Fernand Engerand
1867 - 1938
Né le 15 avril 1867 à Caen (Calvados), mort le 8 novembre 1938 à Paris.
Député du Calvados de 1902 à 1936.
Fils du député Auguste Alexandre Engerand, Fernand Engerand après des études qui aboutiront à une licence ès sciences et à une licence en droit, mène de front avec sa carrière politique une activité d'avocat à la cour d'appel de Paris et surtout de publiciste et d'historien.
Il se présente aux élections générales législatives du 27 avril 1902 dans la 2e circonscription de Caen, en se recommandant de son père et avec un programme politique « simple et net». Il critique violemment le régime parlementaire « où la souveraineté est nulle part » et réclame l'élection du chef de l'Etat au suffrage universel. Il est élu dès le premier tour par 6.091 voix sur 10.964 suffrages exprimés, contre 4.620 au député sortant, le comte de Saint-Quentin. Il sera facilement réélu sans adversaire lors des renouvellements du 6 mai 1906 et du 24 avril 1910, avec 7.745 voix sur 9.473 votants et 7.023 voix sur 8.746 votants mais devra, le 26 avril 1914, abandonner 2.605 voix à Fauchier-Delavigne, sur 9.187 votants, en totalisant cependant 6.395 voix sur son nom. Les élections générales du 16 novembre 1919 et du 11 mai 1924 ayant eu lieu au scrutin de liste, inscrit sur la liste d'Union républicaine qui fut chaque fois entièrement élue, il obtint en 1919, 27.612 voix sur 42.352 votants et en 1924, 49.542 sur 76.947 votants. Le scrutin uninominal ayant été rétabli en 1928., il retrouva la deuxième circonscription de Caen, où il fut très confortablement réélu, dès le premier tour de scrutin, avec 8.227 voix sur 14.443 votants, contre 5.071 à Hamon, le 22 avril 1928 et par 5.738 voix sur 8.970 votants contre 2.560 à Dagorn, le 1er mai 1932. Il ne se représente toutefois pas aux élections de 1936.
Il fait partie de diverses commissions, notamment de la commission d'enquête sur l'industrie textile, de la réforme judiciaire, des travaux publics, des mines, des affaires étrangères.
Jusqu'en 1919, il s'intéresse surtout aux questions sociales. Homme de droite il tentera aussi, jusqu'à la fin de son mandat, par de multiples propositions de loi, de faire abroger la loi du 22 juin 1886 exilant les membres des familles ayant régné sur la France. Il se préoccupe aussi d'assurer le libre exercice du culte et s'inquiète de la rupture de la République avec le Vatican. Enfin, ses multiples activités ne l'empêchent pas de s'intéresser, à l'occasion de chaque discussion budgétaire, à toutes les questions qui touchent à la situation de sa région.
La guerre de 1914-1918 l'amène à s'intéresser plus essentiellement à la vie économique - et surtout aux industries lourdes. Il comprend très vite l'intérêt que présente le pétrole et fait partie, de 1935 à 1936, du conseil d'administration de l'Office national des combustibles liquides.
Il avait été nommé en 1919 membre de la commission des affaires étrangères et, à ce titre, prit une part active à la liquidation des séquelles de la première guerre mondiale. Il intervint aussi dans la discussion sur l'internationalisation de la navigation sur l'Elbe, interpella le gouvernement sur sa politique étrangère et sur la question du règlement des dettes interalliées et intervint à propos de l'accord de Washington pour le remboursement des dettes à l'égard des Etats-Unis.
C'est à l'âge de 69 ans et après 34 ans de mandat parlementaire, qu'il décida de ne pas se représenter aux élections générales des 26 avril et 3 mai 1936 ; il mourut à Paris, le 8 novembre 1938, à l'âge de 71 ans.