Gabriel Escudier

1906 - 1962

Informations générales
  • Né le 11 juin 1906 à Tavernes (Var - France)
  • Décédé le 4 juin 1962 à Toulon (Var - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 30 novembre 1958 au 4 juin 1962
Département
Var
Groupe
Union pour la nouvelle République

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 1er janvier 1958 au 1er janvier 1958

Biographies


Né le 11 juin 1906 à Tavernes (Var)

Décédé le 4 juin 1962 à Toulon (Var)

Sénateur du Var en 1958

Gabriel Escudier naît le 11 juin 1906 à Tavernes, petite localité du Var dont son père devient conseiller municipal en 1919. Titulaire de ce mandat jusqu'en 1935, il détient la mairie de 1933 à 1935.

Au terme de ses études secondaires menées à La Seyne sur mer, Gabriel Escudier obtient son baccalauréat, puis entre dans les services de l'enregistrement de Marseille ; il y fera toute sa carrière, jusqu'à son départ en retraite comme inspecteur central, en 1955.

Il s'engage, au début des années 1930, dans les rangs de la SFIO, et accède rapidement au comité fédéral du Var ; il obtient son premier mandat avec son élection lors d'une partielle, en 1937, au conseil général du Var pour y représenter son canton natal de Tavernes, et sera porté à la vice-présidence de cette assemblée en 1939.

Durant la guerre, il anime le groupe de Digne au Mouvement Uni de Résistance, et préside la délégation municipale de Tavernes à partir d'août 1944.

Il est alors élu maire, poste qu'il occupera de 1945 à 1947, puis de nouveau à partir de 1953.

Il retrouve également le Conseil général, où il se voit confier l'importante fonction de rapporteur général du budget dès 1945.

Au sein des services de l'enregistrement, il contribue à fonder, puis préside une section du syndicat Force Ouvrière.

L'Amicale des maires du Var le porte à sa présidence après-guerre.

Aux législatives anticipées du 2 janvier 1956, il figure en quatrième position de la liste présentée par la SFIO dans le Var, qui remporte deux des quatre sièges à pourvoir.

Puis, à la suite de son ralliement au général de Gaulle, en 1958, avec la majorité des socialistes du Var, il est exclu de la SFIO le 29 mai.

Il se présente alors, comme candidat isolé, aux élections sénatoriales du 8 juin 1958 et remporte, au second tour, avec 345 voix sur 686 suffrages exprimés, l'un des deux sièges à pourvoir, l'autre ayant été remporté dès le premier tour par Édouard Soldani, tête de la liste SFIO.

Au Palais du Luxembourg, il rejoint les sénateurs non inscrits à un groupe politique, mais son mandat sénatorial est bref, puisqu'il est élu député de la première circonscription du Var le 30 novembre 1958.



ESCUDIER (Gabriel, Pierre, Léon)
Né le 11 juin 1906 à Tavernes (Var)
Décédé le 4 juin 1962 à Toulon (Var)

Sénateur du Var en 1958
Député du Var de 1958 à 1962

(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français, 1940-1958, tome 4, p.18)

