Pierre Elain

1913 - 1981

Informations générales
  • Né le 12 mars 1913 à Férel (Mayenne - France)
  • Décédé le 15 octobre 1981 à Nantes (Loire-Atlantique - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 21 mars 1948 au 4 juillet 1951
Département
Mayenne
Groupe
Mouvement républicain populaire
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Mayenne
Groupe
Mouvement républicain populaire

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)


Né le 12 mars 1913 à Férel (Morbihan)

Décédé le 15 octobre 1981 à Nantes (Loire-Atlantique)

Député de la Mayenne de 1948 à 1955

Pierre Elain est né le 12 mars 1913 dans une famille d'origines paysannes de Férel, un petit bourg du canton de La Roche-Bernard (Morbihan). Après ses études secondaires, il passe le baccalauréat et entreprend une carrière dans l'industrie. Chef de service de 1939 à 1948, Pierre Elain sera directeur de société à compter de 1956.

Il accomplit la campagne de 1939-1940 comme sergent d'infanterie et est fait prisonnier. C'est à l'issue des années de guerre que Pierre Elain s'oriente vers un engagement politique actif: élu conseiller général de la Mayenne en 1945, siège qu'il conservera jusqu'en 1959, Pierre Elain n'est pourtant pas candidat aux élections du 21 octobre 1945 pour la première Assemblée nationale constituante.

A la suite du rejet du projet de Constitution par le référendum du 5 mai 1946, il doit être procédé à l'élection d'une nouvelle Assemblée constituante (2 juin 1946). Pierre Elain se présente devant les électeurs en troisième position sur la liste du MRP, emmenée dans la Mayenne par Robert Buron, député sortant. Avec 41 719 voix sur 128 994 suffrages exprimés, le MRP améliore notablement son score (32,3 % des voix) et obtient deux des quatre sièges à pourvoir dans le département.

Le nouveau projet de Constitution ayant été adopté par le référendum du 27 octobre 1946, il est procédé à l'élection d'une Assemblée nationale législative. Pierre Elain figure à nouveau en troisième position sur la liste MRP de la Mayenne, toujours conduite par Robert Buron. Avec 42 956 voix sur 126 660 suffrages exprimés (soit 33,9 % des suffrages), la liste conserve ses deux sièges et lui-même n'est donc toujours pas élu.

Cependant, François Pinçon, conseiller général et maire de Villepail, qui avait été réélu en seconde position sur la liste du MRP, démissionne de son mandat parlementaire le 20 mars 1948. Pierre Elain est proclamé, en remplacement, député de la Mayenne le 26 mars suivant.

Le nouveau député siège dans trois Commissions : pensions (1948), production industrielle (1948-1951), et reconstruction et dommages de guerre (1949-1951). Il est en outre nommé juré à la Haute Cour de justice (1948).

Au cours de cette législature, Pierre Elain prend part à plusieurs reprises aux discussions parlementaires, et notamment, le 10 mars 1949, à propos de l'abandon du programme de fabrication de l'avion NC 211 Cormoran, à l'origine destiné aux troupes aéroportées.

Opposé à la nationalisation des écoles des houillères (14 mai 1948), Pierre Elain approuve la ratification du plan Marshall (7 juillet), puis la constitution du Conseil de l'Europe (9 juillet 1949) et le Pacte de l'Atlantique (26 juillet 1949). Le 7 mai 1951, il vote pour la réforme électorale instituant le scrutin de liste majoritaire départemental à un tour avec apparentements.

Elu au Conseil municipal de Laval en 1947, il est premier adjoint au maire de cette ville jusqu'en 1959.

Lors des élections du 17 juin 1951 pour la seconde législature de la IVe République, Pierre Elain sollicite le renouvellement de son mandat et se présente en seconde position sur la liste MRP de Robert Buron dans la Mayenne, département où aucun accord d'apparentement n'a été conclu. Ses engagements électoraux insistent tout particulièrement sur l'attention qu'il a portée aux problèmes agricoles du département : statut juridique des exploitants, écoulement des récoltes excédentaires, équipement rural, etc. Il est réélu, avec 51 184 voix sur 122 693 suffrages exprimés (soit 41,7 % des voix), le MRP conservant les deux sièges qu'il détenait antérieurement. Le RPF, qui avait déjà un élu en la personne de Jean-Marie Bouvier O'Cottereau, gagne sur la SFIO le dernier siège à pourvoir.

Dans la nouvelle Assemblée, Pierre Elain fait partie de la Commission de la production industrielle (1951-1955), et de celle de la reconstruction et des dommages de guerre (1951-1955). Le député de la Mayenne dépose, au cours de cette législature, deux rapports et une proposition de loi tendant à accorder aux contribuables, pour leur déclaration de revenus, un délai de trois mois après la promulgation de la loi de finances au Journal Officiel. Il prend en outre part, à plusieurs reprises, aux discussions parlementaires.

Favorable à l'échelle mobile des salaires (20 septembre 1951), aux lois Marie et Barangé relatives à l'enseignement privé (21 septembre) et au projet de pool charbon-acier (13 décembre), Pierre Elain vote l'investiture à Antoine Pinay (6 mars 1952) et à Joseph Laniel (26 juin 1953). Le 9 mars 1954, il approuve le cessez-le-feu en Indochine puis, le 13 mai, vote la confiance au Gouvernement après Dien-Bien-Phû et la renouvelle le 12 juin (chute du cabinet Laniel). Favorable à l'investiture de Pierre Mendès France (17 juin), le député MRP de la Mayenne approuve les accords de Genève qui mettent fin aux hostilités en Indochine (23 juillet). Le 30 août suivant, il se prononce contre la question préalable opposée par Edouard Herriot et le général Aumeran à la ratification du traité sur la Communauté européenne de défense, dont l'adoption entraînera le rejet du traité mais, le 29 décembre 1954, il s'abstient volontairement dans le scrutin sur la ratification des Accords de Paris permettant l'entrée de l'Allemagne dans l'OTAN.

Pierre Elain s'abstient à nouveau volontairement lors du scrutin du 4 février 1955, qui entraîne la chute du Gouvernement Mendès France, puis il vote l'investiture à Edgar Faure (23 février), l'état d'urgence en Algérie (31 mars) et la confiance au Gouvernement sur le mode de scrutin et la date des élections (29 novembre, chute du Gouvernement d'Edgar Faure). Le 2 décembre suivant l'Assemblée nationale est dissoute.

Pierre Elain occupe à nouveau la seconde place sur la liste MRP emmenée par Robert Buron dans la Mayenne aux élections anticipées du 2 janvier 1956 pour la troisième législature de la IVe République. Mais le MRP enregistre un ressac important dans ce département et, quoiqu'il se place en tête de tous les candidats (avec 38 619 voix sur 129 738 suffrages exprimés, soit 29,8 % des suffrages), Pierre Elain n'est pas réélu.

Pierre Elain était chevalier de la Légion d'honneur.