Vincent, Jules Auriol
1884 - 1966
Président de la République du 16 janvier 1946 au 15 janvier 1953
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Le fonds Vincent Auriol, conservé aux Archives nationales, couvre la période 1884-1965 et représente 35 mètres linéaires. Les documents sont cotés en 552 AP et sont décrits dans un inventaire analytique consacré aux archives des présidents de la IVe République. Ils ont fait l’objet d’un dépôt en 1971 et leur consultation est soumise à l’autorisation de l’ayant droit.
Le fonds regroupe des documents retraçant ses activités de militant, de parlementaire, de ministre et de président de la République.
De plus amples renseignements sur ce fonds sont disponibles sur le site Internet des Archives nationales.
Les Archives nationales conservent également les documents de la présidence de la IVe République dans le fonds 4 AG dont la consultation peut être complémentaire.
Né le 27 août 1884 à Revel (Haute-Garonne).
Député de la Haute-Garonne de 1914 à 1942. Député de la Haute-Garonne aux deux Assemblées Nationales Constituantes de 1945 et 1946.
Député de la Haute-Garonne à l'Assemblée Nationale de 1946 à 1947. Ministre des Finances en 1936-1937 Ministre de la Justice en 1937-1938 Ministre de la Coordination des Services à la Présidence du Conseil en 1938. Ministre d'Etat en 1945-1946.
Président de la République de 1947 à 1954.
Fils d'un boulanger, Vincent Auriol fit ses études à Toulouse. C'est là que, profitant des leçons de Maurice Hauriou, grand théoricien du droit public, et de Gaston Jeze, spécialiste des questions financières, il obtint le titre de docteur en droit, et, de surcroît, celui de licencié en philosophie.
Sa vie, dès lors, devait se partager entre sa profession d'avocat à la Cour d'appel de Toulouse et une activité politique ardente au sein du parti socialiste auquel il avait adhéré très jeune. Rédacteur en chef d'un quotidien, le Midi socialiste, il fut amené à créer le premier syndicat professionnel des journalistes de sa région. C'est à cette époque qu'il épousa la fille de M. Aucouturier, ouvrier verrier, qui avait organisé en 1896, les fameuses grèves de Carmaux et qui, avec Jean Jaurès, sur ses conseils et sous sa direction, avait fondé la verrerie ouvrière. Sous l'influence du grand tribun socialiste qui lui communiqua son enthousiasme et sa foi, il acquit la conviction qu'il était possible de préparer l'avènement du socialisme dans le cadre de la démocratie libérale et dans le respect des idéaux traditionnels de justice et de vérité.
Le 10 mai 1914, les élections législatives le désignent au 2e tour de scrutin comme représentant de la circonscription de Muret, petite localité à laquelle il demeurera attaché et dont il deviendra maire en 1925. A la Chambre, membre de la Commission de la législation fiscale au moment du vote de l'impôt sur le revenu, et plus tard membre de la Commission des traités de paix, il est le témoin de l'efficacité du régime républicain dans l'organisation de la défense nationale.
Réélu Député de la Haute-Garonne en tête de la liste du parti socialiste, le 16 novembre 1919, il exerce son activité à l'intérieur de la Commission des finances et prend une large part à tous les grands débats parlementaires. Partisan des réparations en nature, il préconise de lier le problème des créances à celui des dettes et se montre hostile à la politique de force de Raymond Poincaré.
Réélu aux élections générales du 11 mai 1924 à l'époque du cartel des gauches, il est nommé Président de la Commission des finances, et c'est à ce titre qu'il participe aux négociations menées à Londres par Edouard Herriot pour l'application du plan Dawes et qu'il fait partie de la mission Caillaux à Washington pour le règlement de la dette franco-américaine.
Réélu dans sa circonscription de Muret le 22 avril 1928, au 1" tour de scrutin, il devient Secrétaire général du groupe socialiste, qu'il dirige en 1928 pendant l'absence de Léon Blum; il est délégué à toutes les conférences du socialisme international. En même temps, sur le plan local, dans sa petite ville de Muret qui l'élit conseiller général, on le voit créer en faveur des petits agriculteurs des coopératives meunières et viticoles ainsi que de nombreuses œuvres sociales.
