Eugène, François, Joseph Durand
1838 - 1917
Député de 1877 à 1889, né à Tinténiac (Ille-et-Vilaine) le 13 avril 1838, il étudia le droit à la Faculté de Rennes, se fit recevoir avocat et docteur (1862), et, après avoir exercé à Rennes, conquit le grade d'agrégé en 1864. Il fut alors chargé de la chaire de droit romain, puis de celle de droit civil français, dont il devint titulaire en 1868.
Républicain, il brigua le 6 mai 1877, dans la 2e circonscription de Saint-Malo, la succession de M. Le Pomellec, décédé, et fut élu député par 7 347 voix (12 407 votants et 17 583 inscrits), contre 4,985 voix à M. Apuril de Kerloguen. L'acte du 16 mai suivit de près cette élection. M. Durand s'associa aux protestations des gauches et au vote des 363.
Aux élections suivantes, il fut réélu au second tour, le 28 octobre 1877, avec 5,556 voix. Ce second tour de scrutin avait eu lieu bien que M. Durand eût obtenu dès la première épreuve une majorité de 6 675 suffrages contre 6 497 à M. Rouxin, bonapartiste, ancien député; mais la commission départementale de révision avait défalqué un certain nombre de bulletins gommés. Au surplus, la Chambre des députés déclara valable l'élection du premier scrutin. M. Durand siégea à la gauche républicaine, soutint les ministères Dufaure et Jules Ferry, se prononça pour le retour du parlement à Paris, pour l'invalidation de l'élection de Blanqui, contre l'amnistie plénière, pour l'article 7 et l'application des lois aux congrégations, etc.
Il obtint le renouvellement de son mandat le 21 août 1881, par 7 373 voix (12 627 votants, 17 735 inscrits), contre 5 172 voix à M. de Kergariou, et reprit sa place dans la gauche modérée, avec laquelle il soutint la politique opportuniste. Il fut sous-secrétaire d'Etat au ministère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts dans le cabinet J. Ferry, du 27 février 1883 au 6 avril 1885.
M. Durand (d'Ille-et-Vilaine) fut porté aux élections d'octobre 1885 sur la liste républicaine de ce département, et fut élu, au premier tour, le 4e sur 9, par 61 782 voix (123 294 votants et 153 125 inscrits). Il prêta l'appui de ses votes aux divers ministères de gauche qui occupèrent le pouvoir durant la législature, et vota cependant contre l'expulsion des princes. Dans la dernière session, il s'est prononcé :
- pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11 février 1889),
- pour l'ajournement indéfini de la revision de la constitution,
- pour les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
- pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- pour les poursuites contre le général Boulanger.
Né à Tinténiac (Ille-et-Vilaine) le 13 avril 1838, mort à Paris, le 3 février 1917.
Député d'Ille-et-Vilaine de 1877 à 1889.
(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. II, p. 520.)
Il ne se représenta pas aux élections générales législatives du 14 octobre 1889. Nommé la même année conseiller à la Cour de cassation, il fut membre du Tribunal des conflits et Président de Chambre de 1911 à 1913, date à laquelle il prit sa retraite. Il mourut à Paris, quatre ans plus tard, le 3 février 1917, à l'âge de 79 ans.
Commandeur de la Légion d'honneur, Officier de l'Instruction publique, il fut l'auteur des ouvrages suivants :
- Des sociétés vectigaliennes en droit romain (1862),
- Des sociétés en commandite par actions (1863),
- Des offices considérés au point de vue des transactions privées et des intérêts de l'Etat,
- Du service personnel dans l'armée et des devoirs de l'Etat envers les blessés (1872),
- Des donations déguisées (1874).