Osman, Philippe Duquesnay
1846 - 1923
- Informations générales
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- Né le 7 janvier 1846 à Le marin (Martinique - France)
- Décédé le 8 décembre 1923 à Le marin (Martinique - France)
1846 - 1923
Né le 7 janvier 1846 au Marin (Martinique), mort le 8 décembre 1923 au Marin.
Député de la Martinique de 1898 à 1902 et de 1906 à 1910.
Né à la Martinique, au Marin, où son père était commerçant, Osman Duquesnay fit ses études de médecine en France. Ses convictions républicaines le firent entrer, sous le Second Empire, au Comité central républicain de l'Hérault. Il contribua, dans la première circonscription de ce département, à faire triompher aux élections générales au corps législatif, le 24 mai 1869, Ernest Picard, candidat de l'opposition, futur ministre du Gouvernement de la défense nationale du 4 septembre 1870, qui battit le candidat officiel Pagézy. Engagé volontaire en 1870, lieutenant de mobilisés de l'Hérault, il fit la campagne de l'Est et fut décoré. Il acquit son diplôme de docteur en médecine en soutenant en 1875, devant la Faculté de Paris, sa thèse Du staphylome opaque et de son traitement. Ayant regagné son île natale, il se lança tout de suite dans la politique en représentant, dès 1876, le canton du Marin au conseil général de la Martinique, dont il sera le président quand il sera élu député en 1898. Maire de Fort-de-France de 1888 à 1896, il s'employa à réparer les dégâts causés par l'incendie à cette ville et par le cyclone qui ravagea l'île en 1891 : il fut d'ailleurs délégué auprès des pouvoirs publics métropolitains. Il avait fondé un journal, La Petite France, dont il était le rédacteur en chef, mais qui dut cesser de paraître.
Sa large participation à la vie publique martiniquaise le conduisit tout naturellement à briguer un siège à la Chambre des députés à Paris, mais ce fut presque fortuitement qu'il entra dans la lice aux élections générales législatives des 20 août et 3 septembre 1893. Au premier tour de scrutin, dans la première circonscription de la Martinique, le député sortant Deproge s'était trouvé sans adversaire, celui-ci, le conseiller général Godissard s'étant désisté le 16 août; mais le nombre des abstentionnistes, de l'ordre de 75 %, ne lui permit pas d'être élu dès le 20 août. Osman Duquesnay s'opposa à lui pour le second tour, sans succès d'ailleurs, ayant obtenu 2.061 voix contre 3.052 à Deproge, sur 5.152 votants. Ce fut aux élections générales des 8 et 22 mai 1898 qu'il emporta le siège en battant Deproge au scrutin de ballottage. Déjà en tête au premier tour avec 4.783 voix contre 4.342 à Deproge sur 9.122 votants, ce qui représentait un chiffre de 70 % environ d'abstentions, il fut élu au second tour, le 22 mai, avec 6.497 suffrages contre 5.158 à Deproge sur 11.665 votants ; il n'y avait plus, cette fois-ci, que 50 % d'abstentions. Quatre ans plus tard il est battu lors du renouvellement des 27 avril et 11 mai 1902. Dès le premier tour de scrutin il est distancé par le docteur Honoré Clément qui obtient 5.178 voix sur 10.068 votants, alors qu'il en rassemble 4.873 ; au second tour, son adversaire accentuant légèrement son avance l'emporte avec 5.775 voix sur 11.002 votants, contre 5.214 au député sortant. En 1906, Duquesnay va reconquérir son siège dès le premier tour de scrutin, le 6 mai, avec 6.272 suffrages sur 11.394 votants, mais en trouvant devant lui un adversaire qui tente sa chance pour la première fois et fera plus tard une importante carrière politique, Henry Lemery, futur ministre, qui totalise 4.758 voix. Aux élections générales de 1910, Duquesnay, abandonnant la première circonscription de la Martinique, se présente dans la seconde où il ne parviendra pas à battre, le 24 avril, avec ses 5.450 suffrages sur 14.409 votants, le député sortant Sévère qui en a rassemblé 9.158. S'il retrouve la première circonscription le 26 avril 1914, il ne retrouve cependant pas la faveur des électeurs : 2.191 fidèles sur 10.056 votants ne gênent guère Henry Lemery triomphalement élu avec 6.868 voix.
Proclamant très haut sa foi de républicain progressiste, il se montre partisan de réformes à faire pour sortir la Martinique du marasme dans lequel se trouve l'île et réclame l'autonomie financière pour la colonie mais aussi son « assimilation politique et sociale » à la métropole ; défenseur de la propriété, il désire « l'amélioration du sort du prolétariat colonial » ; il voudrait aussi, pour des raisons de convenances locales, que soit différée à la Martinique l'application de la loi de séparation.
A la Chambre, où il siégea avec les radicaux, puis avec les républicains progressistes, il fut membre de diverses Commissions, dont celle du travail et celle des colonies (1898), où il exerça surtout son activité. Il intervint dans la discussion des budgets des exercices 1899 et 1900, à propos de l'avance faite par l'Etat à la Martinique après le cyclone de 1891 ; il monta en 1900 à la tribune pour interpeller sévèrement le Gouvernement au sujet des grèves, dont la répression fut sanglante, qui eurent lieu à la Martinique. Au cours de son second mandat, il n'intervint qu'à propos de l'élection du député de la deuxième circonscription de la Martinique (1906) et de la discussion d'une proposition de loi ayant trait à la viticulture (1907).
N'ayant pu reconquérir son siège en 1910 ni après, Osman Duquesnay n'abandonna pas la vie politique pour autant. Maire du Marin, il retrouva en 1910 la présidence du Conseil général de la Martinique.
Lorsque survint la guerre de 1914, il s'engagea de nouveau comme aide-major : il avait 71 ans. Détaché dans un hôpital de Salonique, son dévouement lui vaudra la Croix de guerre et il sera fait Chevalier de la Légion d'honneur le 20 janvier 1919.
Avec la paix, il retrouva sa Martinique natale et mourut au Marin le 8 décembre 1923 à l'âge de 77 ans.