Il est réélu par la même circonscription aux élections générales des 1" mai 1932 et 26 avril 1936, au 1er tour de scrutin.
Le 4 juin 1936, Léon Blum lui confie le portefeuille des Finances qu'il conservera pendant un an. Son impuissance à empêcher les sorties de capitaux, le contraint, le 26 septembre, à la dévaluation. Garde des Sceaux dans le cabinet Chautemps du 22 juin 1937, il sera chargé de la coordination des services ministériels à la Présidence du Conseil dans le second Ministère Blum.
Le 10 juillet 1940, on le retrouve parmi les quatre-vingts parlementaires qui, au casino de Vichy, votent contré la loi de dessaisissement constitutionnel. Arrêté en septembre, emprisonné pendant six mois à Pellevoisin puis à Vals-les-Bains, en compagnie de Paul Reynaud et Georges Mandel, il est ensuite consigné à domicile par arrêté administratif. En octobre 1942, il se réfugie dans la clandestinité sous le nom d'André Viard ou de Jules Morel et, dans un hameau des montagnes de l'Aveyron, écrit un livre publié deux ans plus tard sous le titre Hier et demain dans lequel il analyse les principales faiblesses des institutions et propose quelques solutions nouvelles. Puis en octobre 1943, c'est le départ en avion pour Londres et le début d'une nouvelle carrière.
A l'Assemblée Consultative provisoire, au sein de laquelle il préside la Commission des affaires étrangères, on le voit soutenir l'idée d'un scrutin de liste avec représentation proportionnelle qui permettrait la formation de partis nationaux cohérents.
Il rédige une proposition de Constitution qui servira de base au projet d'organisation des pouvoirs soumis au référendum.
Les élections du 21 octobre 1945 le désignent comme représentant du département de la Haute-Garonne à la première Assemblée Nationale Constituante. Avant d'en devenir le Président, il remplira, dans le Gouvernement du Général de Gaulle du 22 novembre 1945, les fonctions de Ministre d'Etat chargé des rapports avec l'Assemblée et sera délégué de la France à la première session de l'O.N.U.
Il est réélu le 2 juin 1946, à la 2e Assemblée Nationale Constituante où ses dons éprouvés de conciliateur devaient trouver leur emploi. Porté à la présidence de celle-ci, le 14 juin 1946, il déploie des efforts couronnés de succès pour aboutir à un texte transactionnel susceptible d'être adopté par les trois grands partis.
Il est réélu aux élections générales du 10 novembre 1946 (1re législature de la IVe République) où il retrouve son fauteuil de Président, mais le 16 janvier 1947, au premier tour de scrutin, le Parlement réuni en congrès à Versailles l'élit Président de la République. 452 voix sur 883 s'étaient portées sur son nom, M. Champetier de Ribes (M.R.P.) en obtenant 242.
Dès le début de son septennat, le nouveau président semble désireux de donner tout le lustre possible à son rôle que, dans un discours du 15 novembre 1951, il définira par ces mots : « je regrette de contrarier ceux qui voudraient faire de la Présidence de la République une magistrature passive, silencieuse, de pure représentation. Mais la Constitution m'a confié des responsabilités que j'entends assumer scrupuleusement et complètement. J'ai déclaré dès mon installation que je ne serai ni un Président soliveau, ni un président personnel. Entre le mutisme, le laisser-aller et la décision, l'action effective réservée au Gouvernement responsable, il y a place pour une « magistrature morale » dont on a parlé, pour ce pouvoir de conseil, d'avertissement, de conciliation qui doit être celui du Chef de l'Etat sensible et attentif au-delà des courants d'opinion superficiels et passagers et au-dessus des heurts de parti - à la volonté profonde et permanente du pays : Défendre l'Etat, sa Constitution, ses institutions et en même temps les intérêts permanents de la France que cet Etat représente, c'est ainsi que je conçois mon rôle ».
