Francis, Marie Aupiais

1877 - 1945

Informations générales
  • Né le 11 août 1877 à Saint-père-en-retz (Loire-Inférieure - France)
  • Décédé le 14 décembre 1945 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 18 octobre 1945 au 14 décembre 1945
Département
Dahomey-Togo
Groupe
Mouvement républicain populaire

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 11 août 1877 à Saint-Père-en-Retz (Loire Inférieure)

Décédé le 14 décembre 1945 à Paris 14e

Membre de la première Assemblée nationale Constituante (Dahomey- Togo)


Francis Aupiais était le fils d'un maçon qui mourut prématurément, laissant à sa veuve, Marie Louise Bréhard, trois enfants en bas âge. Celle-ci confia son fils à l'Ecole des frères, à l'âge de 6 ans. Francis Aupiais manifesta une vocation religieuse précoce et fut envoyé successivement au petit collège de Chauvé puis de Guérande et enfin au séminaire des Couëts. Après avoir effectué son service militaire dans les zouaves à Tunis, il achève sa formation cléricale au grand séminaire des Missions africaines de Lyon, en 1901.

Ordonné prêtre le 29 juin 1902, il est, durant un an, professeur à l'école apostolique Pont Rousseau. En 1903, Francis Aupiais s'embarque pour le Dahomey, où il devait rester jusqu'en 1926. Il est d'abord affecté à la mission d'Abomey, en plein pays animiste, puis enseigne à l'Ecole de la mission à Porto Novo. Pendant la première guerre mondiale, Francis Aupiais est mobilisé dans la territoriale avec le grade de caporal. Il est concurremment infirmier à l'hôpital de Dakar et professeur de grec dans le collège secondaire de la capitale de l'Afrique occidentale française. À la fin des hostilités, en 1919, il devient supérieur de la mission de Porto Novo et vicaire général de l'évêque, Monseigneur Steinmetz. À cette époque, il a renoncé au professorat mais dirige l'Ecole de la mission et organise de grandes fêtes populaires. En octobre 1926, il profite d'un congé en France pour entreprendre une tournée de conférences avec une exposition itinérante, afin de recueillir les moyens d'achever la grande église de la Reconnaissance africaine en cours de construction à Porto Novo. À cette occasion, il met en valeur les œuvres d'art dahoméen et la nécessité d'encourager les nouvelles chrétientés d'Afrique. Deux ans plus tard, en 1928, il est élu provincial de son ordre, les pères blancs, et grâce à la générosité du mécène Albert Kahn, il accomplit une mission ethnographique, accompagné d'un cinéaste, en Côte-d'Ivoire et au Dahomey, qui permet la réalisation de films documentaires sur les populations locales.

De 1931 à 1937, Francis Aupiais quitte de nouveau l'Afrique pour diriger le petit séminaire de Baudonne-en- Tarnos (Landes) et, en 1937, il est élu provincial des missions africaines de Lyon. L'année suivante, il se rend en Égypte et publie le livre qui fait la synthèse de ses expériences, Le missionnaire. Ses écrits lui valent d'être élu à l'Académie des sciences coloniales, au fauteuil laissé vacant par la mort de Monseigneur Leroy. Pendant la guerre, malgré les difficultés, Francis Aupiais, tâche de maintenir l'activité de son ordre grâce à de multiples déplacements en France et en Belgique. Dès la Libération, il entreprend une grande tournée en Méditerranée orientale pour renouer les fils entre les communautés missionnaires isolées par les hostilités (Tunisie, Égypte, Syrie, Grèce).

Sur les instances des ses anciens amis du Dahomey, il se présente aux élections à la première Assemblée nationale Constituante, au titre du MRP, dans le collège des citoyens. Au premier tour, il obtient 523 voix contre 253 à son principal concurrent, Agie, et est élu au second tour le 18 octobre 1945 avec 599 voix contre 497 à Agier. Mais, épuisé par ses voyages et sa campagne, il arrive à Paris pour succomber à une entérite infectieuse compliquée de paludisme, le 14 décembre suivant.

Ses obsèques ont lieu à l'église Saint-Paul et Saint-Louis le 19 décembre 1945 en présence de l'archevêque de Paris et il est inhumé au grand séminaire de Lyon en présence du cardinal Gerlier et du supérieur général de son ordre, tandis que, le même jour, des services à sa mémoire sont célébrés à Nantes, Lille et Porto Novo.