Gabriel Escudier naît le 11 juin 1906 à Tavernes, chef-lieu de canton du Haut-Var, dans une famille depuis longtemps implantée dans la commune et y exerçant, de père en fils depuis au moins un siècle, le métier de maréchal ferrant. Suivant les traces de son frère aîné Benjamin, né en 1903, qui deviendra receveur de l’enregistrement à Grenoble, Gabriel Escudier, titulaire d’un baccalauréat, entre dans l’administration en 1929 comme surnuméraire à l’enregistrement, à Marseille où il réside et où se déroule presque toute sa carrière, terminée en 1955 en qualité d’inspecteur central. Il laisse à son frère cadet, Pierre, né en 1912, les travaux de la forge et du ferrage. Germain Escudier, le père des trois garçons, membre de la municipalité depuis 1919, assume la charge de maire de Tavernes de 1933 à 1935. Le 21 septembre 1933, Gabriel Escudier épouse à Riez - où il est receveur - Marie-Jeanne Martin, née à Seyne (Basses Alpes) le 28 mai 1907, dont il a déjà une fille, Janine (née le 26 mai 1933 ) et qui lui en donnera une seconde, Colette, le 10 juillet 1942.
Jeune militant SFIO, Gabriel Escudier obtient aisément, le 11 avril 1937, son premier mandat, celui de conseiller général du canton de Tavernes, à la faveur d’une élection partielle due au décès de Prosper Sicard, titulaire du siège depuis 1919 sous l’étiquette « républicain socialiste indépendant ». Son action au sein des MUR des Basses-Alpes pendant la Résistance n’est pas clairement connue et sera mise en doute en 1958. Cependant il préside la délégation municipale de Tavernes en 1944, en devient maire de 1945 à 1947 puis de 1953 à sa mort, le 4 juin 1962, assurant durablement la présidence de l’Amicale des maires du Var. En même temps on le trouve à la tête de la section syndicale Force ouvrière de l’enregistrement et au poste de vénérable d’une loge du Grand Orient de France.
Facilement élu et réélu au Conseil général du Var à partir de 1945, il en devient vice-président et, surtout, rapporteur du budget. Toutefois, sous la Quatrième République, la fédération varoise de la SFIO ne le met jamais en situation de satisfaire ses ambitions parlementaires, lui refusant notamment son investiture pour les élections au Conseil de la République du 8 juin 1958. C’est un camouflet de trop ! Gabriel Escudier démissionne de la SFIO… qui proclame son exclusion le 29 mai 1958. Il pose sa candidature, fait campagne pour le ralliement au général de Gaulle et est élu sénateur au second tour par 345 voix, soit quatre de plus que le maire socialiste de Toulon, Le Bellugou. C’est la rançon que doit payer la SFIO du Var pour la vivacité de son engagement en faveur du général. Cependant, Gabriel Escudier envenime encore plus la situation en annonçant sa candidature aux élections législatives de novembre 1958 dans la première circonscription du Var (qui comprend 17 cantons dont Draguignan, Brignoles et Tavernes, totalisant près de 62 000 inscrits). Il se présente comme « socialiste indépendant pour la réforme républicaine et la rénovation nationale, apparenté UNR ». L’Avenir. La voix socialiste, organe hebdomadaire de la fédération SFIO du Var, dénonce, crescendo pendant tout le mois de novembre, la trahison d’Escudier. On peut ainsi lire le 8 novembre : « M. Escudier est donc le candidat de M. Delbecque et de M. Soustelle, les hommes du 13 mai… » et en réponse à un appel en faveur de Gabriel Escudier publié par la droite dans Le Méridional, le 15 novembre, le journal de la SFIO s’insurge : « Le renégat Escudier a fait des ravages…Il a réussi à faire éclater le groupe des élus municipaux dits indépendants…M Escudier tiendrait beaucoup à rester le seul candidat de la droite et de l’extrême droite réactionnaire et fasciste. Ce vénérable Franc-maçon accepterait sans honte les voix des catholiques… ». La campagne se poursuit après les élections dans le numéro du 13 décembre : « Pour nous réduire on est allé chercher des traîtres. Il était facile d’en trouver au moins un, pétri de rancune et d’ambition, ayant si peu d’amour-propre qu’il pouvait brûler aujourd’hui ce qu’il adorait hier… ». La candidature de Gabriel Escudier a deux effets politiques sur la SFIO varoise : elle impose un effort de cohésion aux cadres fédéraux sous la houlette d’Edouard Soldani, sénateur-maire de Draguignan et elle tempère son enthousiasme pro-gaulliste.
Au départ, la candidature de Gabriel Escudier apparaît comme un risque de dispersion des voix socialistes mais nul ne croit à ses chances face à quatre autres candidats dont trois sont investis et soutenus par de grands partis : Gaudin par la SFIO, Arnaud par le PCF, Travers par l’UNR. Mais il faut noter la popularité exceptionnelle du suppléant de Gabriel Escudier, le médecin dracénois Angelin German, gynécologue très estimé et héros de la Résistance varoise. A l’issue du premier tour de scrutin du 23 novembre 1958, où l’abstention est de 26%, Gabriel Escudier, arrive en troisième position, derrière les candidats socialiste et communiste qui obtiennent respectivement 12829 et 11 708 voix. Cependant, avec 10 671 suffrages il recueille plus de voix que n’en cumulent Pierre Travers (UNR) et Pierre Verrier (Indépendant).
La virulence des conflits locaux entre communistes et socialistes, d’une part et le retrait de Travers et de Verrier, d’autre part, permettent à Gabriel Escudier de conquérir la première circonscription le 30 novembre par 38,3% des suffrages exprimés. Il obtient 18 297 voix soit 1 216 de plus que le candidat SFIO et 5956 de plus que le candidat communiste. A l’Assemblée nationale, pour cette première législature de la Cinquième République, Gabriel Escudier approuve les déclarations de politique générale du gouvernement de Michel Debré, du 16 janvier 1959 et du 15 octobre 1959 et vote, avec l’UNR, pour les projets de loi sur l’enseignement privé (23 décembre 1959), sur les pouvoirs spéciaux attribués au gouvernement (2 février 1960), sur la modification de la constitution (11 mai 1960). Membre de la Commission des finances, de l’économie générale et du plan il est rapporteur spécial, le 16 novembre 1959, sur le projet de loi de finances pour 1960 concernant l’Imprimerie nationale. Son activité parlementaire est interrompue dès le printemps 1962, alors qu’il cesse d’être apparenté UNR et se déclare indépendant (20 mars 1962).
La maladie l’empêche de prendre part au scrutin du 27 avril 1962 sur le programme de gouvernement de Georges Pompidou et il meurt à Toulon le 4 juin 1962.