Aucune des prérogatives que lui accordait la Constitution ne devait en effet demeurer inutilisée. En sa qualité de Président de l'Union française, il essaya de donner vie aux institutions de l'Union, entreprit dès le lendemain de son élection un grand voyage en Afrique noire, et entretint des relations étroites avec le Sultan du Maroc et le Bey de Tunis. Au conseil supérieur de la magistrature, il exerça le droit de grâce avec le plus grand libéralisme.
En 1950 et 1951, successivement la Grande-Bretagne, les Etats-Unis et le Canada le reçurent en visite officielle. Le 6 novembre 1951, c'est lui qui ouvrit, par un important discours, la seconde session de l'Assemblée générale de l'O.N.U.
Avant l'expiration de son septennat, il avait manifesté à plusieurs reprises le désir de ne pas se représenter. Cependant, devant les difficultés qu'éprouvait le Congrès à porter sur un nom la majorité de ses suffrages, le parti socialiste proposa, sans succès, sa candidature. Et c'est M. René Coty, Sénateur indépendant, qui, le 23 décembre 1953, devint son successeur à la première magistrature de l'Etat.
M. Vincent Auriol, depuis lors, retiré de la vie publique, se vit conférer en décembre 1954, au cours d'un congrès tenu en Autriche, le titre de Président d'honneur de la Fédération mondiale des anciens combattants et médaillés de la Résistance.
Au mois de mai 1958, lors de la crise ouverte par les événements d'Alger, il sortit de sa réserve pour aller défendre devant le groupe parlementaire socialiste la candidature du Général de Gaulle à la Présidence du Conseil : la publication qu'il fit alors des lettres qu'il avait échangées avec le Général joua un rôle déterminant dans la position prise par le parti socialiste à l'égard de l'ancien Chef de la France libre.
Peu après, le Général devait lui offrir dans le Gouvernement qu'il constituait, le poste de Vice-Président du Conseil, mais il déclina cette proposition. Membre de droit et à vie du Conseil Constitutionnel en vertu de la Constitution du 4 octobre 1958, M. Vincent Auriol devait, à la fin de l'année 1958, donner sa démission du parti socialiste auquel, depuis 1905, il était demeuré fidèle.
Né le 27 août 1884 à Revel (Haute-Garonne)
Décédé le 1er janvier 1966 à Paris 7e
Député de la Haute-Garonne de 1914 à 1942
Ministre des Finances du 4 juin 1936 au 22 juin 1937
Ministre de la Justice du 22 juin 1937 au 18 janvier 1938
Ministre chargé de la Coordination des services à la présidence du Conseil du 11 mars au 10 avril 1938
Ministre d'Etat en 1945-1946
Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale Constituante (Haute-Garonne)
Député de la Haute-Garonne de 1946 à 1947
Président de la République de 1947 à 1954
Vincent Auriol est né d'un père boulanger, dans une famille originaire de Carcassonne de forte tradition républicaine. Le jeune Vincent a fait ses études au lycée de Revel. Brillant élève, il entre à la faculté de droit de Toulouse, où il obtient le titre de docteur en droit. Il passe aussi une licence de philosophie. En 1903, il adhère aux Jeunesses républicaines de Toulouse et il est, en même temps, secrétaire des Etudiants socialistes. En 1905, il entre à la SFIO et dès 1906, il est membre du comité fédéral de la Haute-Garonne. A cette date, il a déjà commencé une carrière d'avocat à la cour d'appel de Toulouse. En décembre 1908, avec des amis, il fonde le quotidien, Le midi socialiste, dont il devient le rédacteur en chef. En 1910, lors des élections législatives, Vincent Auriol pose sa candidature dans l'arrondissement de Muret. Battu, il construit cependant une solide implantation locale en fondant plusieurs sections socialistes au cours des années suivantes. Le 1er juin 1912, il épouse Michèle Aucouturier, fille d'un des fondateurs de la verrerie d'Albi.
