Emile Dutilleul

1883 - 1948

Informations générales
  • Né le 14 avril 1883 à Lourches (Nord - France)
  • Décédé le 18 février 1948 à Cannes (Alpes-Maritimes - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 3 mai 1936 au 21 janvier 1940 *
Département
Seine
Groupe
Communiste
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Seine
Groupe
Communiste

* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936

Biographies

Né le 14 avril 1883 à Lourches (Nord), mort le 18 février 1948 à Cannes (Alpes-Maritimes).

Député de la Seine de 1936 à 1942.

Député de la Seine à la première Assemblée Nationale constituante en 1945.

Emile Dutilleul, qui appartenait à une famille de huit enfants, dut, après ses études primaires, travailler dès l'âge de 11 ans comme ouvrier verrier. Intéressé très tôt par les luttes politiques, il est, dès ses 15 ans, secrétaire d'un groupe de jeunes guesdistes. Descendu a Paris, son activité de propagandiste socialiste le fait souvent chasser des usines où il travaille tour à tour comme verrier, métallurgiste ou typographe. Il fait toute la guerre de 1914-1918 comme simple soldat. Dès sa démobilisation, il adhère au Parti socialiste et, au congrès de Tours, en 1920, milite pour la IIIe Internationale, c'est-à-dire pour la S.F.I.C., la Section française de l'Internationale communiste. En 1924, il est appelé à la direction du Parti communiste et devient, l'année suivante, l'animateur du Secours ouvrier international. En 1930, il entre à l'administration du journal l'Humanité. Au moment des élections législatives de 1936, il est administrateur-délégué de ce quotidien et administrateur du Parti ; il participe activement à l'aide matérielle apportée par celui-ci aux républicains espagnols pendant la guerre civile d'Espagne. Candidat du Parti communiste français dans la 5e circonscription de Saint-Denis aux élections générales législatives des 26 avril et 3 mai 1936, il fut élu au scrutin de ballottage. Au premier tour, le 26 avril, Billiet, candidat de la Concentration républicaine arrivait en tête avec 9.273 voix sur 31.022 votants, suivi par Emile Dutilleul, avec 7.621 voix et le socialiste S.F.I.O., Dupont, en troisième position, avec 6.804 voix, Gatefait, de l'Alliance démocratique, et Frilet, républicain de gauche, obtenant respectivement 3.524 et 1.496 suffrages. Au second tour, le 3 mai, ne restaient plus en présence, à la faveur des désistements, que Dutilleul, élu avec 15.442 voix sur 31.045 votants et Billiet qui, avec 14.440 voix, totalisait un millier de suffrages en moins.

Le programme qu'il avait soumis à ses électeurs était celui du Parti communiste.

Inscrit à la Chambre au groupe de ce parti il siégea, dès 1936 à la Commission du règlement, à celle d'assurance et de prévoyance sociales et à celle de la législation civile et criminelle.

Il déposa, en 1938, une proposition de loi tendant à réglementer la vente au détail pratiquée par les magasins à commerces multiples, ainsi qu'une autre relative au relèvement des pensions d'ancienneté des établissements privés.

Il monta à la tribune pour demander à interpeller le Gouvernement sur les incidents de la place Clichy de septembre 1936 et participa à la discussion du budget des Travaux publics de l'exercice 1939.

Il fut l'objet, de la part du Gouverneur militaire de Paris, d'une demande de levée d'immunité parlementaire, ainsi que dix autres de ses collègues communistes, afin d'entamer contre eux des poursuites pour infraction au décret du 26 septembre 1939 qui avait dissout les organisations communistes ; cette levée d'immunité fut accordée par la Chambre le 30 novembre 1939. Le 20 février 1940, en application de la loi du 20 janvier précédent, la Chambre ayant prononcé la déchéance des élus communistes, il fut, ainsi que ses camarades de parti, démis de son mandat et n'eut pas à prendre part au vote au Congrès de Vichy, le 10 juillet.

Déjà entré dans la clandestinité depuis septembre 1939, il fut arrêté en 1941 et ne sortit de la prison de la Santé qu'à la Libération, en 1944.

Après la guerre de 1939-1945, Emile Dutilleul se présenta en quatrième place sur la liste communiste toujours dans la 5e circonscription de Saint-Denis, aux élections générales législatives du 21 octobre 1945 qui désignèrent les membres de la première Assemblée nationale constituante. La liste communiste ayant obtenu 140.153 suffrages sur 364.148 votants, il retrouva, à la plus forte moyenne, son siège de député. Le 2 juin 1946, lors de l'élection de la seconde Assemblée nationale constituante, la liste communiste sur laquelle il occupait le quatrième rang n'eut que trois élus.

L'altération de sa santé ne lui permit pas de se présenter aux élections générales législatives de 1947 qui désignèrent la première Assemblée de la IVe République. Il mourut à Cannes, à l'âge de 65 ans, le 18 février 1948, des suites d'un accident d'automobile.




Né le 14 avril 1883 à Lourches (Nord)
Décédé le 18 février 1948 à Cannes (Alpes-Maritimes)

Député de la Seine de 1936 à 1940
Membre de la première Assemblée nationale Constituante (Seine)

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome IV, p. 1601 et 1602)

Entré dans la clandestinité à la suite de la signature du pacte germano-soviétique, Emile Dutilleul exerce les fonctions de trésorier du parti communiste clandestin jusqu'à son arrestation en octobre 1941.

Interné à la prison de la Santé, il bénéficie de l'intervention, auprès des autorités allemandes, de son neveu, Pierre Dutilleul, ancien membre du parti communiste à Saint-Denis proche de Jacques Doriot.

Libéré le 17 août 1944 par la Résistance, il n'est pas réélu au comité central en juin 1945. Cependant, son parti le présente en quatrième position sur la liste communiste dans la cinquième circonscription de la Seine aux élections du 21 octobre 1945 pour la première Assemblée nationale Constituante. Recueillant plus de 39 % des suffrages exprimés, la liste communiste, conduite par Etienne Fajon, obtient quatre des huit sièges à pourvoir.

Membre de la Commission des affaires économiques, Emile Dutilleul prend part à la discussion du budget de 1946 et du projet de loi sur la propriété commerciale. Il vote avec ses collègues du groupe communiste et, à ce titre, approuve le texte proposé comme Constitution de la IVe République (19 avril 1946) qui sera rejeté par le référendum du 5 mai 1946.

Aux élections du 2 juin 1946 pour la seconde Assemblée nationale Constituante, Emile Dutilleul occupe toujours la quatrième place sur la liste communiste conduite par Etienne Fajon qui, avec 36,6 % des suffrages exprimés, subit un léger tassement et n'obtient que trois élus.

Il ne se représente pas aux élections du 10 novembre 1946. Victime d'un accident de voiture puis opéré d'une tumeur au cerveau, il meurt à Cannes le 18 février 1948, à l'âge de 64 ans.