février 1887 à Toulouse (Haute-Garonne - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ire législature
Mandat
Du 5 mars 1876 au 25 juin 1877
Département
Haute-Garonne
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IIe législature
Mandat
Du 14 octobre 1877 au 14 octobre 1881
Département
Haute-Garonne
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 4 septembre 1881 au 14 octobre 1885
Département
Haute-Garonne
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IVe législature
Mandat
Du 18 octobre 1885 au 1er février 1887
Département
Haute-Garonne

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député de 1876 à 1887, né à Toulouse (Haute-Garonne) le 17 février 1814, mort à Toulouse le 1er février 1887, il débuta dans le journalisme à dix-huit ans, et collabora sous Louis-Philippe à diverses feuilles d'opposition : le Patriote de Juillet, le Gascon, le Mécène, la Revue du Midi.

Rédacteur, en 1848, de l'Emancipation, journal républicain socialiste, il y soutint de vigoureuses campagnes contre M. de Maupas, préfet de la Haute-Garonne sous le gouvernement présidentiel de L.-N. Bonaparte, encourut plusieurs condamnations, et se vit, au lendemain du coup d'État de décembre 1851, inscrit un des premiers sur les listes de proscription. Transporté en Afrique, il obtint l'année suivante l'autorisation de rentrer en France, et, après avoir vainement essayé alors de faire reparaître l'Emancipation sous une forme littéraire, il entra, comme chef de la perception des canaux, dans la compagnie des chemins de fer du Midi.

Inquiété à la suite de l'attentat d'Orsini, puis rendu à la liberté, il vint à Paris, fut secrétaire général d'une maison de banque, et dirigea ensuite en Russie et en Sardaigne divers établissements métallurgiques. La loi de 1868 sur la presse lui permit de remettre au jour, à Toulouse, l'Emancipation, qui fit une guerre acharnée à l'Empire.

Lors du 4 septembre 1870, Armand Duportal était à Sainte-Pélagie pour délit de presse. Peu de temps après, il fut nommé préfet de la Haute-Garonne; il imprima à son administration un caractère nettement révolutionnaire, qui lui valut, en mainte occasion, le blâme et le désaveu de la délégation de Tours. Plusieurs fois Gambetta frappa de nullité les mesures prises par le commissaire général de la Défense. Bientôt d'ailleurs il résolut de lui donner un successeur. M. Hue, professeur à la Faculté de droit de Toulouse, fut nommé préfet à la place de M. Duportal. Mais le bruit de cette nomination ayant excité des troubles à Toulouse, le gouvernement dut laisser quelque temps encore M. Duportal à la tête du département. Il y resta jusqu'au 25 mars 1871, époque à laquelle il fut remplacé définitivement par M. de Kératry. La part qu'il prit à l'agitation provoquée par l'installation du nouveau préfet le fit traduire avec plusieurs de ses amis devant la cour de Pau ; il fut, d'ailleurs, acquitté après de longs et orageux débats. Comme directeur de l'Emancipation, devenue en 1872 l'Emancipateur, il entreprit alors une série de polémiques des plus ardentes qui attirèrent sur lui de fréquents procès et de nombreuses condamnations.

M. Armand Duportal entra dans la vie parlementaire aux élections législatives de 1876. Précédemment, le 24 mai 1869, sa candidature radicale au Corps législatif avait été posée dans la 2e circonscription de la Haute-Garonne, mais elle avait échoué avec 3,915 voix contre 16,801 au candidat officiel, député sortant, M. de Campaigno, élu, et 12,448 à M. de Rémusat. Il n'avait pas été plus heureux en 1871, comme candidat à l'Assemblée nationale.

Elu comme républicain intransigeant, le 5 mars 1876, au second tour, député de la 2e circonscription de Toulouse, par 6,512 voix (11,795 votants, 18,258 inscrits), contre 3,573 à M. Oldekop, conservateur, et 1,522 à M. Benezet, opportuniste, il alla siéger à l'extrême-gauche de la Chambre, se démit de son mandat de conseiller général et de conseiller municipal de Toulouse, et vota dès lors constamment avec la fraction la plus avancée du parti républicain. Il se prononça notamment pour l'amnistie pleine et entière.

L'un des 363 députés qui, après l'acte du 16 mai 1877, refusèrent un vote de confiance au ministère de Broglie, il obtint sa réélection, le 14 octobre 1877, par 8,246 voix (14,314 votants et 18,552 inscrits), contre 3,789 voix à M. d'Adhémar et 2,118 à M. Oldekop. Il reprit sa place à l'extrême-gauche de la Chambre, et, comme rédacteur en chef du Mot d'ordre, puis du Républicain, il attaqua en même temps avec une extrême vivacité la politique du maréchal de Mac-Mahon. Il vota pour la nomination de la commission d'enquête chargée de constater les abus de pouvoir commis par l'administration pendant la période électorale (15 novembre), contre le ministère Rochebouët (24 novembre), etc.

Après l'avènement du cabinet parlementaire présidé par Dufaure, M. Duportal ne désarma point, et continua la lutte dans ses journaux, à la fois contre les conservateurs et contre les opportunistes. Directeur de la Marseillaise, il s'attaqua sans relâche à la politique de transactions inspirée par Gambetta, et engagea, au commencement de 1878, un débat personnel plein d'aigreur de part et d'autre avec la rédaction de la République française. Au cours de ce débat, le journal gambettiste crut devoir publier un document d'après lequel M. Duportal aurait autrefois demandé sa grâce à Napoléon III.

Le député de la Haute-Garonne quitta alors la Marseillaise; mais le parti radical socialiste de Toulouse ne lui retira pas sa confiance, et fit encore triompher sa candidature, le 4 septembre 1881, au scrutin de ballottage, avec 4,618 voix sur 12,604 votants et 19,028 inscrits, contre 4,229 à M. Calès, opportuniste, et 3,623 à M. Oldekop, conservateur. Sans aborder la tribune, M. Duportal continua de donner, en toute circonstance, son suffrage aux propositions émanées de l'extrême-gauche. Il se prononça pour l'amnistie plénière, pour la liberté absolue de la presse, de réunion et d'association, contre la politique coloniale, etc.

Toutefois, l'animosité des opportunistes à son égard parut s'atténuer lors des élections générales de 1885, entre le premier et le second tour de scrutin. M. Armand Duportal, d'abord porté sur la liste purement radicale, fut inscrit, en vue du ballottage, sur la liste dite de concentration républicaine, et fut ainsi réélu, le 7e et dernier, par 56,181 voix sur 113,803 votants et 138,226 inscrits. Après s'être prononcé à nouveau contre la politique coloniale, à propos des crédits du Tonkin et de Madagascar, et s'être associé jusqu'au bout aux votes de l'extrême-gauche, il mourut pendant la session de 1887, et fut remplacé par M. Calvinhac.