Le 10 mai 1914, il est élu député de la circonscription de Muret, localité dont il deviendra maire en 1925 en succédant à Albert Bedouce. Il commence alors une importante carrière politique et sera constamment réélu jusqu'en 1936. Dès 1918, il prend une part importante aux grands débats parlementaires. Membre de l'influente Commission des finances, il devient un des experts économiques de la SFIO. Proche de Léon Blum, il joue un rôle majeur dans le jeu des tendances qui caractérise la vie interne de la SFIO entre les deux guerres. En mai 1924, après la victoire du Cartel des Gauches, il est nommé président de la Commission des finances et participe aux négociations menées à Londres par Edouard Herriot pour l'application du Plan Dawes. En 1928, il est secrétaire général du groupe parlementaire socialiste. Le 4 juin 1936, Léon Blum lui confie le ministère des Finances. Garde des Sceaux dans le cabinet Chautemps le 22 juin 1937, il est ensuite chargé de la coordination des services ministériels à la présidence du Conseil dans le second ministère Blum en mars 1938.
Le 10 juillet 1940, Vincent Auriol fait partie des 80 opposants à la délégation de pouvoirs que le Parlement accorde au maréchal Pétain. Suspect au régime de Vichy, arrêté en septembre, emprisonné jusqu'en avril 1941, à Pellevoisin, puis à Vals-les-Bains, en compagnie de Paul Reynaud et de Georges Mandel, il est ensuite consigné à domicile par arrêté administratif. En octobre 1942, il se réfugie dans la clandestinité. Dans les montagnes de l'Aveyron, il écrit un livre bilan, Hier... demain, publié en 1945 dans lequel il analyse les faiblesses des institutions de la IIIe République. En octobre 1943, Vincent Auriol part pour Londres. A l'Assemblée Consultative provisoire, réunie à Alger, il préside la Commission des affaires étrangères. Il participe aux réflexions sur les institutions futures de la France et rédige une proposition de constitution qui servira de base au projet d'organisation des pouvoirs soumis au référendum. En août 1945, le congrès de la SFIO adopte une motion présentée par Vincent Auriol, qui formule les positions socialistes sur les institutions : un système monocaméral, le Gouvernement étant responsable devant l'Assemblée, et le chef de gouvernement étant désigné par elle sur la base d'un contrat de législature.
Le 21 octobre 1945, Vincent Auriol retrouve son mandat de représentant de la Haute-Garonne, à la première Assemblée nationale Constituante. La liste SFIO qu'il conduit, recueille 80 338 suffrages sur les 229 719 exprimés, et emporte deux sièges, la liste communiste obtient 59 335 suffrages et a deux sièges également, le dernier siège revient au MRP avec 47 191 suffrages. Le 22 novembre 1945, le général De Gaulle lui confie les fonctions de ministre d'Etat, chargé des rapports avec l'Assemblée. Il est, en outre, délégué de la France à la première session de l'Organisation des Nations unies.
Après le départ du général De Gaulle, le 20 janvier 1946, le nom de Vincent Auriol est avancé pour la présidence du Conseil mais, se heurtant à l'opposition du groupe communiste, le député de la Haute-Garonne doit renoncer. Cependant, le 31 janvier, Vincent Auriol devient président de l'Assemblée Constituante en remplacement du socialiste Félix Gouin élu président du Conseil. L'élaboration de la Constitution est au centre du débat parlementaire : Vincent Auriol tente d'en concilier les approches. A la fin mars, il organise plusieurs réunions auxquelles participent les représentants des trois partis qui constituent le « tripartisme ». Le 18 avril, il propose en particulier que le président de la République soit élu par un collège élargi, mais la commission d'élaboration de la constitution, présidée par Guy Mollet, ne le suit pas. La rupture de la majorité et l'opposition du MRP amènent l'échec du référendum constitutionnel du 5 mai 1946.
Le 2 juin, de nouvelles élections ont lieu pour former une seconde Assemblée constituante et Vincent Auriol retrouve son siège. La SFIO, cette fois, recueille 75 333 suffrages sur 244 991 exprimés perdant quatre points, le MRP progresse avec 60 595 suffrages, le PCF connaît un affaiblissement avec 58 710 suffrages, les radicaux reviennent avec 50 353 suffrages. Le 14 juin, le député de la Haute-Garonne est à nouveau porté à la présidence de l'Assemblée par 466 voix sur 536. Il joue désormais un rôle fondamental pour parvenir à un texte constitutionnel transactionnel : l'Assemblée vote le projet, qui est adopté par référendum, le 13 octobre.
Le 10 novembre 1946, pour élire une Assemblée Législative, il faut à nouveau voter. Vincent Auriol, tête de liste, est réélu, alors même que la SFIO connaît un nouveau tassement de ses suffrages, 65 466 voix sur 232 924 exprimées, contre 62 796 au parti communiste, 47 002 au MRP et 41 519 au Rassemblement des gauches républicaines. Le 3 décembre, le MRP décide de soutenir la candidature de Vincent Auriol à la présidence de l'Assemblée. Le parti communiste présente Marcel Cachin et le Rassemblement des gauches républicaines, Alexandre Varenne ; Vincent Auriol recueille 284 voix sur 556 suffrages.
Mais, dès le 16 janvier 1947, le Parlement, réuni en congrès à Versailles, l'élit président de la République au premier tour de scrutin : 452 voix sur 883 se portent sur son nom, Champetier de Ribes, le candidat du MRP, en obtenant 242, le radical Jules Gasser 122 et le candidat de la droite, Michel Clémenceau 60.
Dans le débat constitutionnel, André Philip avait pronostiqué : « la présidence de la République sera ce que la fera le premier président de la République ». En fait, Vincent Auriol a imposé rapidement sa conception de la présidence : une magistrature d'influence pratiquant un arbitrage actif. Pour ce faire, il utilise toutes les prérogatives de sa fonction. Président de l'Union française, il tente de donner vie aux institutions de l'Union ; dès le lendemain de son élection, il entreprend un voyage en Afrique noire, et entretient des relations étroites avec le Sultan du Maroc et le Bey de Tunis.
D'autre part, il prend une part active dans les conseils du Gouvernement, tentant de concilier les désaccords, apparaissant comme un arbitre, interprétant le sens de l'intérêt collectif. Ce rôle, qui associe le président au pouvoir exécutif, établit un contrepoids au régime d'Assemblée.
Il a entendu aussi être un garant vis-à-vis de la nation. Le 31 mai 1948, à Quimper, il affirme sa volonté de défendre le régime parlementaire. Le 6 novembre 1951, au palais de Chaillot, il suggère une réunion des quatre « grands » pour réduire leurs divergences. Le 27 octobre 1952, à Donzère-Mondragon, il marque la place de la France face aux États-Unis.
A la fin de son mandat, Vincent Auriol manifeste son désir de ne pas se représenter. Dans son dernier message, le 16 décembre 1953, il appelle à la « réconciliation nationale ». C'est René Coty, sénateur indépendant, qui lui succède finalement, après 13 tours de scrutin, le 23 décembre.
Retiré de la vie publique, Vincent Auriol, en décembre 1954, se voit conférer le titre de président d'honneur de la Fédération mondiale des anciens combattants et médaillés de la Résistance. En mai 1958, il sort de sa réserve pour défendre devant le groupe parlementaire socialiste la candidature du général De Gaulle à la présidence du Conseil. Le 26 mai, il rend publiques les lettres précédemment échangées avec le général, notamment celle où il indiquait : « si vous rompez toute solidarité avec ceux qui ont créé un mouvement de sédition, vous retrouverez la confiance de la nation toute entière ». Sa prise de position joue un rôle important dans la détermination d'une partie des parlementaires socialistes pour accepter de voter l'investiture au général De Gaulle, mais Vincent Auriol refuse de prendre un contact direct avec le général, le 29 mai, et il décline le poste de vice-président du Conseil que celui-ci lui propose.